Arcade Fire

Critique | Arcade Fire présente la tournée Reflektor au Parc Jean-Drapeau à Montréal

Arcade Fire était finalement de passage à Montréal, au Parc Jean-Drapeau, samedi soir pour présenter le dernier concert de sa tournée mondiale Reflektor Tour. 

Le groupe aura choisi sa ville d’adoption et son public préféré pour clore l’aventure fascinante que fut l’épopée de Reflektor, la campagne marketing, l’album et la tournée. La boucle est bouclée. Dans une véritable apothéose, une orgie musicale et un moment d’unité indescriptible.

Oui, Arcade Fire sont les chouchous de la scène musicale montréalaise en ce moment. Certes, le groupe nous tient peut-être dans sa poche avant même de jouer ses premières notes. Mais cette fascination, cette fierté, est justifiée. Aucun autre groupe n’a le pouvoir rassembleur du septuor à l’heure actuelle, ou n’arrive à créer une ambiance aussi festive et soutenue durant deux heures, sans pause.

Arcade Fire, photo par Karine Jacques

Arcade Fire, photo par Karine Jacques

Le coup d’envoi a été donné par le réfléchissant personnage « Reflektor », qui a suivi le groupe partout en tournée, et qui a salué la foule en bon québécois avant que les musiciens débutent avec la pièce titre de leur plus récent opus, Reflektor. 

Puis, tout a déboulé rapidement. Déjà on entamait la puissante Neighbordhood #3 (Power Out), suivie de la tout aussi puissante Rebellion (Lies). Le tout appuyé par une pluie de confettis. Pas le temps de niaiser, comme on dirait.

Arcade Fire, photo par Karine Jacques

Arcade Fire, photo par Karine Jacques

Un peu plus tard, Regine Chassagne chantait une version dépouillée et ralentie d’Empty Room. Version limite fromagée, qui a heureusement débouché sur la version originale.

Quelques chansons après, on avait droit à la plutôt rare et touchante My Body Is a Cage, légèrement remixée, servant d’introduction aux excellentes Keep the Car Running et No Cars Go, suivies de l’exotique Haïti, à laquelle l’un des percussionnistes a prêté sa voix en créole.

L’un des très bons (et nombreux) moments de la soirée revient à l’interprétation de It’s Never Over (Hey Orpheus), Regine Chassagne prenant place sur une petite scène au milieu de la foule accompagnée de deux danseurs squelettiques. Faisant face à Win Butler, les deux s’échangeaient en duo les paroles dans une mise en scène assez bien pensée.

Ce que l’on pourrait qualifier de rappel a vu de bonnes idées, comme celle d’amener une fausse Céline Dion sur scène pour interpréter Une colombe au pape lui-même sa tête surdimensionnée bien vissée sur le corps, qui se tenait au milieu de la foule. Loufoque attention qui en a fait sourire plus d’un.

Belle idée et clin d’oeil un peu cynique d’ensuite poursuivre avec Normal Person avant de surprendre tout le monde avec leur incontournable reprise. Non, pas de Leonard Cohen, mais plutôt de Wolf Parade, avec I’ll Believe in Anything. Une géniale reprise qui plus est, qui s’intégrait parfaitement à la grille de chansons.

Arcade Fire, photo par Karine Jacques

Arcade Fire, photo par Karine Jacques

La fête s’est ensuite poursuivie avec la colorée et rythmée Here Comes the Night Time marquée par les torrents de confettis, de serpentins, et surtout, de fans qui se déhanchaient à souhait. Un véritable carnaval.

Wake Up a couronné non-seulement la soirée, mais aussi la tournée d’un peu moins de 75 dates. C’en est presque devenu une tradition, cet hymne fédérateur, que tous entonnent d’une seule voix, bras-dessus, bras-dessous, les yeux brillants d’espoir. Cliché? Oui. Autant que les feux d’artifices qui ont illuminé le ciel du Parc Jean-Drapeau au même moment pour créer un moment parfait qu’il fallait vivre pour en saisir toute la grandeur.

Inutile de dire qu’on a déjà hâte à la prochaine fois.

Spoon et Dan Deacon en première partie

Spoon se produisait assez tôt en soirée, groupe qui a récemment effectué son grand retour sur album et sur scène après un petit temps d’arrêt durant lequel ses membres se consacraient à des projets parallèles (dont le groupe Divine Fits pour le chanteur Britt Daniel).

Courte prestation d’une dizaine de morceaux dont quelques-unes issues du plus récent album, They Want My Soul, comme Do You, Inside Out et Knock Knock Knock et de plus vieux succès comme Turn My Camera On ou I Summon You.

Une bonne performance en somme, dans une case horaire et un contexte qui ne rendait probablement pas justice au talent du groupe. On aimerait le revoir en tête d’affiche, dans une salle pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur.

Le bidouilleur Dan Deacon s’est quant à lui bien acquitté de sa lourde tâche de précéder le groupe tant attendu, réussissant à faire danser la foule avec ses beats électros et ses amusants discours entre les pièces présentées.

Photos en vrac, par Karine Jacques

Grille de chansons

Reflektor
Neighborhood #3 (Power Out)
Rebellion (Lies)
Joan of Arc
Empty Room
The Suburbs
Ready to Start
Neighborhood #1 (Tunnels)
We Exist
My Body Is a Cage (intro)
Keep the Car Running
No Cars Go
Haïti
Afterlife
It’s Never Over (Hey Orpheus)
Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)

Rappel
Une colombe (caméo d’une fausse Céline Dion)
Normal Person
I’ll Believe in Anything (reprise de Wolf Parade)
Here Comes the Night Time
Wake Up

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