Vanishing Mélodies: le génie de Patrick Watson rencontre le talent des BJM

La première mondiale de la pièce Vanishing Mélodies se tenait au Théâtre Maisonneuve, le 2 novembre. Une salle comble a accueilli avec enthousiasme la troupe des Ballets Jazz de Montréal (BJM) et la comédienne Brigitte St-Aubin pour clore la soirée avec une ovation de plus de cinq minutes. Patrick Watson, dont le répertoire musical figurait au premier plan de la pièce, a fait une apparition surprise pour couronner le tout.

Photo par Sasha Onyshchenko

1150 personnes attendaient avec impatience le début de Vanishing Mélodies dans la salle de la Place des Arts. Pierre Des Marais, fondateur de Danse Danse et Alexandra Damiani, nouvelle directrice artistique des BJM, ont livré un bref discours afin de remercier la foule de s’être déplacée pour la première de la pièce: « C’est un bonheur de partager notre art », a conclu M. Des Marais pour laisser la place au spectacle.

Sous la direction des chorégraphes Anne Plamondon et Juliano Nunes et mis en scène par Eric Jean, la pièce de 75 minutes passe en un éclair. Quelque 20 chansons du Montréalais acclamé mondialement sont dansées par la troupe de 14 interprètes de talent venus des 4 coins du globe.

Photo par Sasha Onyshchenko

Vanishing Mélodies suit le parcours d’une femme, jouée par Brigitte St-Aubin, à la suite de son diagnostic d’Alzheimer précoce. Par l’entremise de chansons parfois douces (Look at you, Je Te Laisserai Des Mots), parfois plus mouvementées (Beijing, Drifters), le spectateur est témoin de son tumulte intérieur. L’élément de mise en scène principal? Un abribus, là où la protagoniste se réfugie après avoir conduit sans destination précise.

Brigitte St-Aubin est impressionnante dans la lecture de son texte qui sert de trame narrative pour la pièce. Le monologue intérieur, quoiqu’empreint de quelques lignes un peu clichées, est incarné avec finesse par la comédienne qui captive la foule d’une main de maître. Sa connexion avec les danseurs.ses est palpable, même si elle ne danse que très peu. Habillée d’un trench coat pour presque l’entièreté du spectacle, la protagoniste nous guide dans son parcours troublé.

Quant à eux, les 14 danseurs.ses sont magistraux. Leur chimie indéniable, notamment entre le duo d’interprètes lors de The Great Escape, donne vie aux chansons de Watson encore mieux qu’espérer. La chanson Broken est dansée avec force par la troupe; on est saisie par la puissance et l’intensité avec laquelle chacun s’approprie chaque note, chaque changement de rythme. C’est un plaisir de voir les pistes du répertoire de Patrick Watson avec une telle dévotion. Le public ne peut qu’être ému de voir une troupe de jeunes danseurs.ses habiles bouger avec sensibilité sur les pièces d’un artiste que la province chérit particulièrement.

Comme l’avait dit Eric Jean en entrevue avec Sors-tu, « [la musique de Patrick Watson] est une matière tellement riche, tellement forte et qui plaît à beaucoup de publics, peu importe la génération ». Et, comme de fait, une foule composée de plus jeunes et de plus vieux a applaudi la troupe d’interprètes dès la dernière note. Pour un soir de première, c’est une prestation plus qu’impressionnante qui a habité la scène du théâtre Maisonneuve. Patrick Watson a fait un saut sur scène pour remercier les danseurs.ses, la comédienne puis la foule pour finalement accueillir les applaudissements et les cris de joie du public conquis. Une soirée qui marque une série de 6 prestations du 2 au 6 novembre pour Vanishing Mélodies. Le spectacle sera aussi présenté au Grand Théâtre de Québec, le 19 janvier 2022.

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