crédit photo: Cassandra Lacroix
Tash Sultana

Festival de Jazz de Montréal 2022 – Jour 1 | Alicia Moffet et Tash Sultana lancent le bal

Le Festival International de Jazz de Montréal est en branle, et ça se constatait au Quartier des spectacles jeudi soir. L’achalandage, la vibe si unique de Montréal l’été, les échos de concerts jazz, blues, soul, pop sur les différentes scènes autour de la Place des Arts… La ville est à son meilleur à ce temps-ci de l’année, quand elle n’a pas de pandémie dans les pattes.

Pour son coup d’envoi, tant en salle qu’en extérieur, le FIJM a misé sur deux jeunes personnes en pleine ascension, au lieu de piger du côté des vétérans.

On s’est d’abord rendu du côté du MTELUS, pour voir le début du premier vrai gros show de la très populaire Alicia Moffet. Une salle bondée, remplie majoritairement de jeunes femmes de 15 à 25 ans à vue de nez, attendait de pied ferme la jeune femme, qui attendait sans doute ce moment encore plus que ses fans. Bien qu’elle n’ait que 23 ans, elle a dû faire preuve d’une grande patience…

Découverte en 2015 grâce à sa participation à La Voix, elle lançait un premier album à l’été 2020, en pleine pandémie. Gros succès avec ce Billie Ave., mais la pandémie s’étant étirée, il fallait encore attendre avant de se produire sur scène. Si bien qu’elle a eu le temps de faire paraître un EP entre-temps : Intertwine.

« Ça a été tellement compliqué que je me suis dit : je vais changer de carrière, partage-t-elle avec ses fans, sur scène. Mais je n’ai pas d’autres talents, vous êtes chanceux ! », complète-t-elle à la blague.

* Photo par Gab Girout.

Le tout-Instagram s’y trouvait, donc, le téléphone bien brandi pour capter ce moment magique où l’artiste ferait son entrée en scène. Et force est d’admettre que le buzz ne s’est pas estompé. L’attente a créé une explosion d’amour de la part de ses fans envers l’artiste dès son arrivée sur la scène du MTELUS.

Elle a commencé avec Body High, avant de s’adresser tout de suite à la foule, visiblement émue de ce trop plein d’amour.

La suivante était très attendue : Take Control, qu’elle a écrite à sa 35e semaine de gestation. « J’étais sur le bord de fendre en quatre ! », ajoute-t-elle, avec son langage très coloré.

* Photo par Gab Girout.

Deux danseuses l’ont accompagnée pour Your Knife, avant d’enchaîner avec Forgive Me, une chanson dont elle s’est dite  « tannée » après deux ans sans pouvoir la jouer devant un public. Mais heureusement, l’interprétation de ses musiciens de certaines chansons comme celle-là ont fait renaître en elle l’intérêt envers ces chansons, explique-t-elle.

Bref, une belle communion entre un public en feu et une artiste visiblement très contente de reconnecter, concrètement, avec lui.

* Photo par Gab Girout.

Tash Sultana sur la Place des Festivals

C’est bien beau tout ça, mais il fallait quitter afin de se rendre sur la Place des Festivals et assister au spectacle d’ouverture.

Un choix quand même audacieux que celui de confier cette prestigieuse plage horaire à Tash Sultana, reconnue principalement pour sa grande polyvalence et sa maîtrise des pédales de loop.  Quand on pense que The Roots assure la grand spectacle de clôture, ça fait un peu bizarre d’offrir en ouverture une artiste qui jouerait sans doute en milieu de soirée à Osheaga. Iel jouera d’ailleurs en première partie de Jack Johnson au Bluesfest d’Ottawa et au Festival d’été de Québec la semaine prochaine.

Il faut lui reconnaître ce qu’iel fait de très bien. Seule sur scène, iel interprète tout, lançant ici une ligne de basse qui se répétera en boucles, avant d’y ajouter des percussions électroniques ou de la batterie, mais aussi de la guitare électrique, voire même du saxophone, de la flûte ou de la mandoline. Iel sait jouer de tout, et crée tout ce qu’on entend, du moins pour les 7 ou 8 premières chansons.

* Photo par Cassandra Lacroix.

Toute une prouesse technique, on en convient. Et les fans ont réagi fortement aux titres comme Mystik ou encore Cigarettes, sans compter que Pretty Lady était charmante, et que son hit Jungle a suscité une vive réaction en finale de la soirée. Mais n’empêche que pour toute la maîtrise de sa formule, plusieurs chansons de Tash Sultana demeurent relativement linéaires.

Quand des musiciens rejoignent l’artiste après sept ou huit chansons, on ressent plus de souffle et de dynamiques, notamment sur Greed. Ça lui permet aussi de faire quelques solos de guitare électrique bien sentis.

La Place des Festivals était noire de monde, et l’ambiance semi-groovy et relaxe créée par les chansons de Tash Sultana ont permis de passer somme toute un bon moment.

* Photo par Cassandra Lacroix.

Le FIJM se poursuivra au cours des prochains jours, et les moments explosifs risquent de se multiplier, avec notamment Kamasi Washington samedi soir, Lee Fields lundi, Bran Van 3000 le vendredi 8 juillet, et DOUX JÉSUS… The Roots en clôture du festival le samedi 9 juillet !

 

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