JF Robitaille

Entrevue avec le chanteur folk JF Robitaille

À quelques jours du lancement de son premier album complet – Calendar, prévu pour le 5 juillet prochain – le chanteur et guitariste folk montréalais JF Robitaille en interprétera le contenu intégral, ce soir, au Divan Orange à Montréal.

« La musique pop moderne ne m’intéresse pas, ne m’inspire pas. Ce qui m’inspire, c’est la musique intemporelle ».

Lancée sans équivoque, voilà là le genre de citation que seul un vétéran pourrait défendre sans broncher. D’ailleurs, à l’écoute de Calendar, on réalise rapidement que son esthétique folk épurée découle d’une réflexion profonde, inspirée par une lignée d’artistes dont les albums semblent suspendus dans le temps : Bob Dylan, Loudon Wainwright, les soeurs McGarrigle, Leonard Cohen, Tom Waits et compagnie.

JF Robitaille est ce genre d’artiste pour qui l’écriture de chanson est un art en soi qui mérite d’être mis de l’avant. D’ailleurs, dans l’esprit de la « tradition » – un mot qu’il n’hésite pas à utiliser – des auteur-compositeur-interprètes, les chansons de Calendar s’aventurent rarement loin de l’interprétation guitare-voix à l’origine de leur écriture.

« La musique ne sert que de berceau à ce qui m’intéresse davantage : les textes et la mélodie. Je ne veux juste pas que la musique distrait l’auditeur. En ordre, c’est la mélodie, les paroles et ensuite la musique. Mais au final, tous ces éléments convergent pour créer un atmosphère qui sert la chanson ».

L’artiste s’est pourtant entouré de fins musiciens et artisans du son pour réaliser son album. Le guitariste (et membre de Tricky Woo) Adrian Popovich a travaillé à l’enregistrement et au mixage de l’album, alors que le leader du groupe The Dears, Murray Lightburn, aidait à la pré-production en plus d’ajouter du clavier sur Enemies, l’un des titres les plus enjoués sur cet album au-dessus duquel flotte un spleen enivrant.

Premier extrait de l’album: Modern Love Song Pt. 1:

L’album perdu

Calendar sera donc officiellement le premier album complet de JF Robitaille, même si ce dernier a fait paraître un mini-album intitulé The Blood In My Hand en 2007 et s’apprêtait à lancer un premier album complet peu après, qui a finalement été tabletté. « J’avais terminé un autre album, qui devait paraître sous une étiquette newyorkaise qui a fermé ses portes. Comme le matériel leur appartenait, je n’ai jamais pu le lancer », explique-t-il.

L’attente en aura toutefois valu le coup, puisque les « incertitudes » de cet album perdu n’avaient plus leur place sur Calendar.

Plus de quatre ans se sont donc écoulés entre la parution du mini-album et de ce « premier » disque complet, mais l’artiste n’entend pas en faire une habitude. « Où je me vois dans un an ? En studio. Je peux te garantir qu’il y aura beaucoup de nouvelle musique de ma part à partir de maintenant ».


Calendar sera lancé sous l’étiquette Blue Cardinal Records, autre signe de l’approche « traditionnelle » de JF Robitaille. « Je ne voulais pas simplement déposer mes chansons sur Internet comme plusieurs le font récemment. C’est un lancement de disque à la bonne vieille méthode: il est disponible en CD et c’est possible d’aller l’acheter dans un magasin », souligne-t-il en riant.

Une version vinyle serait même dans les plans. Celle-ci pourrait être prête pour le prochain concert de JF Robitaille à Montréal: à la Casa Del Popolo, le 3 août 2011.

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