crédit photo: Cassandra Lacroix et L-A Benoit

Retailles d’Osheaga 2022 | Les surprises, reprises, découvertes et déceptions du week-end !

Tout au long du week-end, Philippe Granger et Marc-André Mongrain ont sillonné les six scènes du festival Osheaga pour vous rapporter les meilleurs moments. Après avoir écrit au sujet d’Arcade Fire, de Tove Lo et Mitski, et de Dua Lipa, Wet Leg et Machine Gun Kelly, on souhaitait aussi vous faire part des découvertes, déceptions, reprises marquantes et autres faits divers, en plus de vous montrer plusieurs des photos de nos photographes qui ont fait un boulot extraordinaire sur place.

Les belles petites surprises du festival

100 Gecs

par Marc-André Mongrain

Adjyoye…  « Faudrait que tu m’expliques 100 Gecs, j’ai pas compris », est le commentaire qui m’est le plus souvent revenu lorsque j’exprimais à quel point j’ai ADORÉ le spectacle-freak-show du duo de St. Louis.

D’abord, on pourrait vous référer à cette vidéo de Monte le son, qui explique plutôt bien le phénomène de l’hyperpop.

En gros, la pop est en pleine explosion créative et représente un bastion fertile pour la prise de risque chez les jeunes musiciens, qui maîtrisent les codes efficaces de la pop, 1000 fois visités et donc familiers, mais hyper-saturés, de manière caricaturale et outrancière, distordus.

La regrettée SOPHIE en était un bon exemple. Certains diraient que Charli XCX verse de plus en plus dans cette tendance.

Mais 100 Gecs en est l’illustration la plus punk, mélangeant les refrains accrocheurs et les hooks boule-de-gomme avec du vocoder poussé à l’extrême, des sonorités électro agressantes, des moments carrément métal et une esthétique visuelle tout droit sortie d’un jeu vidéo sur le crack.  Ah et bien sûr, une bonne dose de rap et une dégaine un peu redneck.

Ce n’est pas pour tout le monde, on s’entend. Mais c’est confrontant, choquant, intense et très drôle par moments. Ça sonne comme rien d’autre ce qui n’est pas peu dire en 2022…

* Photo par Cassandra Lacroix

 

Tones and I

Par Philippe Granger

Tones and I, un one hit wonder? Peut-être pour le moment. Mais, à en juger son spectacle de vendredi, il y a de quoi parier qu’on la verra ressurgir avec du nouveau contenu de qualité prochainement. Avec son décor burtonesque et ses habits qui ne laissaient voir que ces mains et son visage, la chanteuse australienne a largement contrasté avec l’atmosphère d’Osheaga, cristallisant davantage l’offre de Tones and I, qui était déjà riche par ses performances vocales et sa maitrise d’une pop originale.

Elle et son prédécesseur de spectacle Gus Dapperton ont ainsi très très bien lancé les festivités.

* Photo par Laurie-Anne Benoit

 

Sam Fender

Par Marc-André Mongrain

L’ancien collègue Victor Perrin n’en démordait pas après Osheaga 2019 : Sam Fender avait été l’un de ses artistes préférés de la dernière édition pré-pandémie.

On le retrouvait à nouveau cette année, cette fois-ci sur la grosse scène, mais à 14h40 dimanche, alors que le soleil nous cuisait en mode broil.

« C’est qui le cover band de The War On Drugs ? », nous demande le rédac chef du Canal Auditif, fraîchement arrivé sur place entre deux chansons.

C’est vrai que ça ressemble beaucoup à The War On Drugs. Ce qui n’est pas une vilaine chose en soi. Mais ça devient plus punk sur Howdon Aldi Death Queue, et plus rythmé plus tard, et finalement, on l’aime bien Sam Fender. Il fait de la bonne musique, très très bien interprétée, en plus d’avoir un look de gars qui loue des chaussures au salon de quilles.

Ça, et on trouve ça très drôle que dans la bouche d’un artiste irlandais avec un accent assez prononcé merci, les mots « thank you » sonnent beaucoup comme « fuck you », ce qui a semblé faire sourciller une partie de la foule…

 

* Photo par Jesse Di Meo

 

Dominic Fike

par Philippe Granger

Je n’avais pas de grandes attentes à l’égard de Dominic Fike, chanteur américain dont la popularité a été propulsée par la dernière saison d’Euphoria (HBO), dans lequel il joue un rôle. Pas que je l’ai bas en estime. Seulement, je ne connais pratiquement rien de son talent musical, à part la chanson Why.

Et pourtant, l’indie rock de Dominic Fike a quelque chose de punché, ce qui se traduit sur scène de manière charmante. À l’instar des Arkells et The Neighbourhood de ce monde, Dominic Fike offre un rock classique mais efficace et inoffensif, et donc très accessible. Les déformations de voix et les jeux de superposition de son image sur l’écran que donnait la caméra (qui le filmait, mais filmait aussi malgré elle l’image projetée derrière) ont renforcé une légère saveur psychédélique et marginale au spectacle.

* Photo par Laurie-Anne Benoit.

