crédit photo: Bas de Brouwer
Darkmatter

DARKMATTER à l’Usine C | Voyage en afro-futurisme

L’artiste néerlandaise Cherish Menzo s’invite à l’Usine C, du 7 au 9 février, avec son spectacle Darkmatter. Dans sa nouvelle création, la chorégraphe, en duo avec Camilo Mejía Cortés, explore les différentes manières de vivre sa noirceur.

DARKMATTER est la deuxième œuvre d’une série exploratoire menée par Cherish Menzo.

À travers ses créations, l’artiste s’interroge sur la représentation de son corps. Elle a notamment à cœur de s’éloigner des présentations stéréotypées.

La chorégraphe se concentre plus particulièrement sur la manière dont les femmes noires sont représentées dans les clips hip-hop des années 90 et sur leur hypersexualisation.

Ses prestations scéniques ont ainsi pour but de déformer l’image habituelle que l’on peut se faire.

Avec son spectacle DARKMATTER, Cherish Menzo veut offrir un regard plus large sur la façon dont les corps noirs sont perçus dans l’espace. L’artiste invite ainsi les spectateurs à s’éloigner du familier.

Une performance en duo

En arrivant dans la salle de spectacle, les spectateurs découvrent allongés sur scène les deux artistes, la chorégraphe Cherish Menzo et l’artiste multidisciplinaire né en Colombie, Camilo Mejía Cortés.

Les deux danseurs créent immédiatement une bien étrange atmosphère. D’emblée, le public s’interroge. Que font-ils sur la scène, vêtus de noir, sans faire un seul mouvement?

Puis soudain, un blackout. Les artistes commencent alors à performer sur scène.

Ils surprennent en utilisant une technique de danse urbaine baptisée « Chopped and screwed ». Ce genre musical est né dans les années 1990 à Houston dans le studio de DJ Screw.

Visuellement, cela donne une forme de ralentissement extrême des mouvements qui permet de revoir les représentations stéréotypées.

Voyage en afro-futurisme

Si la danse est l’élément central de sa création scénique, le son, les lumières et les textes occupent aussi une place essentielle dans le travail de Cherish Menzo.

Quant au décor, il laisse peu de place au doute sur la couleur donnée par la chorégraphe à son spectacle. Elle nous fait ainsi voyager en afro-futurisme et nous invite à découvrir le posthumanisme noir.

Les deux danseurs terminent le spectacle en se dévoilant totalement nus au public. Ils semblent…libérés.

Cherish Menzo et Camilo Mejía Cortés finissent ainsi leur performance dans un état de plénitude et de bien-être absolu. Ils sont enfin libres d’être ce qu’ils veulent réellement incarner, loin des schémas et représentations qu’on attend d’eux.

C’est finalement un hommage rendu aux corps noirs qui ont, trop souvent, étaient l’objet de fantasmes et manipulés comme des objets érotiques.

Dérangeante, déroutante voire perturbante, leur performance scénique nous fait assurément divaguer vers toutes les émotions.

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