Osheaga 2023 – Jour 2 | Un tracé Hip-Hop éclectique

Les activités d’Osheaga se poursuivaient pour une deuxième journée, cette fois-ci sous une saveur un peu plus rap. Le roi de l’afro-beat, Rema, le cousin de Kendrick Lamar, Baby Keem, le duo coloré Sofi Tukker, l’énergique 070 Shake ainsi que les rappers Lil Yachty et Redveil faisaient tous partie des artistes que nous avions ciblés.

Rema, roi de l’afro-beat

Hier soir, Rema avait une lourde tâche, celle d’avoir le même créneau horaire que Billie Eilish. Croyez-moi, il a réussi avec brio malgré un retard d’une dizaine de minutes. Il est arrivé sur la trame instrumentale de Calm Down, faisant une fausse joie à la foule, mais se reprenant en la jouant en guise de clôture. Drôle, dégourdi et très dansant, l’artiste originaire du Nigeria nous a offert une excellente performance pour les adeptes d’afro-beats et de dance hall, et ce, dans un décor enchanteur qui nous rappelle l’esthétisme de ses pochettes d’albums. On pense ici à des champignons géants, des squelettes de la fête des morts et des ours en peluche. Bref, Rema a su clore le jour 2 d’Osheaga en beauté.

* Photo par Jesse Di Meo.

 

2 phones Baby Keem

À 20h, direction la grosse scène pour voir Keem, le cousin de Kendrick Lamar. L’enchainement des artistes entre les deux scènes principales était… bizarre. Vers la fin de The National, des gens scandaient « KEEM! KEEM! », et ce, pendant la dernière chanson de ce mythique groupe.

Baby Keem arrive dans un nuage de fumée devant un écran qui nous fournissait une sorte de profondeur 3D à l’aide de projections. On avait de la misère à distinguer le vrai du faux, ce qui était génial. Poursuivant avec plusieurs morceaux de The Melodic Blue, son dernier projet, et de ses premiers albums, il n’a pas arrêté une seconde sous des jets de feu et de boucane. Il a même mentionné le boulevard Saint-Laurent avant d’interpréter Honest. Pour ceux qui sont déçu que Kendrick ne soit pas apparu sur Family Ties ou Range Brothers, ils peuvent se réjouir du fait que Keem a quitté la scène en expliquant qu’un nouvel album arriverait sous peu.

 

Sofi Tukker ou 070 Shake : un choix difficile

Parfois, à Osheaga, il faut faire des choix difficiles pour voir l’ensemble des artistes qui nous intéressent. C’est ce qui est arrivé avec 070 Shake et Sofi Tukker. Immédiatement après la performance de Lil Yachty, le duo dance coloré montait sur scène avec une longue interprétation de Drinkee, le single qui les a fait connaitre en 2015. Appuyés par une scénographie diversifiée (colonnes en marbre, arches rouges et girafes), les deux amis nous ont servi un méchant party.

* Photo par Pierre Langlois.

Après 20 minutes, j’ai dû me déplacer à l’autre bout pour ne pas manquer le début de 070 Shake, ma surprise du samedi. Ouvrant sa performance avec la berceuse Violent Crimes de Kanye West, 070 commence en force avec sa voix mélodieuse. Elle enchaine ensuite avec plusieurs morceaux de son dernier album, You Can’t Kill Me, produit par Mike Dean, qui lui donne une sonorité un peu plus hip hop qu’avant. Elle a emmené la foule avec une énergie très forte. Souvent, pour motiver le parterre, elle y allait de cris profonds (on aurait dit un monstre) et, croyez-moi, cela fonctionnait à merveille. Un album sortira sous peu : elle en a profité pour jouer quelques exclusivités.

* Photo par Jesse Di Meo.

 

Lil Yachty, mitigé

Vers 17h40, les gens présents aux deux scènes principales ont été témoins de la performance pas très enlevante de Lil Yachty, qui apparemment était lui aussi malade (#Joey Bada$$). C’est dommage, car plusieurs avaient de grosses attentes envers ce spectacle, surtout après la sortie de l’album Let’s Start Here en début d’année.

Ceux qui connaissent Yachty depuis longtemps savent que son son se situe a priori dans des productions traps avec l’ajout d’une voix aiguë trafiquée par l’autotune. C’est tout le contraire pour ce dernier album qui a des sonorités de rock progressif et de rock psychédélique. On entend clairement du Pink Floyd dans Let’s Start Here, ce qui est rafraichissant.

* Photo par Jesse Di Meo.

Le show avait bien commencé avec the BLACK seminole, une longue chanson d’intro avec plusieurs voix de choristes bercées sur les lignes de guitare électrique, jusqu’à ce que la voix de celui que l’on surnomme aussi le Michigan Boy embarque. En effet, il n’était presque pas capable d’enchainer un couplet sans que sa voix casse ou qu’il prenne une gorgée d’eau. À un moment donné, on a cru qu’il allait arrêter. Pendant que ses choristes volaient la vedette, il a pu prendre une pause et revenir en force pour la fin du spectacle, où il nous a livré un mix condensé (trop court) de ses plus gros succès, dont iSpy, One night, Broccoli, Get Dripped et Poland. L’animation de caverne derrière lui était très impressionnante par contre. Celui reconnu pour ses prestations dignes des plus entrainantes et énergiques pourra se reprendre dès le mois prochain, puisqu’il sera au Mtelus le 27 septembre.

 

Redveil déjà dans la grande ligue

Le début des prestations commençait en milieu d’après-midi avec des spectacles sur chacune des scènes, dont celui du jeune et talentueux Redveil, originaire du Maryland. Le protégé de JPEGMafia (on peut se permettre ce terme), seulement âgé de 19 ans, nous a fourni une performance mature et très attendue par les quelques centaines de festivaliers entassés sur le terrain mouillé de la scène de la montagne.

Sous un soleil tapant, il a commencé son set avec une parution (Giftbag) de son tout dernier projet, Playing w/ fire. Il enchaine par la suite avec un mélange de chansons de ses trois albums (oui il a déjà trois albums à cet âge!).  Dans la foule, un jeune tient un vinyle de son plus récent album, Learn 2 Swim, dans l’espoir qu’il signe le disque produit entièrement par l’artiste.

* Photo par Pierre Langlois.

Durant les dix dernières minutes, JPEGMafia est venu rendre la pareille à Redveil en interprétant BlackEnuff, une collaboration entre les deux artistes. Ceux qui ont vu JPEG, alias Peggy, hier, savent que Redveil est venu à son tour interpréter une autre collaboration, Kingdom Hearts Key, tiré du plus récent travail de JPEG et Danny Brown. La jeune sensation a terminé sa performance de presque une heure avec son succès Pg Baby. Bref, gardez à l’œil cet artiste, ce n’est que le début.

Aujourd’hui, dernier jour du festival avec notamment Kendrick Lamar, Foals, Fred Again et Central Cee.

Photos en vrac

Rema

Crédit photo : Jesse Di Meo

Sofi Tukker

Crédit photo : Pierre Langlois

070 Shake

Crédit photo : Jesse Di Meo

Lil Yachty

Crédit photo : Jesse Di Meo

Redveil

Crédit photo : Pierre Langlois

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