Coachella

Coachella 2011 en vrac | Kanye West, Arcade Fire, Lauryn Hill, Interpol et plus

Peu importe ce que l’on pense des frasques médiatisées du rappeur Kanye West, il faut admettre que l’homme sait donner un bon spectacle, et il l’a prouvé ce dimanche en offrant le concert de clôture du festival Coachella, en Californie.

Grâce à une mise en scène élaborée, un décor imposant et une troupe de danseuses l’accompagnant sur divers numéros, l’artiste américain a offert un spectacle de grande envergure qui a attiré des milliers de festivaliers devant la grande scène de Coachella.

Photo par Mathieu Leclerc

Kanye West à Coachella 2011. Photo par Mathieu Leclerc

Après l’intro de H.A.M  – le titre lancé plus tôt cette année en collaboration avec Jay-Z – le concert en trois actes s’est ouvert sur Dark Fantasy, la pièce d’ouverture de son plus récent album, My Beautiful Dark Twisted Fantasy. West est apparu au haut d’une grue qui tournait au-dessus du public, et la foule en délire l’a chaleureusement acclamé.

Accompagné au chant par Justin Vernon du groupe Bon Iver, et ce sur plusieurs titres, Kanye West a par la suite enchaîné les succès qui ont marqué sa carrière, comme Jesus WalksTouch the Sky etGold Digger. Effets pyrotechniques sur scène ou derrière la scène (feux d’artifices) à l’appui, le côté visuel du spectacle était impressionnant, de loin le plus élaboré du festival.

West a également offert de nombreux titres de son petit dernier, tels PowerAll of The LightsMonster, et bien sûr Runaway, pour laquelle les danseuses – vêtues de plumes brunes tout au long du spectacle – sont revenues sur scène en ballerines, comme dans le vidéoclip de la chanson.

Le rappeur Pusha T. est également venu faire son couplet en compagnie de Kanye West, et l’ensemble donna un numéro haut en couleurs et en émotions.

Si ce n’avait été du volume sonore des voix – un peu trop élevé et distorsionné – le spectacle aurait été quasiment parfait. Gardant toujours le public éveillé, évitant les temps morts, le chanteur a sauté, dansé et parcouru la scène de long en large tout au long de la prestation, et il était particulièrement énergique, se nourrissant des ondes positives que lui envoyait la foule.

Au terme du spectacle, le chanteur a dédicacé le concert à sa mère, décédée en 2007, et a chanté, pour l’occasion, la touchante Hey, Mama, une finale adéquate pour un spectacle qui tournait principalement autour du thème de la rédemption.

Le public est demeuré en place suite au spectacle, espérant un rappel, mais il n’y en a pas eu. Cependant, personne ne peut nier que cette prestation fait partie des meilleures de l’édition 2011 de CoachellaKanye West n’a rien à prouver à personne, et ce concert a confirmé l’artiste complet qu’il est.

 

Arcade Fire

Pour sa part, le groupe montréalais Arcade Fire avait la lourde et prestigieuse tâche de tenir lieu de tête d’affiche pour la soirée du samedi et s’en est acquittée avec brio.

Crédit photo: Peter Sutherland

Crédit photo: Peter Sutherland

La troupe a su offrir au public réuni dans le désert californien une grille de chansons parfaitement construite pour s’adresser à une foule aussi vaste, alternant entre les chansons rapides et intenses (de Month of May en entrée de jeu à la glorieuse Wake Up tout juste avant le rappel, en passant par les nombreux volets de Neighborhood, We Used to Wait et autres Crown of Love).

Fidèle à ses habitudes, le groupe mené par Win Butler s’est montré apte à trouver l’équilibre entre moments intenses et épiques – dont une finale au cours de laquelle une pluie de ballons lumineux est tombée sur la foule – et chansons plus modérées.

La troupe semblait être en plein contrôle, en plus de faire preuve de beaucoup d’humilité et ne cessait de manifester leur enthousiasme et leur gratitude pour cette opportunité unique.

S’il fallait une raison pour convaincre le public américain que les récipiendaires du prix Grammy de l’Album de l’année 2011 sont à la hauteur de leur réputation, le festival Coachella aura sans doute tranché le débat.

