Fontarabie

Francofolies 2014 – Jour 4 | Retour sur Fontarabie, projet solo de Julien Mineau

L’incarnation live du nouveau projet de Julien Mineau prenait forme au Théâtre Maisonneuve, dimanche soir, dans le cadre des Francofolies. Retour sur une première rencontre avec l’univers de Fontarabie.

Deux mois, jour pour jour après l’annonce inattendue de son nouveau projet, Julien Mineau présentait enfin sur scène son Fontarabie, son bébé orchestral, un « rêve » devenu réalité comme il l’a répété plusieurs fois au cours de la soirée.

C’est accompagné d’une quinzaine de musiciens, sections cordes et vent, guitares, percussions, célesta, claviers et vibraphone que Mineau a donné vie aux 14 chansons du projet, donnant au passage de multiples frissons aux spectateurs.

Mineau a offert toutes les pièces de son projet, en plus d’une nouvelle, au rappel, qui se veut beaucoup plus rock, mais surtout plus chaotique, allant d’une extrême à l’autre, dans une intensité qu’on lui connait bien.

Fontarabie, photo par Vanessa Leclair.

Fontarabie, photo par Vanessa Leclair.

Débutant par Morula suivi de la douce et jolie Union libre avec la peur, le concert a culminé avec Larve humaine, la chanson issue de Fontarabie qui ressemble le plus à ce que Malajube aurait pu produire (les nostalgiques auront été comblés), et Forcer à quitter, « la plus glorieuse », comme Mineau l’a si justement présentée.

À l’image des chansons, l’ambiance était sobre, sombre, laissant toute la place à la musique et aux instrumentations. La foule était aussi particulièrement silencieuse, écoutant religieusement chaque son émanant de la scène, n’applaudissant qu’à la toute fin de chacune d’entre elles. Un genre de respect, ou de fascination peut-être, régnait sur la salle.

C’est qu’il a le don de faire vivre toute une gamme d’émotions, Mineau, et live, la musique de Fontarabie offre un son plein, rempli de subtilités qui nous plonge dans l’univers lugubre de l’artiste. « C’est pour moi tout ça, je trippe là! » s’est-il exclamé à mi-parcours. Nous aussi, on trippe, Julien.

Le seul bémol au final, c’est qu’on se serait attendu à un aspect visuel plus travaillé, étant donné la teneur presque cinématographique du matériel musical de l’artiste. Les jeux de lumières étaient souvent pertinents, saccadés, ou à l’opposé, lents, suivant le rythme de la musique. Pourtant, les formes ornant le cyclorama manquaient parfois d’originalité, de profondeur et brisaient le côté mystérieux de la musique. Dommage que le côté inspirant des mélodies n’ait pas été mis à profit de ce côté.

Pour le reste, il n’y a pas à redire. Le concert qu’on nous a offert dimanche soir était une expérience purement musicale, à la hauteur des attentes créées par l’album qui est tombé comme une petite bombe dans le paysage musical québécois ces derniers mois.

Photos en vrac
par Vanessa Leclair

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