Entrevue | Stéphanie Lapointe: collaborations sur le thème de l’amour

Sur un fond de Culture Club, George Michael puis des Bee Gees dans un petit café, Sors-tu.ca a pu parler à Stéphanie Lapointe. La jeune chanteuse sort son troisième album Les Amours Parallèles ce mardi. Fait uniquement de collaborations avec une bonne partie de la scène musicale québécoise, et réalisé par Forêt, Stéphanie nous parle de cet album dont le thème principal est l’amour.

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Une longue absence et un album fait rapidement

Le dernier album de Stéphanie Lapointe Donne-moi quelque chose qui ne finit pas est sorti en 2009. Depuis 5 ans, la chanteuse et jeune maman a mis entre parenthèses sa carrière musicale pour se consacrer à de nombreux projets ainsi qu’à son bébé. C’est après un moment passé avec son guitariste que Stéphanie se met à penser à son prochain album. Ce n’est pas du temps dont elle avait besoin mais plus d’un déclic, d’une envie.

La chanteuse fait d’ailleurs une comparaison « Je pense que la musique, pour les gens qui n’en font pas, c’est vraiment comme faire de la bicyclette ou monter à cheval, quand on arrête d’en faire, il y a cette espèce de peur de savoir si on pourra en refaire un jour. Puis, quand on monte sur le vélo, on fait « ah, ah oui ok ! » et c’est un peu ça qui est arrivé ».

Finalement, une fois le processus lancé, tout est allé très vite pour Stéphanie Lapointe. Seulement un mois de studio a été nécessaire pour faire quelque chose de « vivant » comme elle le dit. «Ca a été incroyablement rapide, mais j’espère que ça ne se ressent pas dans le projet et que ça donne juste quelque chose de vivant. Je n’essaye pas de dire que c’était du vite fait, mais j’ai eu la chance de ne pas me fatiguer des chansons. »

Un projet de collaborations

Il a donc fallu que la chanteuse soit sûre d’elle-même et remette la machine en marche pour ce 3ème opus, opus qu’elle voulait penser différemment que son dernier album. Sur ce projet, Stéphanie voulait de la chanson plus traditionnelle et avait donc besoin d’écrivains pour obtenir le rendu qu’elle souhaitait. « Je voulais de la chanson dans la manière traditionnelle de le faire, et ça c’est quelque chose qui est Stéphanie Lapointe-Entrevue (3)comme une gymnastique je trouve ».

On retrouve ainsi la participation à l’album de Philippe B, Philémon Cimon, Albin de la Simone ou encore Leif Vollebekk, entre autres ! Cette volonté de faire appel à d’autres artistes pour écrire est aussi une manière pour Stéphanie Lapointe de se décomplexer. « Je voulais me libérer du complexe d’être capable de tout faire toute seule. Aujourd’hui, on peut tout faire à la maison, même pour la musique. Et il y a cette espèce de valorisation du « Je suis capable de tout faire pour vrai.  » »

La chanteuse a donc pris son courage à deux mains pour contacter les personnes avec qui elle voulait travailler. Tout le monde a dit oui « sauf Charles Aznavour ! » dit-elle en riant.

Au final, toutes ces collaborations ont beaucoup apporté à l’artiste: « on réalise à quel point de porter un projet à plusieurs c’est bien. Quand on voit les sœurs Boulay au Gala de l’ADISQ, il y a quelque chose qui donne la sensation que c’est chouette de faire des choses à deux ou à plusieurs. » Et cela a aussi beaucoup apporté sur l’album, dans lequel on retrouve plusieurs duos, et où la voix de Stéphanie Lapointe se marie parfaitement avec celles de Philémon Cimon ou Leif Vollebekk.

Un album sur l’amour, mais un album universel

Les Amours Parallèles évoque, comme son nom l’indique, le thème de l’amour. Mais différentes étapes de relations amoureuses, ce qui fait que chacun peut se reconnaître dans les chansons portées par la douce voix de Stéphanie.