 

Lauryn Hill

La diva Lauryn Hill s’est payé le coucher de soleil vendredi soir sur la scène principale du festival Coachella. Accompagnée de ses musiciens réguliers en plus d’un jazz-band de 6 musiciens, la princesse des Fugees, qui était visiblement très heureuse de jouer sous le chaud soleil du désert californien, a offert une impressionnante prestation aux festivaliers.

Photo par Mathieu Leclerc.

Contrairement au concert présenté au Métropolis de Montréal en janvier dernier, c’est une Lauryn Hill radieuse et tout en voix qui s’est présenté devant nous vers les 18h15. Un exploit hors du commun pour la chanteuse, qui a la réputation de toujours monter sur scène avec des heures de retard (vers 12h30 à Montréal!). Cee-Lo Green, qui jouait tout juste avant Lauryn, aura pris le relais cette fois!

Après un traditionnel ajustement de son à son arrivée sur scène (Lauryn Hill aime que tout soit parfait, peut-on l’en blâmer?), la chanteuse a débuté le concert avec Watch Out for Babylone, une pièce des Fugees. On a tout de suite senti qu’elle prenait plaisir à jouer devant et son énergie s’est transmise à la foule dès les premières minutes.

Il faut dire que la voix de la chanteuse était d’une qualité vraiment supérieure à la prestation du Métropolis. On entendait la Lauryn Hill des années 90, tout en puissance, avec ce petit je-ne-sais-quoi dans la voix qui nous captive. Et avec la section de brass qui l’accompagnait, le tableau était tout simplement parfait.

La diva a ensuite enchaîné quelques succès de The Miseducation of Lauryn Hill : Everything, The Sweetest Thing, Lost One, Doo Wop (That Thing). Fidèle à ses représentations, Lauryn a également interprété quelques pièces des célèbres Fugees, dont Mista Mista, Fu-Gee-La et Ready or Not.

Un mémorable moment que ce classique interprété au coucher du soleil sur les montagnes qui entourent le site de Coachella!

 

Interpol et Cold War Kids

Les fans de la formation Interpol ont eu droit à une prestation solide du groupe dans le cadre du festival Coachella.  Fortement appuyée par des projections spontanées de haute qualité (notamment un court métrage d’animation signé David Lynch), la performance du groupe a été irréprochable.

Diffusé en direct sur YouTube, le concert de Interpol dans le cadre de Coachella misait haut et n’a pas déçu.

La réputation du groupe n’est plus à refaire en matière d’interprétation sur scène, mais l’ajout d’une vidéo d’animation intitulée I Touch a Red Button Man (pour la longue et excellente Lights), et des caméras à angles multiples braquées sur chacun des membres, ajouaient une dimension visuelle qui donnait à l’ensemble des airs de grandeur.

Sur le plan musical, Paul Banks et ses collègues ont paru inébranlable.

Pigeant allégrement dans ses quatre albums, le groupe newyorkais proposait autant des titres récents comme SuccessLights et Barricade, que des « classiques » comme NARCNYC et l’incontournable Obstacle 1 à la toute fin. Fidèles aux versions endisquées, la plupart de ces titres ont été interprété avec dynamisme, cran et cohérence.

Quelques semaines après leur passage à Montréal, la formation Cold War Kids donnait une prestation à Coachella ce vendredi.

Très en forme, le groupe a principalement pigé dans son premier album ainsi que son plus récent,Mine is Yours. Ce qui a divisé un peu les fans dans la foule, mais qui n’a pas nécessairement gâché le plaisir, car les chansons s’agencent bien les unes avec les autres.

Le groupe a joué la plupart des pièces favorites du public – Hang Me Up To Dry, Hospital Beds, Saint John, ainsi que de nombreuses pièces récentes, dont Royal Blue, Louder Than Ever, Skip The Charades, et la très intense Bulldozer, dans laquelle le chanteur Nathan Willett met tout son cœur.

Une grande performance, sans failles, qui a su ravir le large public venu voir la formation.

 

Photos en vrac
par Mathieu Leclerc

Kanye West 
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Nas & Damien Marley
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Chromeo
Photo par Mathieu Leclerc Photo par Mathieu Leclerc photo par Mathieu Leclerc
Animal Collective
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Tame Impala
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Jenny and Johnny
Jenny & Johnny à Coachella. Photo par Mathieu Leclerc. Jenny & Johnny à Coachella. Photo par Mathieu Leclerc.
 
Mumford & Sons
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Cee Lo Green
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Yelle
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