The Underachievers

Juste pour rire 2015 | Grease au Théâtre St-Denis 1

Pour sa traditionnelle comédie musicale annuelle, le festival Juste pour rire a choisi d’adapter le classique 50’s, Grease. Un spectacle mis en scène par Andrew Shaver, conseillé par Denise Filiatrault et mettant en vedette Jason Roy-Léveillée et Annie Villeneuve dans les rôles principaux de Danny et Sandy.

Tâche ardue que de s’attaquer à un classique aussi adoré que Grease. Les attentes sont élevées dès le départ et il sera difficile de les rencontrer.

Bien sûr, il y a des bons coups. Le spectacle est coloré et nous transporte bien dans l’époque des années 50. L’adaptation en version québécoise n’est pas toujours réussie, mais en général, la dose d’humour qu’on a injecté à la pièce originale amène une légèreté et des clins d’oeil amusants.

Les acteurs de soutiens sont d’ailleurs plutôt talentueux. On pense surtout à Maxime-Olivier Potvin, dans le rôle de Doody, qui se démarque par son énergie palpable et sa vive présence sur scène, et à Philippe Touzel, très convaincant dans le rôle de Kenickie, le meilleur ami de Danny, et qui aurait pu occuper le rôle principal, si ce n’était que de nous…

Photo de courtoisie par Vivien Gaumand.

Photo de courtoisie par Vivien Gaumand.

Mais Jason Roy-Léveillée s’acquitte bien de la tâche, dans un Danny fortement caricaturé par l’adaptation (ce qui en devient parfois agaçant, disons-le). Il bouge extrêmement bien et soulève les réactions à chacune de ses arrivées sur scène.

Annie Villeneuve cadre aussi bien dans le rôle de l’angélique Sandy, et a la voix pour porter une belle chanson comme Hopelessly Devoted to You, interprétée dans sa version originale, dieu merci.

Mention spéciale aussi à Gardy Fury, qui n’est malheureusement pas assez présent dans le spectacle et qui n’apparaît que dans le rôle de l’ange gardien funky de la jeune Frenchy (aussi brillante, interprétée par Gabrielle Fontaine) et est sans contredit le clou du spectacle. Dommage d’avoir la chance de présenter un comédien aussi talentueux et de ne pas l’utiliser à son plein potentiel.

Gardy Fury, photo de courtoisie par Vivien Gaumand.

Gardy Fury, photo de courtoisie par Vivien Gaumand.

Quelques faux pas

Mais là où les bémols surviennent, c’est surtout au niveau des chorégraphies, qui manquent cruellement d’entrain. Les comédiens et danseurs ne semblent pas aller au bout de leurs mouvements, ce qui joue sur la crédibilité de la pièce qui compte énormément sur cet élément.

Les apparitions de Vince Fontaine et Johnny Casino, campés respectivement par Normand Brathwaite et Jean-Marc Couture, sont presque systématiquement malaisantes. Elles semblent avoir été créées pour faire du remplissage, et ne suscitent pas réellement une réaction du public, sinon une d’inconfort.

L’adaptation en jargon québécois cadre aussi plus ou moins bien dans le contexte de la pièce. On pense entre autres à l’interprétation du rôle de Cha-Cha, par Jade Bruneau, qui devient dans l’adaptation une écervelée pas de classe qui crie des insanités à qui le veut bien. Une insulte au personnage original.

Le problème en s’attaquant à un classique de cette taille, c’est que la production originale est si marquante qu’il est difficile de l’oublier. Et le Grease québécois a peut-être échoué à s’en distancier assez pour enlever la version originale de l’imaginaire des gens.

Mais outre l’adaptation moyenne, le Grease québécois demeure en général un bon divertissement estival, léger, qui fait sourire.

 

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