Opéra de Montréal

Saison 2020-2021 de l’Opéra de Montréal | Michel Marc Bouchard revient avec une création

Il manquait de chaises pour la meute de fervents rassemblés au Piano Nobile de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, venus apprendre en même temps que les médias de quoi sera faite la prochaine saison de l’Opéra de Montréal qui ne cesse de grandir. Sa programmation, riche et diversifiée, comprendra entre autres des noms comme Marie-Josée Lord, Marianne Fiset, Atom Egoyan, Michel Marc Bouchard, Julie Boulianne, Marc Hervieux et Philippe Sly.

La 41e saison de l’Opéra de Montréal, sous la direction artistique avisée et l’ouverture d’esprit de Michel Beaulac, commencera en force avec La Traviata de Verdi, dans la mise en scène d’Alain Gauthier. Comme chaque fois que cet opéra est monté, la grande question qui demeure est à savoir qui chantera le rôle pivot de Violetta? Le fougueux personnage de l’amoureuse passionnée qui défie les conventions sociales, comme ici à l’image de l’irréductible Joséphine Baker dans le Paris des années 30, sera interprété par la grande soprano québécoise Marie-Josée Lord.

La réalisation d’un rêve

« C’est un rêve devenu réalité, a déclaré Marie-Josée Lord. Il faut beaucoup d’instinct pour rendre le charisme du personnage, devenu intemporel. L’amour est universel, et Violetta aime la vie. C’est une femme forte qui se veut maîtresse de son destin. »

La production de La Traviata a ceci de particulier qu’elle est coproduite par cinq maisons d’opéra canadiennes : Opéra de Montréal, Edmonton Opera, Manitoba Opera, Pacific Opera Victoria, et Vancouver Opera. Une pratique devenue courante, car les productions d’opéra coûtent cher.

Atom Egoyan à l’opéra

Le même Pacific Opera Victoria coproduira avec l’Opéra de Montréal la deuxième œuvre au programme, Jenufa, sous la grandiose musique orchestrale de Leos Janacek. Le rôle-titre sera interprété par une autre grande soprano québécoise, Marianne Fiset. Mais, la surprise vient de ce que ce soit le cinéaste canadien Atom Egoyan qui signera la mise en scène. Le Chœur de l’Opéra de Montréal et l’Orchestre Métropolitain seront mis à contribution.

« Une œuvre phénoménale, disait Michel Beaulac, par un grand du 20e siècle perçu comme un excentrique. Sa musique est à chair vive, tourmentée et obsessive. C’est un voyage émotionnel, à vivre absolument. »

Un livret à part entière pour Michel Marc Bouchard

Mars 2021 marquera le retour attendu de Michel Marc Bouchard à l’Opéra de Montréal après le succès de Les Feluettes en 2016. Cette fois, avec La beauté du monde en première mondiale, il ne s’agit pas d’une adaptation d’une pièce de théâtre mais d’un livret original. Un autre patricien du théâtre de talent, Florent Siaud, signera la mise en scène, sous la direction musicale du chef Jean-Marie Zeitouni.

L’histoire se concentre sur le sauvetage des œuvres d’art du Louvre pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors que les Allemands se livraient à du pillage, quand ce n’était pas au vol des œuvres appartenant à des collections juives. Le dramaturge a gardé des personnages qui ont vraiment existé, comme Jacques Jaujard, le directeur des musées nationaux de France qui sera chanté par Philippe Sly dont les débuts de carrière sont prometteurs. Ou encore, comme Rose Valland, la directrice du Musée du Jeu de Paume qui sera défendue par la voix sublime de Julie Boulianne. Marc Hervieux est de la distribution en Hermann Göring, le maréchal de l’Empire allemand, de même qu’un chanteur qui monte, Jean Michel Richer. La musique est signée Julien Bilodeau.

Une étincelle créative

« L’étincelle qui m’a poussé à écrire le livret, disait Michel Marc Bouchard, a été la destruction de sites du patrimoine mondial comme Palmyre. Mais, il faut vraiment être innocent pour embarquer dans un sujet semblable. C’est mon premier livret original à part entière. Et comme il n’y a pas d’École nationale pour librettistes, j’ai un doute sur ce que je fais, mais vraiment aucun sur le travail de Julien Bilodeau. »

Ce dernier venait de qualifier l’œuvre de véritable « paquebot ». Il est à noter que La beauté du monde sera présentée au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, un lieu plus convivial que la trop grande salle Wilfrid-Pelletier habituelle.

Les noces de Figaro en finale

La saison se terminera avec les airs enjoués de Les noces de Figaro de Mozart, un opéra que tout le monde adore, connaisseur ou profane. Plusieurs chanteurs d’ici font partie de la distribution mise en scène par Stephen Lawless sous la direction du chef Nicolas Ellis. Le rôle de Figaro sera interprété par Daniel Okulitch, tandis que celui de Susanna sera illustré par Andrea Nunez, et celui de la comtesse par Kirsten McKinnon.

Bien qu’elle fasse appel au Chœur de l’Opéra de Montréal et à l’Orchestre Métropolitain, cette production appartient à quatre institutions étrangères : Lyric Opera of Kansas City, Opera Philadelphia, San Diego Opera et Palm Beach Opera.

Un opéra hors-série au Monument-National

Enfin, un opéra hors-série, Riders to the Sea, de Ralph Vaughan Williams, sera présenté en mai 2021 au Monument-National en collaboration avec le Ballet Opéra Pantomime et I Musici de Montréal. Il s’agit d’une création du compositeur Hubert Tanguay-Labrosse sur un livret d’un autre transfuge du théâtre, Olivier Kemeid. Comme quoi la rencontre entre ces deux formes d’art est devenue profitable pour tous les mordus d’opéra.

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