crédit photo: Antoine Saito
Orchestre Symphonique de Montréal

OSM à la Salle Bourgie | Mozart et la clarinette en toute beauté

C’était la frénésie Mozart à Montréal ce weekend avec deux présentations orchestrales du film de Miloš Forman Amadeus (1984) du côté de la Place des Arts, alors que l’OSM présentait une formule moins ambitieuse et plus intime du côté de la Salle Bourgie dans le cadre d’un court, mais intéressant, programme intitulé Mozart et la clarinette.

Mozart et la clarinette, oui, même si, malgré le titre, le programme comportera sur les trois pièces proposées une composition de Beethoven. Choix étonnant sur papier, mais logique au final : il s’agit ici de 12 variations sur l’aria Ein Mädchen oder Weibchen (op. 66) de la Flûte enchantée, l’opéra le plus connu de Mozart, composé 5 ans plus tôt (1791 pour Mozart et 1796 pour Beethoven) auquel le compositeur aura assisté en personne avant d’en déclarer son admiration totale. La pièce, composée pour piano et violoncelle, marque par sa simplicité, mais souligne aussi è grands traits la thématique sous-jacente de cette soirée : la Flûte elle-même, classique mozartien dont il est difficile de s’émanciper.

En effet, les deux autres éléments du programme (le trio Les quilles (K. 498) et le Quintet pour clarinette Stadler (K. 581)) mettent également de l’avant de motifs musicaux, ou des genèses de thèmes qui seront repris dans l’opéra, respectivement cinq et deux ans plus tard. On y met toutefois de l’avant, dans un cas comme dans l’autre, cette attendue clarinette.

C’est au soliste américain de l’OSM Todd Cope que revient la tâche de leader ce programme avec assurance et agilité, qualités manifestes que l’on trouvera particulières sur l’Allegretto con variazioni conclusif de quintet de fin de programme. Entouré de quatre cordes, dont l’excellent altiste Victor Fournelle-Blain qui jouera deux fois dans la soirée, Cope parvient à garder son air d’aller et un jeu assez fort pour tout de même bien se faire remarquer.

Soulignons finalement aussi le travail du violoncelliste Brian Manker, constamment à l’écoute des ses pairs en ensemble, mais aussi capable de bien leader son duo de Beethoven.

Le programme et la soirée auront finalement réussi à nous rappeler deux choses : le talent de l’OSM pour les programmes de petits ensembles, et le côté espiègle en toutes circonstances de Mozart qui en fait un artiste inoubliable.

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