Sigur Ros

Critique album: Sigur Ròs – Valtari

Sigur Ros - Valtari Sigur Ros Valtari

Après une pause de près de quatre ans, le groupe rock expérimental Sigur Rós propose un retour au style qui leur a permis de percer au niveau international, il y a de cela plus d’une décennie. Tandis que les derniers albums devenaient progressivement plus structurés et orientés vers le concept traditionnel de ce qu’est une « chanson », Valtari balance tout cela par la fenêtre. Résultat; leur meilleur album depuis l’excellent ( ) et la preuve qu’un retour en arrière n’est pas toujours signe d’un manque d’inspiration.

Bien que l’atmosphère bâtie au sein de Valtari rappelle celui d’Agaetis Byrjun, ici, tout est plus calme et serein. Cela peut sembler ennuyeux pour un groupe qui se spécialisait déjà dans les longues et lentes progressions ambiantes, mais l’émotion derrière chaque petite note transparaît avec une aisance forgée à travers des années d’expériences accumulées. Le meilleur exemple de cela est la chanson Varoeldur, qui offre une délicate progression au piano enveloppé d’une atmosphère que seul Sigur Rós semble être capable de maîtriser.

Tout cela demande évidemment une écoute très active – Valtari est loin d’être accessible. Mieux écouté dans le canapé avec une bonne paire d’écouteurs — l’album a le potentiel d’être dangereux lorsqu’écouté derrière le volant — il faut être d’une humeur susceptible à se laisser emporter, un peu comme se faire hypnotiser.

Les moments où Valtari souffre surviennent lors des pertes d’homogénéités de l’ambiance. Quelques petites montées d’intensité sont certainement les bienvenues, mais celles retrouvées à la fin de Varúo est simplement déplacée et nuit à l’ensemble de l’œuvre en étant trop longue et – blasphème – trop intense. Nuancer ces occurrences pour mieux concorder avec le reste de l’album aurait permis une évasion plus complète.

Ce sont, par contre, des instances éparpillées au travers d’une œuvre très bien réussie. Valtari n’est pas parfait en matière de ses compositions, mais l’exécution l’est presque — difficile de trouver un groupe qui manipule aussi bien les murs sonores ambiants pour permettre de non seulement entendre leur musique, mais aussi bien de la « ressentir ».

 

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