Festival Iceland Airwaves

Iceland Airwaves 2015 | Nos 10 premières découvertes islandaises en ordre de préférence

Première journée officielle du festival Iceland Airwaves, à Reykjavik, et ça en fut une entièrement dédiée à la découverte de la scène locale. Au bout de quelques heures de butinage, les artistes islandais nous ont semblé déjà assez variés merci, et pour la plupart fort pertinents. Petit survol des 10 artistes que nous avons eu l’occasion de découvrir à date, en ordre de préférence.


1. Caterpillarmen

Quatre musiciens fort doués qui proposent un mélange de prog rock, avec un son garage (mais très très tight), une attitude limite punk et un humour pince-sans-rire qui désamorce le tout.

On devine qu’ils ont probablement écouté Primus, Faith No More et John Zorn, beaucoup d’autres trucs jazz et/ou pétés, et qu’ils s’amusent ferme à concocter des chansons totalement imprévisibles sans être rebutantes.

Le batteur Andri Þórhallsson est le seul à ne pas chanter, alors que Zakarías Herman Gunnarsson, Ísak Örn Guðmundsson et Ingimundur Guðmundsson alternent au chant. Rafraîchissant et fort réussi.

Il y avait maximum 30 personnes au Iõnó – une salle pouvant en contenir beaucoup plus – lorsqu’ils ont joué, vers l’heure du souper. Les musiciens n’en ont pas fait grand cas, et ont épaté les chanceux qui ont osé s’y pointer. Dont nous. Til hamingju, messieurs !

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2. Börn

Un groupe punk féministe pigeant dans l’approche post-punk et ce qu’il est maintenant convenu d’appeler du « death rock », c’est-à-dire une charge rock violente et grandement émotive, sans être métal.

Au-dessus de ce nuage musical agressif se dresse la chanteuse Alexandra, qui en met plein la gueule avec ses cris viscéraux, se tordant de douleur à chaque parole prononcée, comme si les cordes vocales expiaient une douleur immense.

Assez percutant merci.

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3. Halleluwah

Il y a quelque chose d’étrange et de séduisant dans l’approche de ce duo, constitué de la chanteuse (et artiste visuelle) Rakel Mjöll et du producteur Sölvi Blöndal. Comme une version « film noir » de CHVRCHES, plus mystérieux et insaisissable, tout droit sorti de l’imaginaire de Lynch.

Sur scène, ils sont trois, mais tous les yeux sont portés sur Mjöll, superbe blonde scandinave au comportement pour le moins intrigant sur scène. Sa voix est juste, et se pose adéquatement sur la musique pop mais tout de même audacieuse des deux musiciens sur scène.

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4. In The Company of Men

In the Company of Men propose un mathrock hardcore sans détour : 1 guitare (Þorsteinn Gunnar Friðriksson), 1 basse (Samúel Örn Böðvarsson), 1 batterie (Björn Rúnarsson), 1 chanteur déchaîné qui ressemble drôlement à un viking (A.K Andersen).

Diablement efficace, vigoureusement violent : ça rentre au poste et ça défoule.

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5. Vaginaboys

Chez ces quatre bros masqués – masques blancs immaculés, un peu étranges – on devine (sans maîtriser l’islandais) un humour pince-sans-rire dans l’approche de ce quatuor qui pastiche les codes du R&B, avec notamment un abus plutôt comique de l’Autotune.

Mais c’est davantage étrange que drôle.

Leur prestation en marge du festival dans un magasin de disques nommé Lucky Records ne donnait qu’une parcelle de leur univers : une courte prestation de 3 chansons.

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6. Wesen

Júlía Hermannsdóttir et Loji Höskuldsson forment ce duo électro-indie-pop un peu à la Phantogram.

Pas mauvais du tout, même s’il manque encore de direction et d’aplomb dans l’interprétation.

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7. Reykjavikurdætur

Reykjavikurdætur est un collectif rap féministe. Elles sont 21 « Fem cees », ou si vous préférez, des MC féminines, féministes, engagées, réunies sur scène et vêtues de collants couleur peau et font montre d’une attitude un peu frondeuse.

Ensemble (ou plutôt tour à tour), elles abordent des sujets délicats ou colorés, de la politique aux plaisirs anaux, en passant par les abus sexuels et quelques enjeux sociaux.

C’est forcément un peu inégale, éparpillé musicalement parlant, mais on ne peut qu’applaudir l’idée de base.


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8. Volcanova

Lors du concert « off » au Lucky Records (où nous avions également vu Vaginaboys), les deux MC et le DJ de Volcanova ont aussi offert une courte prestation de 30 minutes.

Difficile à juger sans comprendre le moindre mot de leurs textes en islandais, mais les flow des deux MC nous semblaient inégaux et le tout pas nécessairement prêt pour être présenté sur une grande scène.

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9. Milkywhale

Imaginez si Julie Masse avait opté pour une carrière 90’s dance… C’est un peu l’idée qui nous est venue en tête en voyant Milkywhale à l’oeuvre au Landromat Café, un tout petit dinning bar plutôt sympathique, mais trop étroit pour ce genre de prestation.

Il y avait foule et celle-ci s’est délecté de l’énergie contagieuse de Melkorka Sigríður Magnúsdóttir, la chanteuse (et danseuse) du projet, qui occupait seule la toute petite scène, pendant que son acolyte manipulait la musique en marge de celle-ci. Il faut dire qu’elle a besoin d’espace pour sa performance qui rappelait les meilleurs moments aérobiques de Claire Pimparé.

Sa candeur et son abandon totale inspiraient le bonheur, mais les trames musicales sont de piètre qualité et le chant plus souvent faux qu’autrement. À ranger dans la catégorie « karaoké glorifié »…

 

10. Retro Stefson

Le magnifique Nasa, lieu culte de concerts fermé (au grand désarroi de la population et de la communauté artistique) depuis 3 ans, concluait sa première soirée de réouverture avec un groupe immensément populaire nommé Retro Stefson.

Immensément populaire, immensément pop, et immensément quétaine.

Comme quoi il n’y a pas qu’en Amérique du nord où les gens se passionnent pour la pop générique, sans saveur, et beaucoup trop léchée.

Dommage. La soirée au Nasa était pourtant bien lancée par Wesen et Halleluwah, cités ci-haut.


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Notre couverture de l’événement Iceland Airwaves ne serait pas possible sans l’apport de la compagnie Icelandair, commanditaire principal de l’événement, qui annonçait récemment l’ajout de vols directs Montréal-Reykjavik à partir du 19 mai 2016. Détails par ici.

Merci également à Center Hotels Plaza qui nous a hébergés. Détails par ici.

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