Bleachers

par Philippe Granger

Jack Antonoff semblait sur un terrain de jeu samedi lors de la performance de Bleachers à Osheaga. Le chanteur, notamment connu pour ses collaborations en tant que producteur (Taylor Swift, Lorde, Clairo…), intégrait dans ses chansons des références à Montréal et à Osheaga, le tout alors que le Soleil se couchait tranquillement. Il y avait quelque chose d’une belle ambiance classique de festival d’été qu’a insufflé le groupe.

* Photo par Cassandra Lacroix.

Les mentions spéciales

Les reprises (covers)

Arkells a fait Gimme! Gimme! Gimme! d’ABBA. Dominic Fike a fait Everybody Talks de Neon Trees. Ashnikko a fait Sk8ter Boi d’Avril Lavigne. Tones and I a fait Forever Young d’Alphaville et Diamonds de Rihanna.

100 Gecs a fait un petit bout de Sweet Child of Mine de Guns N’ Rosees, mais complètement tordue. Et Parcels a repris I Follow Rivers de Lykke Li.

Bref, peut-être est-ce un classique des festivals auquel je ne suis pas encore initié, mais les covers semblent avoir eu la cote cette fin de semaine, ce qui permettait de redonner une énergie à la foule, qui chantait évidemment ces célèbres chansons avec l’artiste.

Salutations à la chanteuse du groupe ontarien Monowhales, qui a non seulement repris The Hand That Feeds de Nine Inch Nails, mais qui l’a carrément interprété DANS la foule… et nous apercevant en train de la filmer, DANS notre caméra !

 

 

Les marmottes et les ratons laveurs

« Est-ce que ça te dérange si on passe plutôt par là? » me demande un employé du festival qui souhaite me guider. « C’est parce que si on passe par ici, il y a plein de marmottes, et j’aime pas ça. »

Et oui, qui dit parc et nature dit nécessairement animaux. Arcade Fire a pu le constater.

 

Les artistes en veulent plus

Plus de la moitié des artistes que j’ai pu voir durant le festival ont fait une remarque du style « C’est tout ce que vous pouvez donner? » au public, parfois avec plus, mais souvent avec moins, de politesse.

Dur de savoir s’ils le font à chaque spectacle ou non, de manière sincère ou non.

Dur aussi de savoir si des gens – comme moi – qui se sentent attaqués par ce genre de remarque sont juste trop sensibles, et que ce genre d’attitude fait partie du divertissement qui est donné.

Force est d’admettre que des artistes comme Tove Lo et Ashnikko n’ont pas eu ce besoin de narguer la foule pour obtenir passion et énergie. Et qu’une apparence apathique ne traduit pas toujours un désintérêt mais – au contraire – parfois plutôt de la curiosité et de la fascination.

* Ashnikko. Photo par Marie-Claire Denis.

Autrement, je n’ai pas vraiment aperçu d’animosité, de haussage de ton, d’obstinage, ou n’importe quoi du genre, de la part du public. Même le public de The Kid Laroi a été courtois et a laissé – à la demande du chanteur – les personnes ne voulant pas être dans le mushpit de pouvoir se retirer.

 

Empilade

Chapeau à ces individus motivés qui ont réussi à échafauder une tour de trois personnes pour mieux voir le spectacle de Dua Lipa. Next stop, Montréal Complètement Cirque.

Les cannettes à terre pendant la journée

« Fan de musique, pas fan de plastique » lance un commanditaire sur ses distributeurs d’eau. Peut-être, mais ça n’empêchera pas des centaines, voire des milliers de cannettes de se retrouver jonchées sur le sol de chacune des scènes, sur une île entourée par le fleuve.

Ce problème de gestion des déchets n’est aucunement unique à Osheaga. Toutefois, le problème de l’urgence climatique est mondial, et des solutions, des accommodements et des mesures conséquentes se doivent d’être pris.

L’analyse de drogue

Un camion-laboratoire GRIP était présent afin de faire des analyses de drogue et d’informer les festivaliers sur les effets et risques des différentes drogues. Selon les collègues de TVA Nouvelles, cette initiative serait une première et aurait été approuvée par Santé Canada. De quoi possiblement limiter des situations malencontreuses déjà rencontrées dans certains festivals.

 

Le Tornado

J’ai essayé le manège le Tornado, moi qui ne suis jamais allé à La Ronde. Au début, c’est chill. À la fin, tu as hâte que ça finisse.

 

Inhaler aka le-fils-de-Bono

On savait que Elijah Hewson, le chanteur d’Inhaler, est le fils de Bono.

Ce qu’on ne savait pas, c’est que Bono a eu un enfant avec Jeff Buckley, apparemment.

Est-ce qu’il chante comme son père Bono ?  Parfois. Quand il monte dans les hautes notes.

Est-ce qu’il chante comme Jeff Buckley ?  Faudrait pas charrier… mais c’est pas à défaut d’essayer.

Un collègue disait que ça sonnait comme du The 1975. Pas faux.

Bref, c’était correct, Inhaler. Pas mieux ni pire que correct. Leur reprise de Fade Into You de Mazzy Star est leur meilleure chanson, et étrangement, ils ne l’ont pas jouée. Oh well.

* Photo par Jesse Di Meo.

Le costume de l’année

Karen O.

Tout est dit.

* Ashnikko. Photo par Marie-Emmanuelle Laurin.

 

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