Tina-Ève

Tina-Ève à la Place des Arts | Mature et fougueuse

La chanteuse et auteure-compositrice Tina-Ève venait présenter les chansons de son plus récent album Dompter la bête vendredi soir à l’intime Salle Claude-Léveillée de la Place des Arts, onze mois après la parution de celui-ci. Le quart de siècle fraîchement atteint, force est d’admettre qu’elle démontre le genre d’équilibre idéal entre maturité artistique et fougue de la belle vingtaine pour offrir un tour de chant à point et attachant.

À 18 ans, Tina-Ève entrait à l’École nationale de chanson de Granby avec une poignée de « chansons naïves », comme elle le décrit elle-même sur scène à son public toute ouïe. Pendant un an, les bienfaits académiques de Granby transforment l’artiste, qui gagnera quelques années plus tard une demi-douzaine de bourses (2011), plusieurs prix au Festival en Chanson de Petite Vallée (2012), ainsi qu’une résidence au Festival de la chanson de Tadoussac.

Photo par Danielle Plourde / Bible Urbaine.

Photo par Danielle Plourde / Bible Urbaine.

Le piège avec ce genre de parcours, c’est de maîtriser les codes de la chanson pop et d’en répéter bêtement les schèmes au point d’en devenir un peu désincarnée. C’est là où Tina-Ève réussit à se démarquer : elle puise autant dans l’imaginaire de Bukowski (mais pas trop) que celui des contes de fées (mais pas trop), et s’entoure de musiciens qui donnent un petit edge nécessaire à ses arrangements. Sur son disque Dompter la bête, mais aussi sur scène : on retrouve à ses côtés les vétérans Yves Desrosiers (Zébulon, Jean Leloup et la Sale Affaire, Lhasa, Bïa) à la guitare électrique et au lapsteel, Gilles Brisebois (qui a aussi travaillé avec Leloup jadis) à la basse et la direction musicale, ainsi qu’Ange E Curcio (qui a tourné avec Pag et Corey Hart notamment) à la batterie.

Son regard sur le quotidien (Il pleut parle carrément de météo et de son effet sur ses humeurs) et les relations amoureuses avortées, qui ravagent l’esprit et garnissent le journal intime, donnent lieu à une variété de chansons pop appréciable. Son rapport au sexe est parfois évoqué avec de drôles de tournures de phrases, mais dans l’ensemble, les textes sont plutôt habiles et ingénieux, et témoignent avec émotion et humour de ses désirs et ambitions.

Photo par Danielle Plourde / Bible Urbaine.

Photo par Danielle Plourde / Bible Urbaine.

En plus des chansons de son cru, Tina-Ève propose aussi une paire de reprises, soit Si tu n’existais pas, de Joe Dassin, ainsi que Besoin de personne de Véronique Sanson. Choix judicieux, bien revisités.

Visiblement à l’aise devant son public, ses interventions permettent à celui-ci d’entrer davantage dans son petit monde et d’adhérer plus facilement à ses chansons.

À (re)voir le 2 avril à La Petite Boîte Noire (Sherbrooke), le 8 avril à la salle Louis-Philippe Poisson (Trois-Rivières), le 22 avril à la Maison de la Culture Rosemont et le 29 avril au Cercle.

Plus de photos sur Bible Urbaine par ici.

Grille de chansons

  1. Fais-moi croire
  2. Pitou Piteux
  3. Dans l’St-Laurent de tes faiblesses
  4. Vent mauvais
  5. Aussi ben
  6. Si tu n’existais pas (reprise de Joe Dassin)
  7. Besoin de personne (reprise de Véronique Sanson)
  8. Il pleut
  9. Meeting
  10. San Francisco
  11. Comment gros tu m’aimes
  12. Conne comme une princesse
  13. Dompter la bête

    Rappel

  14. Ma vie d’avant
  15. L’espoir

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