Entrevue | James Bay a le béguin pour Montréal (et vice versa)

Alors que la file d’admirateurs s’allongeait devant le Théâtre Corona Virgin Mobile, Sors-tu.ca a eu l’occasion de s’entretenir avec James Bay à l’intérieur de la salle. Le jeune britannique, récipiendaire du plus récent choix de la critique aux BRIT Awards, connait un énorme succès depuis la sortie de son premier album Chaos and The Calm en mars dernier. On a discuté avec lui entre autres de Montréal, de son disque d’or et de la transition des supports musicaux.

C’est ta deuxième présence à Montréal en moins d’un an. (N.D.L.R. : Il y reviendra une troisième fois à l’été, pour Osheaga) Y a-t-il y quelque chose que tu aimes particulièrement de cette ville?

La première fois que j’ai mis les pieds à Montréal, c’était l’an dernier en tournée avec Hozier. C’était une longue tournée de six semaines et je vais dire quelque chose – je ne veux pas que vous aillez l’impression que je dis cela comme ça – mais c’est qu’à Montréal l’an dernier, dans cette salle même, c’était l’un des meilleurs spectacles de la tournée. Top 2 haut la main!

Donc, ce qui est spécial pour moi, c’est que je suis arrivé ici devant l’une de mes meilleures foules, en n’étant jamais venu avant. C’était une grosse surprise pour moi, et je suis de retour six mois plus tard comme artiste principal. J’adore cette salle et ça affiche complet!

 

Tu as d’ailleurs eu la chance de rencontrer les admirateurs cet après-midi, lors d’une rencontre publique au Archambault Berri-UQAM…

Oui, c’était vraiment agréable, et c’est incroyable le nombre qu’ils étaient, 200 ou 250 je crois.

 

Félicitation pour le disque d’or en Grande-Bretagne pour l’album Chaos and the Calm ! Comment te sens-tu?

C’est incroyable! C’est chez moi, c’est mon pays, alors c’est gros pour moi, je ne savais pas si ma musique allait y fonctionner, si les gens allaient vouloir l’entendre, mais ils le veulent. L’album est certifié or alors qu’il n’est sorti que depuis un mois et deux jours! En plus, il est devenu or il y a deux semaines alors que je jouais à Londres. C’est incroyable comme sentiment!

Y a-t-il un prochain but?

Non, je veux seulement que les gens aiment l’album. Je fais de la musique parce que j’aime la musique. J’aime la musique qui me touche. Alors je souhaite seulement que ma musique rejoigne quelqu’un, c’est l’unique but. Et ça semble fonctionner jusqu’à présent.

Tu es musicien professionnel depuis seulement quelques années. Y a-t-il un moment précis où tu as réalisé que c’était ce que tu désirais faire pour gagner ta vie?

C’est quelque chose de graduel. Ce sentiment s’est construit avec le temps. Ça a commencé en ne voulant pas faire autre chose que jouer, en utilisant la musique comme une excuse; « ah j’ai un spectacle alors je ne peux pas travailler au bar » ou « je ne peux pas travailler dans un supermarché, car j’ai des pratiques de band la fin de semaine ».

Parce que j’aimais tellement la musique, j’ai commencé à constamment l’utiliser comme une excuse pour ne pas faire de jobines et pour consacrer mon temps à la pratique. Et plus je jouais plus j’aimais ça. C’est quelque chose de perpétuel, ça va de soi. C’était par amour pour la musique… mais il n’y avait pas de moment précis…

En fait, j’imagine que quand j’ai signé un contrat de disque, c’est le moment où j’ai réalisé que j’avais une chance de parvenir à vivre de mon art. C’est le seul moment, sinon c’est vraiment un sentiment qui se développe.

 

Y a-t-il un autre métier que tu te verrais faire?

Je suis une personne très artistique, alors peindre peut être. Même s’il y a probablement moins d’argent à y faire. Quoique ce n’est jamais l’argent qui m’a motivé. J’aime l’art, j’aime être créatif, pas pour le salaire ou quelque chose du genre.

Si tu ne pouvais qu’en choisir un, tu préférerais être un excellent interprète ou un excellent auteur-compositeur?

C’est difficile! Cet après-midi justement, je regardais une vidéo de Freddy Mercury avec Queen au Live Aid en 1985. Et c’est la chose la plus merveilleuse au monde que de pouvoir être un bon entertainer. Mais je choisirais auteur et pendant que vous ne porteriez pas attention, j’irais faire des spectacles! Le meilleur des deux mondes!

Te souviens-tu du premier concert auquel tu as volontairement assisté?

Oui, j’étais dans une salle qui se nomme Shepherd’s Bush Empire. C’était pour le concert de Paolo Nutini. Si vous ne le connaissez pas, allez en écouter, vous verrez c’est excellent. C’était mon premier spectacle et c’était époustouflant! J’avais 15 ans.

Tu es un enfant des années 1990. Te souviens-tu du premier CD (ou cassette) que tu as possédé?

Oui, en fait je me souviens des deux premiers, c’était le premier album de Britney Spears (Baby One More Time) et The Real Slim Shady d’Eminem. Mais Eminem c’était sur cassette. De véritables classiques des années 1990!

Comment te sens tu par rapport à la transition de CD à numérique ?

Je ne sais pas… Si on observe les mouvements technologiques, l’enregistrement numérique puis la diffusion numérique, c’était évident que ça devait arriver. Mais je ne sais pas comment je me sens personnellement face à cela.

Personne ne peut arrêter le progrès, mais j’aime tellement les copies physiques! Je crois aux CD, aux vinyles… Vous ne pouvez pas traîner avec vous une vieille boîte poussiéreuse de mp3 (en pointant un vieux coffre de CD de transport) vous pouvez le faire avec des CD et j’aime cela. J’aime le souvenir… Alors je suis plutôt indifférent à la musique numérique, à l’évolution numérique… ce n’est pas une mauvaise chose, ça reste plutôt pratique. J’ai de la musique dans mon téléphone…

Tu seras de retour cet été pour le festival Osheaga, es-tu content d’y prendre part? As-tu eu l’occasion de jeter un coup d’œil à la programmation?

Je n’ai pas eu l’occasion de regarder, mais je n’ai entendu que de bonnes choses de ce festival, et c’est l’édition d’anniversaire alors, c’est génial! Ce sera super plaisant d’y prendre part, j’ai vu des photos et le site la l’air très beau. Ça semble être un festival très cool. J’ai hâte!