Cette idée est née avec Philippe B, qui a été le premier à collaborer avec l’artiste. Au fil des collaborations, Stéphanie Lapointe a cherché à évoquer différentes images de l’amour. « Philémon est la dernière personne qui a écrit sur le projet. Il m’a demandé s’il me manquait quelque chose pour mon album et j’ai dit oui. Je voulais parler du fait qu’on ne se contente jamais de ce qu’on a. On est une génération qui a accès à plein de choses, rien qu’au niveau des voyages par exemple. Et je me suis dit finalement, est-ce qu’on ne se fatigue pas aussi de l’autre ? Et là, il a écrit De Mon Enfance. »

Influences 60’s

Déjà comparée à Françoise Hardy sur son dernier album Donne-moi quelque chose qui ne finit pas, on retrouve sur ce nouvel opus un côté sixties. Les Amours Parallèles font par exemple étrangement penser à Tous les garçons et les filles de la chanteuse française.

Cette époque de la musique a d’ailleurs grandement influencé Stéphanie Lapointe pour son projet. « J’ai fait beaucoup de recherches pour un autre projet avec la présentatrice de radio Monique Giroux. On a reculé dans le temps pour écouter des musiques des années 20, 30, 40… Puis, j’ai réalisé à quel point il y a eu un mouvement de liberté dans les années 50-60, tout en ressentant toutefois la culture de la chanson, les codes, les arrangements. Je trouve que dans cette époque-là, il y avait cette espèce de maîtrise et une sorte de relâchement. »

On retrouve d’ailleurs sur Les Amours Parallèles une reprise de la chanson de Serge Gainsbourg, chantée par Brigitte Bardot à l’époque, Un jour comme un autre. Ce choix de reprendre cette chanson s’ajoute d’ailleurs bien à l’ensemble du projet de Stéphanie Lapointe. « Gainsbourg a exprimé un moment significatif pour moi : quand on se lève le premier matin après une relation, qu’on regarde par la fenêtre et que tout le monde continue sa vie normalement. Je trouvais qu’il résumait tellement bien ce sentiment en peu de mots et avec aussi beaucoup de violence. »

Du fait de ses influences, Stéphanie Lapointe se fait souvent catégoriser comme très « française » par les journalistes québécois. Pourtant, il faut bien avouer qu’il y a au contraire un côté très Québécois à tout ce que fait Stéphanie. « Je suis québécoise, je ne cherche pas du tout à être française. Je ne sais pas ce qu’on attribue comme qualités aux Français et non aux Québécois parce que, pour moi, un Québécois peut aussi être raffiné par exemple. »

De la douceur portée par des chœurs

Un côté très pur et doux se dégage de Les Amours Parallèles. Pour cet album, Stéphanie Lapointe a ajouté beaucoup de chœurs dans ses chansons. Des chœurs qui se révèlent être masculins et non féminins, mais qui donnent pourtant un côté très angélique à l’ensemble. « Je trouve qu’au niveau des arrangements la voix est un très bel instrument. Mais en même temps j’avais envie d’explorer les chœurs d’hommes, qui sont beaucoup moins angéliques. Ça donne un côté presque drôle parfois, on en entend sur Tous les garçons et les filles quand on monte bien le volume ! »

De multiples projets

En parallèle à la sortie de son 3ème album, Stéphanie Lapointe a de nombreux projets. Elle va ainsi sortir un livre pour enfant, et partir au Pérou pour une émission de télévision… Mais la chanteuse compte toutefois faire une tournée, même si elle n’a pas de moment pour elle ces temps-ci.

Elle qui croyait qu’avec la naissance de sa fille, elle n’aurait plus le temps de se consacrer à beaucoup de choses, se retrouve finalement dans la situation opposée. « Quand j’ai eu Marguerite, j’ai cru que j’aurais moins de temps, mais finalement c’est l’inverse. Ça m’a donné une motivation supplémentaire, j’ai envie que quand ma fille soit grande, elle regarde ce que j’ai fait auparavant et en soit fière. C’est comme un moteur incroyable. »

Stéphanie Lapointe sort son album ce mardi et fait son lancement le 5 novembre au cabaret La Tulipe. Et elle prévoit de nombreuses surprises sur scène… !

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