Ariane Moffatt

Ariane Moffatt avec L’OSM | Symphonie Pop

Dans le cadre de la série des concerts OSM Pop, Ariane Moffatt s’est jointe à l’Orchestre symphonique de Montréal mercredi soir (et le refera ce soir!) question de faire fusionner leurs univers musicaux. Et bien qu’on n’ait pas tendance à associer l’électro-pop à la musique classique, il faut admettre que le son unique d’Ariane Moffatt s’agençait parfaitement avec celui de l’orchestre. Elle s’est d’ailleurs dite très honorée d’être accompagnée par un aussi gros band.


Le concert s’est entamé avec une pièce d’ouverture interprétée par l’OSM, question de nous mettre dans l’ambiance. Il faut savoir que l’acoustique de la salle est remarquable et parvient à faire ressortir la profondeur de chaque son. Les notes trouvent parfaitement le chemin jusqu’à l’oreille de chacun. La musique coule, rien n’a l’air forcé. C’est magnifique.

Ariane Moffatt a ensuite fait son entrée sur scène vêtue d’une élégante robe rouge « à traîne », chose qu’elle a tenue à spécifier au cas où elle s’enfargerait dans ladite traîne au cours de la soirée. Elle a ensuite largué une bombe en annonçant au public que quelqu’un de très spécial était aux premières loges pour la soirée; quelqu’un de blotti bien au chaud dans son ventre. Déjà, on se sentait privilégié d’être là, nous aussi.

Elle a commencé en interprétant Réverbère, tiré de l’album Tous les sens, paru en 2008. Et c’était la confirmation qu’on assistait à quelque chose de spécial. L’orchestre était dirigé par Simon Leclerc, un orchestrateur renommé et chef associé de la série OSM Pop. Après avoir entendu les arrangements que lui a inspirés le répertoire d’Ariane Moffatt, on ne pouvait qu’être fasciné par sa manière de transcender les styles musicaux.

Ensemble, ils ont exploré les différents albums de l’auteure-compositeur-interprète, donnant même un second souffle à certaines chansons méconnues de son premier album.

Reconnaissant la mélodie après quelques notes, on pouvait se demander comment est-ce que le reste de la chanson allait sonner sans ce petit accent électro-pop. Et finalement, ils réussissaient chaque fois à donner une vie nouvelle aux morceaux, mais sans jamais les dénaturer. La voix d’Ariane Moffatt était au premier plan, juste parfaitement agrémentée; comme transportée par l’orchestre qui lui conférait d’ailleurs une puissance inattendue.

C’était en fait un bel équilibre entre ces deux univers musicaux qui finalement ne sont peut-être pas aussi éloignés qu’on le pense. Pour interpréter La Fille de l’Iceberg, Ariane Moffatt s’est même servi d’un looper pour enregistrer les quatre premières mesures, comme quoi l’OSM aussi est sorti de sa zone de confort et que Simon Leclerc n’a pas peur de sortir du carcan.

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Deux invités familiers

Marie-Pierre Arthur et Alexandre Désilets se sont aussi joint à l’ensemble à quelques reprises. La complicité qui régnait entre les trois artistes était indéniable et ne pouvait que faire sourire. Marie-Pierre Arthur est reconnue pour ses prestations soft rock aux accents soul et bien qu’elle soit complètement sortie de sa zone hier soir, on lui trouvait toujours le même aplomb. Elle qui se sentait peut-être vulnérable sans sa basse a finalement livré une sublime performance qui laissait toute la place à sa voix.

En plus d’interpréter quelques unes de ses chansons, elle a aussi rendu hommage à Leonard Cohen aux côtés d’Ariane Moffatt. Leur performance était touchante et on ne pouvait s’empêcher de penser que Cohen aurait certainement été touché d’entendre la version symphonique de Famous Blue Raincoat.

OSM+ArianeMoffatt-montreal-2017-13Alexandre Désilets, quant à lui, a surpris tout le monde quand sa voix s’est mise à vibrer pour la première fois. Elle était particulièrement limpide, presqu’irréelle et se mêlait parfaitement aux notes des instruments de l’orchestre comme si elle en faisait partie. Avec Ariane, ils ont aussi propulsé l’audience dans l’espace avec leur version déroutante de Space Oddity.

Ariane Moffatt a commis quelques bévues durant la soirée qui lui ont d’ailleurs valu tout son charme et même créer une certaine intimité. Comme la fois où elle est entrée sur scène alors que ce n’était pas son tour. Elle a alors attribué la faute à ses hormones, ce qui a fait rire toute la  salle. Il faut dire qu’elle possède une très belle présence sur scène et qu’elle entretient une belle relation avec son public. Sympathique et sensible, elle a toujours le mot juste pour faire sourire en coin ou pour émouvoir.

Le concert s’est terminé sur une note assez énergique alors que nous avons eu droit à une toute nouvelle version de Billy Jean suivie de Miami, une chanson connue pour son côté particulièrement électronique, mais qui a malgré tout su remplacer les synthétiseurs par des cordes et des instruments à vent.

Une fois que la dernière note ait eu fini de résonner, les musiciens ont eu droit à une ovation interminable. Les gens ne voulaient plus se rasseoir. On se serait presque cru dans un show rock. Une chose est sûre c’est qu’Ariane Moffatt et l’OSM ont fait passer l’auditoire par toute une gamme d’émotions…

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