Entrevue avec Frostbite | Briser les limites

La formation montréalaise de black métal Frostbite a récemment lancé son premier album pleine longueur, Etching Obcurity. Le disque institue le nouveau line-up du groupe, et marque l’abolition des limites. Quelles limites? Toutes. Sors-tu a rencontré les deux guitaristes, Max Allard et Tony Collin, lors du lancement de l’album, le 5 février dernier.

Les limites du son

Etching Obscurity présente une nette différence avec l’EP que le groupe a réalisé en 2013, Through the Grave. En fait, selon Max, tout a changé entre le lancement des deux. Il explique que « dans le temps, on était plus un groupe black métal traditionnel. Tony (le nouveau guitariste) a apporté une touche plus rock ‘n’ roll. Il est arrivé comme un cheveu sur la soupe. Quatre jours avant un concert, notre guitariste a quitté le groupe. Tony a appris les chansons très vite, et il a joué le show ».

Quatre jours seulement pour apprendre et maîtriser plusieurs pièces? En fait, l’arrivée de Tony dans le groupe pourrait être considérée comme un signe du destin. Il raconte en effet avoir acheté l’EP lorsque Frostbite a foulé les planches du Buckfest. Après quelques semaines à voir le disque dominer la pile, il a décidé de l’écouter. « Dès l’intro, c’est venu me chercher. Je passais des heures à jouer avec l’album sur ma guitare pour essayer de faire des choses différentes mais que ça fit pareil. Quand Max m’a dit que son guitariste avait quitté et qu’il avait besoin d’un guitariste pour le show, je lui ai dit que je connaissais déjà les tounes! » Si ça, ce n’est pas le destin!

Tony s’est joint au groupe avec sa guitare, donc. La voix de Krystal a également apporté du changement au groupe, tout comme les baguettes d’Alexief. Le nouveau line-up a permis au groupe de dépasser ses propres limites, et d’évoluer vers un genre plus Black ‘N’ Roll. Il est possible d’entendre le résultat total du nouveau line-up avec les chansons Etching Obscurity, Forgotten Path et Shining. Les deux musiciens s’entendent pour élire ces trois pièces comme étant leurs préférées sur le nouvel album, justement parce qu’elles sont le fruit du groupe tel qu’il est présentement.

Les limites visuelles

Un bref regard sur la pochette d’Etching Obscurity et il est possible de constater aussi l’originalité du groupe dans le domaine visuel. L’aspect souvent sombre des pochettes de black métal a laissé la place à une illustration riche en couleurs. Tony souligne que, « en tant que band métal, c’était important pour nous de choisir une pochette aussi colorée. On voulait quelque chose qui se démarque plutôt qu’une croix à l’envers en noir et blanc avec une église qui brûle. On est loin de cette image-là. Même dans nos paroles, on est loin de ces thématiques-là. Krystal n’incorpore pas beaucoup de sujets occultes. On ne se centre pas juste sur ça. »

Le concept de l’illustration a commencé avec le concept d’une personne qui ne voyait pas et qui dessinait son monde, selon Max. Afin de coucher cette idée sur papier, le groupe devait choisir l’artiste idéal. L’élu a été Sébastien Kelly, ancien colocataire de Tony. Les œuvres de Sébastien impressionnaient souvent le musicien, le choix s’est donc imposé de lui-même le moment venu. D’ailleurs, lors du lancement de l’album, Sébastien a peint un tableau pendant le concert, qu’il a ensuite fait tirer parmi ceux qui s’étaient procuré Etching Obscurity. Il s’agissait d’une excellente occasion de promouvoir le riche plumage du groupe, tant musical que visuel.

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