King Abid

Entrevue avec King Abid | Musique dansante et idéaux féministes

Après avoir sorti les deux extraits « J’t’ai vu » et « Bienvenue à QC », et avoir été sacré Révélation Radio-Canada en musique du monde au cours de la dernière année, King Abid lançait son deuxième album Emerikia vendredi dernier. Le jour même de cette sortie, il nous accordait quelques minutes au bout du fil.

Artiste allant au-delà des frontières physiques et artistiques, Heythem Tlili alias King Abid (Roi esclave) revient avec un nouvel album ce printemps. Une fois de plus on retrouve les sons métissés de son pays natal, la Tunisie, les rythmes ensoleillés des Caraïbes et les sonorités électroniques modernes.

« C’est un rêve d’enfance de mélanger le mezoued (cornemuse tunisienne) avec la musique électronique », nous raconte l’artiste. Il décrit d’ailleurs cet album comme étant une évolution dans son style d’écriture et estime que ses récents spectacles l’ont fortement aidé à produire une œuvre de qualité.

Pour ce qui est de ses douze nouvelles chansons, une histoire est racontée à travers chacune d’entre elles. « J’essaye de toujours trouver des sujets soit drôles soit qui représentent mon personnage, je surfe là-dessus. Des fois je bifurque dans le semi-abstrait ou des fois je reviens et j’essaye d’être poétique, si j’ose dire. »

Au nom des femmes

Pour lui, il est important de faire passer des messages à travers ses chansons. C’est pourquoi l’album qui se veut festif, dansant et chaleureux évoque aussi des sujets sérieux, mais constamment de façon légère, et sous le ton de l’humour pour rester dans le thème de la fête. « Il y a toujours des messages subliminaux concernant certains sujets que j’aime », affirme-t-il.

En effet, King Abid nous raconte que dans la chanson hommage à sa mère, Mesdames et mesdames, bien que les paroles soient humoristiques, un discours fort s’y cache. Son but est de « piquer » les gens au pouvoir sans forcément rentrer dans les sujets dits trop sévères. « Les mamans sont, je pense, meilleures pour gérer les partages et le respect de la terre. Par exemple en Islande, la politique est vraiment gérée par les mesdames et mesdames », dit-il, en référence à sa chanson Mesdames & Mesdames. Selon lui, plusieurs hommes au cours de l’histoire ont eu tendance à préférer le pouvoir et l’argent ce qui a souvent mené à de la corruption, c’est pourquoi il est temps de laisser place au changement.

Fruit sacré, une chanson que l’on peut également retrouver dans Emerikia, parle aussi des femmes, mais cette fois-ci, c’est plutôt pour détruire des stéréotypes bien gravés dans la culture du dancehall. « Souvent le dancehall en Jamaïque, ça parle de femmes. Et moi, je n’aime pas parler des femmes en mode péjoratif et les diminuer à un objet sexuel ou autre ». C’est pourquoi le Roi esclave a décidé d’écrire une satire qui parle de femmes et de nourriture en utilisant diverses métaphores et dictons populaires. « C’est un mélange des deux sans jamais être vulgaire. C’est subtil et je me suis vraiment amusé à trouver tous ces petits dictons et les mélanger ensemble », relate-t-il.

Maintenant que l’album est sorti, King Abid n’a qu’une hâte, retrouvez son public lors de spectacles.

Quand je fais les répétitions, des fois je suis ému tellement je m’imagine sur scène en train de chanter telle ou telle chanson, je suis vraiment excité de vous proposer ça. Pour moi c’est ça la prochaine étape, c’est de consolider les spectacles puis de faire une tournée que ce soit au Canada ou à l’international.

Plusieurs collaborateurs de renom tels que Robert Nelson et Eman d’Alaclair Ensemble, Samito, Pierre Kwenders et Papa-T se retrouvent sur ce nouvel album, ajoutant ainsi encore plus de couleurs et de surprises musicales.

King Abid sera en spectacle cet été à Montréal et les environs(on ne peut pas dire où et quand, mais surveillez les programmations des festivals d’été!), ainsi qu’au Festival d’été de Québec le 11 juillet prochain.

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