Armin Van Buuren

Bal en blanc 2013 | Entrevue avec Armin Van Buuren

Le DJ et compositeur néerlandais Armin Van Buuren était de passage à Montréal à l’occasion du Bal en blanc le week-end dernier. Sors-tu.ca en a profité pour rencontrer le musicien électro à sa chambre d’hôtel afin de discuter de choses et d’autres.


 

Sors-tu.ca : Le nouvel album Intense sera en vente le 3 mai prochain. À quoi doit-on s’attendre? Est-ce dans la continuité des albums précédents?

A.v.B.: C’est un mélange (de neuf et de vieux). Ce n’est pas une copie exacte de Mirage (2010), mon album précédent. C’est un album trance – j’insiste pour le dire – mais ça flirte aussi avec d’autres genres.  Il y a quelques titres qui s’apparentent à mes plus vieux albums, certains fans le reconnaîtront. Il y a aussi quelques expérimentations avec de nouvelles choses.

Photo de courtoisie, par Carli Hermäs.


Photo de courtoisie, par Carli Hermäs.


Comment choississez-vous les chanteurs dans vos chansons? Est-ce que ce sont des gens que vous côtoyez ou vous partez à la recherche de voix pour certaines chansons?

Habituellement, ce sont plutôt les chansons qui les choississent. Ce n’est pas tellement moi qui choisit les chanteurs. Pour cet album, j’avais environ 50 chanteurs à qui j’envoyais des extraits. Très tôt dans le processus de création des chansons, je peux déterminer si celle-ci fonctionnera ou celle-là, pas tellement.

Pour moi, ce qui est vraiment important, c’est que l’idée soit bonne. Ensuite, la chanson s’écrit d’elle-même. Si elle est bonne, tu trouves la motivation pour la terminer.

Même si l’artiste n’a pas une bonne voix, ce n’est pas toujours grave! Tu peux arranger beaucoup de choses avec la technologie qu’on connaît aujourd’hui. La performance d’un artiste n’est pas essentiel pour moi, c’est l’idée de la chanson qui prime.

Est-ce qu’il y a des artistes canadiens avec qui vous voulez travailler en studio?

J’ai collaboré un peu avec Deadmau5 , qui est de Toronto (mais réside à L.A. maintenant). Nous travaillons présentement sur un nouveau morceau, qui devrait paraître un de ces jours. Aussi, le premier extrait de mon nouvel album, This Is What It Feels Like, a été coécrit avec Jenson Vaughan qui est de Vancouver. La chanson a été enregistrée ici au Canada et nous avons fait appel au chanteur de Vancouver, Trevor Guthrie. Il y a effectivement pas mal de contenu canadien sur mon album!

Utilises-tu la piste de danse pour l’élaboration de ton nouvel album?

Oui, absolument. Sur le nouvel album, il y a une chanson qui s’intitule Humming The Light, sur laquelle je travaille depuis mai de l’an dernier. À chaque fois que je la jouais, je modifiais quelques détails pour la rendre plus parfaite. Parce que lorsque tu joues une chanson devant une foule, ça prend tout son sens. En studio, tu n’as pas de public.

Comment te prépares-tu pour un évènement comme le Bal en blanc?

Je ne prépare pas toutes les chansons au point de savoir à l’avance ce que je ferai jouer, sinon ce serait ennuyant. Chaque set est différent et s’adapte à la foule qui est devant moi. Par contre, je sais toujours quel morceau je vais jouer en premier. J’écoute tout le temps l’ensemble des morceaux du DJ qui me précède et j’observe la réaction de la foule. Lorsque vient mon tour, j’ajuste les chansons en conséquence.

Pour moi, c’est la grande différence entre un DJ et un artiste. Plusieurs personnes prétendent que les DJ deviennent des artistes, et dans un sens, c’est un peu vrai. Mais il y a encore une grosse différence. L’artiste, habituellement, joue son propre répertoire et prépare un ordre pour ses chansons. Mais un DJ, tu peux utiliser n’importe quel son pour plaire à la foule. C’est beaucoup plus dynamique : tu n’as pas d’ordre établi, tu observes la foule et tu décides. Par exemple, s’il n’y a pas assez de filles sur le plancher de danse, tu peux choisir des chansons avec plus de paroles, afin que les filles sortent des toilettes et se joignent à la danse.

Photo de courtoisie, par  par Carli Hermäs.


Photo de courtoisie, par par Carli Hermäs.

Comment as-tu trouvé la foule durant ta prestation (au Bal en blanc)?

J’ai adoré… surtout vers la fin. Les Montréalais aiment les trucs un peu plus recherchés.

 

Comment vois-tu le futur du trance et de la musique dance ?

Présentement, le house music est plus populaire que le trance et c’est une bonne chose. Le trance n’a pas besoin de faire les palmarès ou d’atteindre les radios commerciales pour être un succès.

Avec tout ce qui arrive avec l’EDM (Electronic Dance Music), ces temps-ci, change la donne. Jadis, nous n’avions qu’un seul type de son. C’était le house. Tous les DJ avaient ce son. Ensuite il y a eu le trance, et le progressif, et toutes ces variations: le tech house, le deep house, tous ces sous-genres.

Si tu veux mon avis, dans le futur, il y a aura de plus en plus de styles. En ce moment, il y a le dubstep et le vocal trance, uplifting trance, euphoric trance, orchestral trance.  Toutes ces saveurs différentes continueront à se développer et c’est bénéfique pour le progrès de l’EDM.

Si tu te penches sur l’évolution de la musique en général, si tu écoutes le premier album des Beatles et le dernier, c’est très différent. La même chose arrivera avec l’EDM : ce sera toujours là, et ça sonnera toujours différent.

Plusieurs gens sont nostalgiques de certaines périodes du dance music, mais c’est une question de simple logique : la musique doit évoluer pour continuer à être intéressante. La musique ne sera jamais au point fixe.  La musique ne sera jamais « prête », il y aura toujours la prochaine chose, la prochaine chanson, la prochaine collaboration ou le nouveau genre.

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