Muse

Muse au Centre Bell | Les drones envahissent la ville

La formation britannique Muse était de retour au Centre Bell, mercredi soir, pour un doublé (puisque le groupe s’y reproduira ce jeudi soir). Matt Bellamy et sa bande venaient présenter leur plus récent opus, Drones, paru en juin 2015.


Fidèle à lui-même, le groupe en a mis plein la vue avec une mise en scène élaborée, à la fine pointe de la technologie. S’il y a bien une chose sur laquelle Muse ne lésine pas, c’est bien l’aspect visuel d’un spectacle.

La scène centrale, avec un catwalk s’étendant de chaque côté rappelait vaguement l’arrangement scénique de la plus récente tournée de U2, qui se tenait également au Centre Bell. Dans la même idée, des rideaux s’abaissaient régulièrement au-dessus de la scène pour accueillir des projections impressionnantes, parfois aux effets d’hologrammes, des plus réussies.

On pense surtout à la chanson The Handler, où Matt Bellamy et Chris Wolstenholme semblent animés, tels des marionnettes, par deux mains géantes. L’illusion est parfaite et l’idée, ingénieuse.

Bien sûr, les grandes sphères qui survolent fréquemment la salle, les fameux « drones » créent de magnifiques images qui s’accordent à merveille avec les thèmes privilégiés par le groupe, qui joue avec les sentiments d’urgence, de surveillance et sensibilise au contrôle qu’exerce le gouvernement sur la population. Et bien sûr, quelle firme montréalaise se trouve derrière cette conception scénique brillante? Moment Factory.

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Baisse de régime

En revanche, bien que la production ait été visuellement irréprochable, les musiciens manquaient quant à eux d’énergie, de vitalité, de folie même. Certains morceaux étaient joués avec plus ou moins de conviction. La voix pourtant spectaculaire de Bellamy était inégale et connaissait des ratés autant que des coups d’éclats. Mais bien souvent, la puissance n’y était pas.

Il faut dire que le déroulement du spectacle manquait de rythme.  Les temps morts entre les chansons n’étaient pas rares et les morceaux s’emboitaient difficilement. Ce qui engendrait une baisse de régime dans le public, qui manquait parfois cruellement d’enthousiasme. Même durant des méga-succès comme Time Is Running Out, la foule semblait statique. Pourtant étrange.

Starlight a par contre suscité une belle réaction et Reapers offrait un son plus lourd, plus complet, auquel Muse nous a habitué au fil des années. C’est de ce genre de vitalité dont on aurait pris plus durant la soirée.

La soirée s’est conclue juste avant le rappel sur une très jolie version de The Globalist, accompagnée d’un immense drone survolant rapidement la foule et d’images magnifiques et colorées d’une ville post-apocalyptique. C’était dans le ton et ça se terminait sur une bonne note. Muse aura toujours le sens du grandiose.

Le groupe s’est bien sûr ramené pour la chanson Mercy, issue du plus récent opus et la toujours appréciée Knights of Cydonia et ses solos de guitares caractéristiques. Au final, le bon vieux Muse n’a pas besoin de fioritures électroniques ou synthétiques pour être efficace. Et c’est ce qu’on aimerait voir davantage.

Grille de chansons

  1. Drones
  2. Psycho
  3. Dead Inside
  4. Hysteria
  5. Bliss
  6. The 2nd Law: Isolated System
  7. The Handler
  8. Map of the Problematique
  9. Supermassive Blackhole
  10. Prelude
  11. Starlight
  12. Apocalypse Please
  13. Munich Jam (Drum & Bass)
  14. Madness
  15. Undisclosed Desires
  16. Reapers
  17. Time Is Running Out
  18. Uprising
  19. The Globalist
  20. Drones

Rappel

  1. Mercy
  2. Knights of Cydonia

 

 

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