Gainsbourg Symphonique

Francofolies 2016 | Gainsbourg symphonique (avec Arthur H et Jane Birkin) : deux poids, deux mesures

Soir de première internationale ce vendredi à la Maison Symphonique de Montréal. Pour souligner les 25 ans du départ de l’illustre auteur-compositeur-interprète français, l’OSM a présenté la nouvelle création de Gainsbourg symphonique, sous la direction de Simon Leclerc. Un spectacle en deux temps, d’abord avec Arthur H puis Jane Birkin, valsant entre fébrilité et déception.


C’est étonnamment de ce côté de l’Atlantique qu’a été créé et inauguré le spectacle hommage à Serge Gainsbourg, un alignement des planètes de Laurent Saulnier, programmateur des FrancoFolies de Montréal, et de Simon Leclerc, chef d’orchestre mariant musique populaire et classique.

Arthur H. et Melody

Arthur H-Francos-2016-4

Pour Laurent Saulnier, orchestrer en intégralité l’Histoire de Melody Nelson était un rêve, voire un fantasme. Une idée qu’il a lancée à Arthur H. Un pari risqué que le musicien et chanteur a accepté avec enthousiasme, considérant l’oeuvre comme « un opéra des temps modernes ».

À l’écoute de l’album-concept de Gainsbourg, l’adaptation symphonique semble prédestinée. Néanmoins, le défi était de taille que d’adapter  l’oeuvre de Melody Nelson, aucune partition n’étant disponible pour mettre en scène les mythiques arrangements de Jean-Claude Vannier. Le jeu en valait bien la chandelle.

Le travail de moine a été magnifiquement rendu sur scène, respectant l’intemporalité, la sensualité et l’émotion de Melody. Accompagnée de l’OSM, de 16 choristes et du trio rock composé de Jean-François Lemieux (basse), Tony Albino (batterie) et Jocelyn Tellier (guitare), la chanteuse Stéphanie Lapointe s’est jointe à l’ensemble, perchée tout en haut de l’enceinte, reprenant les quelques incursions de la muse de Gainsbourg sur l’album de 1971.

Devant de telles prouesses musicales, Arthur n’a eu qu’à planer sur les airs parfaitement magnifiés de la salle à l’acoustique exceptionnelle. Une première partie mise en scène avec brio et qui a passé à la vitesse de l’éclair.

 

Dommages collatéraux

Jane Birkin-Francos-2016-2

Or, les choses se compliquent lors du programme principal. Sous les arrangements du fidèle accompagnateur et compositeur de Birkin, le pianiste japonais Nobuyuki Nakajima, les spectateurs entrent soudainement dans un nouvel univers, chancelant et trop dosé.

Jane n’a certes jamais été reconnue pour ses prouesses vocales, mais son filet de voix était encore plus mince qu’à l’habitude. On la sentait fragile sous le poids de l’orchestre, qui ajoutait plusieurs couchent à la mélodie. Peut-être était-ce en raison de son état de santé et des difficultés que la chanteuse et actrice a traversées pendant la dernière année? Quoi que Birkin se voulait touchante et vraie, elle peinait à atteindre la note.

Le bien rendu de quelques pièces telles Baby alone in Babylone ou La chanson de Prévert n’ont pas suffi à sauver l’entièreté de la création. La relecture de Gainsbourg fut ponctuée de quelques moments sympathiques tout au plus, une oeuvre qui ne marquera pas l’histoire tout comme a réussi à le faire l’hommagé.

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