crédit photo: Camille Gladu-Drouin

Taverne Tour 2024 – Jour 2 | Tu veux du rock? En voilà, du rock

C’est cette fois-ci la pluie qui ponctuait l’expérience des festivaliers du Taverne Tour, vendredi le 9 février. Les grands noms de cette deuxième soirée de l’événement pouvaient être placés dans un entonnoir large et gras : le rock, et ses différentes avenues.

Arrivée à 20h20 à La Tulipe. Le petit retard est causé par la longue file devant les portes de l’établissement sur la rue Papineau, traduisant la ferveur face au plateau double qui sera accueilli ce soir par la salle.

 

Électrisant

Population II, par où commencer.

Quel spectacle, quelle prestance, quelle assurance de la part du trio de Saint-Eustache.

La musique de Population II décoiffe à partir de riffs lourds, d’une basse tranchante et d’une batterie intenable.

Le groupe présente en majorité des morceaux de son dernier opus, l’excellent Électrons libres du Québec. D’ailleurs, comment pourrait-on définir le son de Population II? Dur à dire, si ce n’est qu’en se servant de l’adjectif « éclectique ».

Oui, ce mot est utilisé à profusion de la bouche de tous et est lu dans n’importe quel communiqué de presse présentant un nouvel artiste de la relève. De la pop avec une touche de jazz? Éclectique! Du country qui s’aventure de temps à autre dans le rock? Éclectique! Aussi!

Mais pour l’occasion, Population II, c’est réellement éclectique.

Un fond de Black Sabbath, une pincée des débuts de Pink Floyd, une touche de John McLaughlin avec un spectre électronique. Voilà, c’est ça Population II.

 

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Le trio d’excellents musiciens pose les bases de la soirée, et arrive même à installer une certaine pression face à celui qui lui succédera quelques minutes plus tard.

Un coup de cœur personnel du festival, après deux soirées.

 

La tornade

Jon Spencer, c’est lui le gros poisson de cette huitième édition du Taverne Tour. Le pionnier new-yorkais était entouré de Spider Bowman à la batterie et de Kendall Wind à la basse, tous deux excellents.

Jon Spencer foule les planches vers 21h, et il ne faudra qu’une poignée de secondes pour le comprendre.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

Une bête de scène.

Si la performance précédente assurée par le trio Gratton-Lacombe-Provençal a placé la barre très haute pour le reste de ce plateau double à La Tulipe, autant dire que le niveau a été atteint sans effort par la suite. À quoi s’attendre d’autre de la part d’un musicien aussi respecté, œuvrant dans le milieu depuis des décennies.

Le punk-rock proposé par le trio est percussif, gras, constant. Le mosh pit ne tarde pas à se former. Spencer pioche dans les compositions de Blues Explosion comme dans ses pièces les plus fraîches, de son dernier album avec les HITmakers paru il y a deux ans.

Le meneur donne tout ce qu’il a dans les tripes, les gouttes de sueur perlent sur son front et ses cheveux. Et pourtant, l’intensité va en crescendo, absolument aucune fatigue n’est à dénoter plus les minutes de sa performance s’écoulent, malgré l’effort si conséquent.

Un spectacle sans aucun faux pas, qui conclut la double proposition qu’il ne fallait certainement pas manquer pendant ce Taverne Tour.

Si vous étiez présent à une autre salle au même moment, mordez-vous-en les doigts.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

 

Tester sans regretter

À quelques dizaines de mètres de La Tulipe se produisait à 22h Los Viejos, un duo mexicain de skate punk et de trash. Le groupe jouait aux Enfants du Rock, un bar sur la rue Mont-Royal qui accueille des références visuelles des formations les plus légendaires du siècle dernier.

La trentaine d’intéressés s’agglutine aux devants de l’établissement pour venir écouter le duo survolté, une bière à la main face à cette surprenante découverte.

Le contexte aussi, surprend. L’endroit n’est pas adapté à recevoir des performances de la sorte, les artistes ne sont pas surélevés et se retrouvent au même niveau que le public.

Et pourtant, voilà où réside le charme de l’événement. Ça ne s’appelle pas le Taverne Tour pour rien.

Comme Les Enfants du Rock, certains bars similaires du quartier accueillent des performances de musiciens émergents, en nommant entre autres Chez Baptiste, le Pub Pit Caribou, et… Aux 33 Tours.

Pas un bar, pour le coup, mais bien le magasin de vinyles, vrai repère des mélomanes montréalais.

Aux 33 Tours recevait Yves Jarvis, artiste basé à Montréal, dans une formule folk intimiste.

L’instant est unique, très agréable. Certains se retrouvent serrés dans le fond du magasin pour écouter les pièces Jean-Sébastien Audet, de son vrai nom, d’autres profitent de l’occasion pour magasiner des disques parmi la vaste sélection.

Et la cerise sur le gâteau, l’événement était gratuit, comme une dizaine de spectacles du Taverne Tour cette année.

Saluons les organisateurs, et l’accessibilité offerte pour promouvoir la musique émergente proposée.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

À l’inverse, Le Belmont. L’établissement, au croisement des rues St-Laurent et Mont-Royal, offrait certainement la soirée hip-hop la plus alléchante des trois journées du festival, accueillant tour à tour 20some, Janette King et le DJ High Klassified.

Et pourtant, malgré un billet acheté, ou une passe dans le cas échant, on demande un vestiaire obligatoire pour venir écouter le spectacle (et uniquement en comptant, en plus).

Une entrée qui est supposée être incluse dans l’expérience coûtera quelques dollars supplémentaires, et pour quelle raison?

Aussi encombrant soit-il, rien n’empêche de transporter son manteau ou son sac sur soi pendant une performance, surtout qu’aucune des salles visitées pendant le Taverne Tour n’obligeait la même politique.

Un geste petit de la part du Belmont.

 

Au pays du Soleil-Levant

À 23h, le septuor TEKE::TEKE se produisait au Ministère, débutant la soirée de clôture de cette deuxième journée du Taverne Tour. Le groupe s’était offert un Club Soda en juillet dernier, et cela se ressent.

Le public est entassé comme jamais, mais il s’en moque, tant la musique redonne le sourire et fait voyager l’auditeur. Il ne suffit que de fermer les yeux. Nous voilà dans les westerns de Sergio Leone, nous voilà au Japon, surtout, nous voilà dans le psychédélique fou de TEKE::TEKE.

Voyager en musique.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

Le groupe performe notamment des morceaux de son plus récent album, Hagata. Les membres sont particulièrement expressifs, dansent et vivent la musique et leurs racines.

Quelle autre formation aujourd’hui utilise du trombone, de la flûte, de la gaida (une cornemuse balkanique)? Aucune, et c’est tout à leur avantage.

Une proposition originale et géniale.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

 

Photos en vrac

TEKE::TEKE

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

 

Yves Jarvis

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

* Photo par Camille Gladu-Drouin.

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