The Dears

The Dears au Centre Phi : Braver le passage du temps

Revoir The Dears sur scène, c’est un peu comme croiser un vieil ami dans la rue : les souvenirs remontent à la surface, la nostalgie jaillit et on se remémore soudainement ce qui nous liait si intensément jadis. Groupe marquant des années 2000 sur la scène anglo-montréalaise, The Dears existe toujours après 20 ans, et lançait un nouvel album vendredi soir dans le cadre d’un spectacle bien senti dans un Centre Phi plein à craquer.


 

Au cours des deux dernières décennies, les membres de The Dears ont connu des hauts et des bas, écrit des dizaines de chansons rock dramatiques et modernes, donné des spectacles parfois décevants, souvent imprévisibles et quelques fois épatants. Leur dynamique interne fut parfois (souvent) tumultueuse, si bien que par moments, on ne savait plus trop qui faisait partie de cette « famille dysfonctionnelle », comme aime bien le dire Murray Lightburn. Ils disparaissaient pour mieux revenir, sans qu’on sache trop sous quelle forme d’une fois à l’autre.

Mais ce vendredi, ils étaient là, Jeff Luciani, Patrick Krief, Roberto Aquilla, Murray Lightburn et Natalia Yanchak, réunis sur scène tels un groupe aguerri de musiciens quarantenaires, à présenter le contenu de Times Infinity – Volume One, moitié d’un diptyque tout neuf. Le deuxième volet viendra à l’hiver prochain.

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Du nouveau matériel tout neuf

Ils ont joué quelques nouvelles chansons de cet album romantique bien ficelé, parfois accompagnés d’un quatuor à cordes (à l’étage, juste au-dessus de la scène, côté jardin), voire même de deux sax. Au départ, c’était all-business : Murray Lightburn et sa troupe enchaînaient les chansons sans intervenir, laissant toute la place à la musique, à ces nouveaux titres qu’ils ont pratiqués tout au long de l’été. On les sent un peu nerveux, mais aussi excités à l’idée de présenter ce nouveau matériel frais sorti du four. La voix de Lightburn croone toujours, et la guit de Krief perce le brouillard avec ses notes obliques ou ses solos de guitar hero.

Quelques chansons issues des anciens albums s’y glissèrent, dont Who Are You, Defenders of the Universe? et Hate Then Love, que la foule a bien reconnue.

Après une quarantaine de minutes bien tassées, Lightburn est revenu seul sur scène pour le rappel, d’abord pour remercier chaleureusement le public d’être toujours au rendez-vous. Un petit speech qui s’étire, mais on sentait que l’artiste en avait gros sur le coeur après 20 ans de vie de band pas toujours facile.

TheDears-CentrePhi-2015-9232L’homme de 44 ans s’apprêtait à chanter The Second Part, une chanson « tout particulièrement montréalaise » et écrite en début de carrière. « On a joué cette chanson quelque chose comme 1050 fois, et je ne m’en tannerai jamais », laisse-t-il entendre avant d’entamer cette iconique progression d’accords tellement The Dears-esque qu’on dirait, aujourd’hui avec le recul, une hymne aux adeptes du groupe.

Hélas, un concert de The Dears comporte toujours son lot d’erreurs, et à l’arrivée des musiciens pour le dernier refrain bruyant et glorieux, la guitare de Krief n’est pas bien accordée et la finale est complètement ratée. Pas grave… Lightburn en rit, et partage quelques commentaires dans l’oreille de son guitariste avant la pièce de résistance, pas du tout ratée celle-là : Lost In the Plot, tirée elle aussi de No Cities Left, un album grossièrement sous-estimée de 2003.

Somme toute, ce n’était pas parfait – quelques harmonies vocales ont raté la cible tout au long de la soirée – mais il faisait tout de même bon retrouver The Dears, groupe phare de la scène montréalaise qui résonne toujours aussi fort auprès de son public de la génération X.

The Dears sera en tournée cet automne un peu partout au Québec, et reviendra à Montréal le 20 novembre pour un spectacle au Théâtre Fairmount.

Grille de chansons

  1. To Hold and To Have
  2. We Lost Everything
  3. I Used to Pray For the Heavens to Fall
  4. Who Are You, Defenders of the Universe ?
  5. 5 Chords
  6. Disclaimer
  7. Here’s To the Death of All the Romance
  8. Hate Then Love
  9. Face of Horrors
  10. Onward and Downward

Rappel

The Second Part
Lost in the Plot

 

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