René Van Bever

Critique | Asaf Avidan au Métropolis

Il aura fallu attendre un an pour finalement voir Asaf Avidan à Montréal, après qu’il ait dû annuler un spectacle prévu début 2014. Dur de dire si l’attente en valait la chandelle. Ce ne fut pas la plus grande soirée, ce ne fut pas la plus grande foule à s’entasser au Métropolis, mais l’incroyable voix d’Avidan peut faire pardonner pas mal n’importe quoi.

Parce qu’il faut l’admettre : si, oui, mets-en que l’Israélien est un musicien de talent, et si certes il compose bien, c’est avant tout sa voix qui le distingue du lot.

Ces mêmes chansons, chantées par n’importe qui d’autre, n’auraient jamais le même attrait.

Et force est de constater que cette voix haute-perchée, turbo-puissante, l’artiste la maîtrise à merveille.

Alors que parfois on peut être déçu de voir que tel ou tel chanteur n’arrive pas à atteindre certaines notes une fois en spectacle, Avidan, lui, a les cordes vocales réglées au quart de tour.

En gros, il chante un peu comme Cedrick de Mars Volta, mais en version soul. Ou comme Janis Joplin. Et il bouge comme Prince. Et il look particulièrement bien. Nul besoin de dire que les cris stridents se sont donc fait entendre quand il a décidé d’enlever son veston.

Mais il semble bien gérer son sex-appeal, rétorquant d’ailleurs à un « I LOVE YOU » venu de la foule par « Oh darling, this is not the time and place. But just wait after the show. Every stage has its backstage. »

C’est appuyé par cette assurance, et son nouveau groupe formé des trois jeunes dames et deux jeunes hommes (ses anciens musiciens The Mojos s’étant séparés) qu’il a farfouillé les titres de son plus récent album.

Des très « AmyWhinehousesques » Over My Head et Ode to Thalamus à la ballade-titre Gold Shadow (qui fut le rappel). Malheureusement, rien de mémorable dans ces titres-là.

Photo par Shanti Loiselle

Photo par Shanti Loiselle

On a par contre eu droit à une section solo en acoustique rappelant les débuts folk de l’artiste. Section qui fut la meilleure de la prestation et pendant laquelle il a accepté la demande spéciale d’un fan en interprétant Ghost Before the Wall.

À l’autre personne qui lui a crié une demande spéciale juste après, il a cependant répondu « Fuck you it’s MY setlist ».

Faudrait d’ailleurs lui dire de surveiller son langage, à l’ami Asaf. Il a le « Fuck » et le « Shit » assez facile lors de ses interventions.

Joe Grass en première partie

Deux surprises attendaient la foule en début de spectacle.

Surprise numéro un, finalement ça va commencer à 21 :00 plutôt que 20 :00, ça a l’air.

Surprise numéro deux, le virtuose de la guitare sous toutes ses formes, Joe Grass.

Malgré quelques petits accrocs techniques (inévitables quand tu joues avec autant de pédales d’effets que Grass), il a réussi à accrocher une foule encore éparpillée à travers les divers bars. Merci entre autres au génie dont il fait preuve assis devant une pedalsteel.

 

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