FrancoFolies 2016 | Oxmo Puccino au Métropolis : Leçon de vie sur trame musicale

Il s’était fait attendre longtemps en terre montréalaise, mais samedi soir, dans un Métropolis rempli par un public hétéroclite, le rappeur donnait une performance lyrique et poétique, accompagné de ses musiciens s’exprimant avec la même force et perfection musicale. Une foule qui dansait, chantait les paroles, appréciait le son et l’énergie charismatique du rappeur, passant par adolescents, personnes plus âgées, styles variables, que tous ont été touchées par cette performance à couper le souffle. Retour sur l’un des concerts les plus marquants de la fin de semaine.

Sur musique intense, lumière stroboscopique et musiciens prêts à faire entrer le dit personnage, la musique commence, le bassiste se place à droite, le guitariste à gauche, un pianiste, armé de plusieurs synthétiseurs, et un batteur sont sur scène. Finalement, après quelques secondes qui parurent très longues, Oxmo arrive, vêtu d’un habit très chic, bleu pâle… Le concert commence, alternant entre morceaux de son plus vieux répertoire et de ses nouvelles créations.

Entre chacune de ses chansons, le poète et chanteur interagit avec le public, déjà bien réchauffé par le premier morceaux. Séduisant notre coeur de Québécois en abordants des sujets nous touchant, tels que le hockey, la chaleur de l’été qui tarde à arriver, le bonheur personnel, la rage intérieure, ces petites transitions bien personnelles à lui rendent l’ambiance chaleureuse, heureuse, invitante et intime, et ce, même si le public se faisait large et varié. C’est l’un des pouvoirs du rappeur, autant sur disque qu’en concert, de pouvoir aller toucher le petit côté personnel que chacun de nous, peu importe notre âge ou notre nationalité.

Accessible et universel

Il aurait été facile de penser que le concert s’adressait strictement aux passionnés de rap. Samedi soir, nous avons pu comprendre que l’énergie lyrique et la perfection de composition poétique d’Oxmo découlaient des rythmiques et des musiciens qui l’accompagnent depuis des années sur scène. Un pianiste qui s’en donne à coeur joie sur l’interprétation des touches et des effets sonores donnant une touche, tantôt plus jazzy, tantôt plus électronique à la musique.

Le percussioniste de la formation, de son côté, suivait les indications d’Oxmo qui lui lançait des petites phrases telles que : « Nous avons besoin d’une rythmique funky » ou encore « Donne le tempo! ». Un bassiste sur la note et le rythme, qui venait donner une touche de rondeur et de profondeur essentielles pour se faire aller le corps dans des mouvement de danse, qui alternaient entre contre-temps reggae et 4/4 bien affirmé sur quelques instrumentaux.

Puis le guitariste, de son côté, venait ajouter une mélodie à l’ensemble de l’oeuvre live du rappeur. Ajoutez à ceci un Oxmo en forme, qui danse, qui sourit, qui parle et rejoint son public, et vous aurez ce que le public du Métropolis avait hier. Un concert qui, ne pouvait pas ne pas faire sourire, bouger ou encore argumenter quant aux talents musicaux des musiciens et ceux lyriques du rappeur.

Les visuels

Monsieur Puccino l’a évoqué lors de ses remerciements: son équipe est beaucoup plus que ce que l’on voit sur scène. Un des aspects très agréables était l’éclairage, qui, certes très minimal et épuré, prenait forme lors des mouvements des lumières, des couleurs et des formes choisies, donnant une dimension colorée à ses chansons.

Notamment lors de certains morceaux portant sur la France, les éclairages ont pris la couleur du drapeau français l’espace de quelques mesures.

 

Le rappel

Difficile de ne pas en vouloir plus lors d’un concert d’Oxmo ; on le prend quand ça passe et on essaie d’en apprécier chacune des secondes. Au terme de deux rappels, l’équipe d’Oxmo affichait un incroyable sourire au visage, et le public quittait tout aussi satisfait, après une bonne dose de réflection sur la vie, sous forme de performance musicale et poétique.