Deathproof

Boston Calling 2015 | Beck, Tame Impala, St. Vincent, My Morning Jacket et plus

La saison des festivals d’été n’arrive jamais assez tôt pour l’équipe de Sors-tu.ca. C’est pourquoi un petit détour vers Boston s’imposait en ce week-end du Memorial Day (chez nos voisins du Sud), afin d’aller voir de quel bois se chauffe le festival Boston Calling. Retour sur un week-end qui met la table pour l’été.

Bien que l’événement n’existe que depuis 2013, Boston Calling en était à une cinquième édition déjà : il y en a deux par année, une en mai et une en septembre. Du vendredi soir au dimanche, les spectacles se tiennent sur le terrain de l’hôtel de ville, en plein coeur du centre-ville, sur deux scènes côte à côte, en alternance.

L’affiche était fort alléchante, avec Tame Impala et Beck le vendredi, ainsi que My Morning Jacket, St. Vincent, Ben Harper, Tove Lo, Marina and the Diamonds et Run The Jewels le samedi, et Tenacious D., Pixies, TV On The Radio et Vance Joy le dimanche.

Photos du Jour 1 (en vrac)


À notre arrivée, Sharon Van Etten venait de conclure une courte prestation. Quelques milliers de personnes attendaient de pied ferme Tame Impala, de passage à Boston au lendemain d’un doublé à Montréal. Sans surprise, leur prestation était semblable à ceux donnés au Métropolis mercredi et jeudi à plusieurs égards, mais en version forcément écourtée. (Consultez notre critique). Il y avait les mêmes nouvelles chansons, soit Let It Happen et Eventually, ainsi que quelques canons, dont les incontournables ElephantFeels Like We Only Go Backwards et Apocalypse Dreams en toute fin de performance.

Beck concluait ensuite le vendredi soir avec une set éclaté, survolant l’ensemble de sa carrière, de One Foot In The Grave à Morning Phase, en passant par Loser, Devil’s Haircut, Black Tambourine, E-Pro, et bien sur, Where It’s At au rappel.

Il est en grande forme, notre ami Beck, et ça fait un grand bien de le voir aussi dévoué et énergique. De quoi convaincre les jeunes fans de Beyoncé et Kanye West que ce vieux Beck a plus d’un tour dans son sac et que sa carrière mérite d’être découverte, de fond en comble.

 

Photos du Jour 2 en vrac


La vraie grosse journée, c’était samedi.  Il y avait carrément de tout pour tout le monde.

De la pop avec la jeune sensation Tove Lo, et la Galloise Marina and the Diamonds, toutes eux accueillies comme des reines.

Du blues rock avec Ben Harper and the Innocent Criminals.

Du hip-hop avec Run The Jewels. Une première prestation pour Killer Mike depuis son opération à l’épaule, à la suite d’un assaut subi sur scène à SXSW. Les deux complices étaient de fort bonne humeur.

Des gros jams rock aussi, avec My Morning Jacket. Jim James et sa bande ont partagé quelques nouvelles chansons de The Waterfall, septième album paru au début du mois. Ce groupe-là est fait pour ce genre de grand concert, dans des espaces vastes et devant de grandes foules.

La cerise sur le gâteau était sans contredit St. Vincent, toujours aussi fascinante et badass. Les sceptiques ont été confondus : Annie Clark rocke comme pas deux, tout genre confondu, et son spectacle fonctionne à fond de train, même en version festival. Ce sera sans doute l’un des grands moments d’Osheaga cet été…

 

Photos du Jour 3 en vrac


Dernière journée un peu plus faible, dimanche, alors que le chanteur Jason Isbell nous cassait les oreilles avec son country insupportable.  Juste après, la pop mielleuse de l’Australien James Keogh, alias Vance Joy, a visiblement beaucoup plu à ses nombreuses admiratrices, qui ne font pas grand cas du manque de profondeur de ses textes, ni de l’aspect répétitif de ses compositions. Sa chevelure bouclée et son petit sourire charmeur y sont surement pour quelque chose… Ça et la température estivale, qui incitait à se dandiner au son d’une pop inoffensive, en espérant qu’un des ballons de plage qui survolaient la foule atterrisse près pour pouvoir le faire bondir plus loin, en attendant Riptide.

Heureusement, TV On The Radio était là pour élever la barre d’une coche et demie, musicalement parlant, avec une prestation entraînante et relativement éclatée, malgré sa courte durée. Tunde Adebimpe donnait tout un show. On en aurait pris plus.

Suivaient les deux joyeux zoufs ventrus de Tenacious D., Jack Black et Kyle Gass, ainsi que leur band et leurs chansons cocasses. Le Greatest Band In The World a sans doute suscité le plus grand intérêt de la soirée – une vedette > un bon musicien méconnu – avec son rock comique et sa dynamique rigolote sur scène.

Malheureusement, la route du retour à la maison nous appelait, et nous n’avons pu voir Pixies à l’oeuvre en clôture du festival.

Avec une telle programmation (et une météo idéale), Boston Calling valait amplement les 5 heures de route pour donner le coup d’envoi à l’été des festivals. On n’y trouve peut-être pas le cachet boisé d’Osheaga ou l’ampleur d’un Festival d’été de Québec, mais Boston s’est (enfin) doté d’un événement digne du détour, qui trouvera certainement sa place sur la mappemonde des festivals.

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