Casse-Noisette à la Place des Arts | Quand les pas de danse côtoient Noël

Quand les pas de danses côtoient l’immense sapin en arrière-scène, les longues robes pleine de couleurs, les bougies scintillantes, les tutus virevoltants, les flocons de neige par milliers… Mais aussi quand ils côtoient les cadeaux à n’en plus finir, le féérique beaucoup trop surfait, et le kitsch à gogo…

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Certes, c’est « le » ballet de Noël par excellence, mais en l’occurrence c’est « le » ballet de Noël à l’Américaine, où l’on perd toute légèreté et simplicité, pour un chorégraphe qui prétend toutefois montrer comment « la société vivait plus sereinement à cette époque » (Fernand Nault)… Belle hypocrisie donc devant ce déferlement de gamins trop gâtés (aussi bien sur scène que dans le public si l’on se fie au manque d’attention et aux achats compulsifs des parents pour leurs progénitures à l’entracte)…

Après avoir admis cet aspect quelque peu déconcertant (auquel on peut s’attendre disons-le lorsqu’on assiste à un tel événement), on pourra toutefois admirer les danses élégantes et soignées (parfois difficiles à suivre), la joie des enfants (un brin surfaite), et la qualité de l’orchestre (dont les solos par rapport à la masse orchestrale manquaient d’équilibre de temps à autre).

Malgré tout, on appréciera la douce histoire du conte d’Hoffmann où le casse-noisette offert par le docteur Drosselmeyer prend soudainement vie et mène la petite Clara dans une série de divertissements. On appréciera les quinze scènes avec chacune leur singularité, en particulier dans le deuxième acte où se succèdent la Danse espagnole, la Danse arabe, la Danse chinoise, la Danse russe, la Danse des mirlitons, la Danse de la Mère Gigogne et des polichinelles, la Valse des fleurs, le Pas de deux de la Fée Dragée et du Prince Orgeat, puis la valse finale – tableaux qui mettent en scène des décors grandioses s’enchainant avec cohérence et légèreté.  On appréciera surtout la belle partition de Tchaïkovski pleine d’humour et de poésie.

Un spectacle à découvrir à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts jusqu’au 30 décembre.