crédit photo: Morgane Dambacher
Comment Debord

Coup de coeur francophone 2023 – Jour 2 | comment debord au Club Soda : Le temps d’une rencontre

Comme ça doit être particulier pour comment debord. Un premier album lancé dans le chaos de la pandémie, un deuxième pouvant enfin être défendu sur les planches. Enfin, cette occasion de découvrir ses admirateurs de plus près. Dans le cadre du festival Coup de cœur francophone, le septuor montréalais présentait pour la première fois dans la métropole sa plus récente offrande studio, monde autour, parue en septembre.

En guise de première partie, l’auteure-compositrice-interprète thaïs propose une électro-pop sympathique en duo avec un autre musicien. Maladroite durant certains segments, l’artiste se révèle plus habile dans sa musique que dans ses interventions, quand on ressort en conclusion avec une impression satisfaisante de sa performance.

L’orchestre

Suivant une voix ayant annoncé le groupe vers 21h, comment debord débute avec des coups de batterie dans l’ombre uniquement, la section de percussions rejoignant vite l’introduction. Les lumières s’allument par la suite, dévoilant le petit orchestre en musique sur Chandail principal. Car la force de comment debord, elle se retrouve principalement dans le rang de ses membres. Sept musiciens sur scène, parfois huit, tantôt même neuf invités! Vers le milieu du morceau, Rémi Gauvin, chanteur, guitariste et principal parolier de comment debord, monte sur les planches et se fait acclamer par le Club Soda à la manière d’une rock star, avant d’empoigner sa guitare et de continuer le titre.

« On a fait notre album comme on fait des enfants, avec de la maladresse, de la bonne intention, énonce Rémi Gauvin par rapport au dernier opus de la formation. Mais tu sais jamais à quoi tes enfants vont ressembler. »

Une occasion en or pour le découvrir dans son penchant événementiel. Après l’interprétation de leur succès de la première heure, Ville fantombe, Gauvin décide encore de « monter une étude exhaustive du public de ce soir ». L’artiste sort une feuille pour la lire, et enchaîne sur des questions comme « qui a déjà fumé du pot? », « qui a déjà joué à Donjons et Dragons? » ou encore « qui a fait l’amour aujourd’hui? », demandant aux membres de la foule d’applaudir lorsqu’ils se reconnaissent dans l’une de ces phrases. Un passage original et maîtrisé de la part du groupe, les interventions se faisant plutôt discrètes avant cet interlude. Et puis, quoi de mieux que de mettre des visages sur ces chiffres. Les auditeurs mensuels sur Spotify, les vues YouTube, les ventes de vinyles. Ces milliers de personnes existent réellement, parfois dur de le réaliser avant de se retrouver face à du concret.

Aucun âge pour danser

Le groupe, avant même de se pencher sur l’étude amusante, tranche son public dans deux grandes catégories. Un vieux hippie rapprochant comment debord à Beau Dommage, ainsi que le jeune TDAH sur de la Vyvanse, « qui trouve ça cool d’utiliser des instruments de l’ancien temps ».

Évidemment, le propos est un peu gras, mais recèle à la fois une certaine touche de vérité. Les influences musicales du septuor semblent fortement attachés aux styles de compositions du siècle dernier, que ce soit le funk, la soul, le folk ou encore le disco. De l’autre côté, les paroles traduisent une certaine réalité sociale plus proche de l’air du temps, que ce soit en abordant les relations humaines ou encore la pandémie, toujours dans une écriture teintée du jargon de la province. La plume de Gauvin n’est peut-être pas la plus poétique, mais elle se révèle certainement des plus humaines.

Cette richesse ne peut qu’être atteinte à travers un groupe, mais surtout, en laissant la lumière des projecteurs à tous. Rémi Gauvin se charge du chant principal de comment debord, mais pas que : Karolane Carbonneau prend les devants du micro sur le titre homonyme de l’album, monde autour, Alex Guimond offre une excellente performance vocale soul durant Bay window tandis que Willis Pride, derrière les claviers du septuor, interprète à la voix tranquillement pas vite. Ce dernier venant d’Ontario, Étienne Dextraze-Monast, bassiste de comment debord, n’hésitera pas à taquiner ses origines sur scène. L’esprit d’équipe, jusqu’à la camaraderie presque insolente.

Cet amas d’idées, de création, d’horizons musicaux divers, un homme en particulier a su le recentrer : Warren Spicer, du trio Plants and Animals. Réalisateur des deux albums de la formation montréalaise, le musicien viendra interpréter une poignée de titres avec comment debord dans le courant de la soirée.

Après une interprétation de Chalet, Rémi Gauvin explique comment le groupe a trouvé son nom, à quelques heures à peine de son inscription aux Francouvertes. « The rest is history », continue le meneur.

Devant quelques briquets allumés, comment debord se place aux abords de la scène du Club Soda, interprétant tu penses-tu de la manière la plus intimiste de la soirée. « C’est tough à faire passer une guimbarde dans un micro, faque fermez vos yeules », lance Rémi au public, désireux de faire entendre chaque sonorité du morceau devant une salle maintenant calme et particulièrement attentive. Le calme avant la tempête, puisque l’intensité monte d’un cran pour ce dernier tiers de la soirée.

Terminant sur des chansons dansantes et groovy, en nommant entre autres veux veux pas, papier foil ou blood pareil, comment debord salue la foule, remerciant maintes fois celle-ci de s’être déplacée. « On est vraiment chanceux », glisse Karolane Carbonneau en quittant la scène.

Sans surprise, le Club Soda se montre réceptif et demande un rappel, comment debord lui offre. Je me trouve laide, premier morceau paru sur les plateformes, sera joué en guise de clôture de la soirée. Déjà cinq ans que le simple est venu chatouiller les oreilles des fans de la première heure. Et les voilà devant un Club Soda, rempli et conquis, en novembre 2023.

C’était-tu blood pareil.

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