crédit photo: Vanessa Fortin
Morphs

Morphs à l’Agora de la danse | Décousu, mais divertissant

Créé par Lina Cruz, le spectacle Morphs tenait sa première représentation à l’Agora de la danse mercredi dernier. Cinq danseurs et un musicien des plus polyvalents habitaient la scène dans un décor noir et grinçant, exécutant une performance à la ligne directrice décousue, mais plutôt divertissante.

La prémisse du spectacle est la suivante : d’où naît notre imagination? À partir de ces quelques mots, il semblait déjà difficile d’imaginer un spectacle droit et dans la norme. Et c’est en effet tout le contraire qui s’est produit.

La lumière se fait sur trois cocons grandeur nature. De ces chrysalides noires et translucides sortent trois humains de noir vêtus. Ils se maquillent, s’observent dans des miroirs, reflètent la lumière des projecteurs à divers endroits dans la salle.

Puis, ils se mettent à danser. Pour un néophyte qui s’attendrait à un spectacle chorégraphié au quart de tour, ce type de spectacles peut être un peu déroutant. Sans tomber dans l’anarchie totale du mouvement, ce sont plutôt des séquences de mouvements qui sont répétées, à différents moments, par un ou des interprètes. Les choeurs sont rares dans l’ensemble du spectacle.

Après ce début intriguant, un vieil homme apparaît dans un autre cocon. Il chante. Il fait de la musique avec divers instruments hétéroclites, allant des verres à l’archet en passant par des ballons qu’il gonfle et dégonfle. Les deux chansons qui sont interprétées par Philippe Noireault, qui a d’ailleurs fait la musique pour l’entièreté du spectacle, créent une pause, une accalmie dans ce tintamarre de sons disjoints et rarement mélodieux. L’absence de musique rend les mouvements des danseurs d’autant plus intéressant, mais un moment de douceur ne fait tout de même pas de mal.

Plusieurs moments précis ont fait brillé les danseurs, de façon individuelle ou collective. Ces moments sont toutefois difficiles à décrire vu une ligne directrice décousue. Les différentes parties du spectacle auraient pu être mises dans n’importe quel ordre et cela n’aurait pas affecté le déroulement de l’histoire, puisqu’il n’y en avait tout simplement pas.

En sortant de ce spectacle, il est donc intéressant qu’à défaut de n’avoir absolument rien pensé du sens même du spectacle, il est certain que le divertissement fut au rendez-vous. La voix, la danse, la musique et le théâtre étaient mêlés dans une cacophonie de sons, de rires, de cris, de reptations et de sauts, de courbes et d’angles, de lenteur sensuelle et de rapidité d’une précision chirurgicale. Est-ce qu’on en retient quelque chose? Pas forcément. Est-ce qu’on a passé un mauvais moment? Loin de là.

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