Critiques Concerts et spectacles à Montréal et Québec
Taj Express au Théâtre Maisonneuve | Bollywood entre tradition et choc occidental
La revue musicale de Bollywood « Taj Express », présentée pour une dernière fois ce soir au Théâtre Maisonneuve, fusionne en danse le style indien populaire et les nouvelles influences venues d’Occident, allant jusqu’au sacrilège du breakdance et de la guitare électrique rock, façon Van Halen. Il faut dire aussi que les musiques du compositeur A. R. Rhaman comptent pour beaucoup dans ce métissage d’influences est-ouest. C’est lui qui a été oscarisé pour la trame sonore du film « Slumdog Millionaire ».
«Fleuve» de Sylvie Drapeau au Théâtre du Nouveau Monde | Divine Drapeau intime
« Une actrice, c’est d’abord un territoire occupé. Le tragique me traverse comme le fleuve traverse la terre qui nous a vus naître », confiait récemment Sylvie Drapeau en entrevue avec Flore Thery pour Sors-tu?. La glace est maintenant brisée sur les planches du TNM, avec l’incomparable émotion d’assister à une création mondiale. « Le fleuve est fondateur, parce que tout part de là. C’est le Québec, le fleuve, immense et très beau, mais aussi là où on peut perdre la vie », disait encore la divine Drapeau.

«Les Serpents» à l’Espace Go | Un drame familial fantastique
Du 12 novembre au 7 décembre 2019, la directrice du théâtre de l’Opsis, Luce Pelletier, inaugure le Cycle des territoires féminins avec la pièce « Les Serpents », de l’écrivaine française Marie NDiaye. C’est la première fois que la pièce, publiée en 2004, est jouée au Québec. C’est pour nous l’occasion parfaite de découvrir l’œuvre théâtrale de Marie NDiaye, lauréate du Prix Goncourt pour son roman « Trois Femmes Puissantes » en 2009.
«Les Amoureux» de Goldoni au Théâtre Denise-Pelletier | Je t’aime moi non plus
Ce n’est pas pour rien si la pièce « Les Amoureux » de l’auteur vénitien Carlo Goldoni n’avait jamais été montée à Montréal. C’est un texte faible, en manque de ressort dramatique, non plus que comique, écrit il y a 260 ans, et qui paraît emprunter à tout venant, entre Molière et Marivaux, sans faire d’étincelles. Un choix artistique étonnant de la part du TDP, et que peine à sauver du naufrage une metteure en scène de l’étoffe de Catherine Vidal.
«La meute» par Catherine-Anne Toupin à La Licorne | Un buzz qui continue
« Voilà une écriture comme on les aime : forte, précise, profonde et qui a du souffle », répète fièrement Philippe Lambert, directeur artistique du Théâtre La Licorne. « La meute », pièce de Catherine-Anne Toupin, en est à sa troisième série de reprises au petit théâtre de la rue Papineau où elle a été créée en janvier 2018. Une pièce dont le succès populaire ne se dément pas, et continue même, si bien que « La meute » se retrouvera à l’automne 2020 sur la grande scène du Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts.
Le Ravissement d’Étienne Lepage au Quat’sous | La Surprise de l’heure en théâtre à Montréal
C’est du côté du petit Théâtre de Quat’Sous qu’il faut se tourner actuellement pour se laisser prendre complètement par la surprise de l’automne au théâtre montréalais. Et c’est avec la pièce Le ravissement où, après le coup de canon de Rouge Gueule en 2009, sont à nouveau réunis l’auteur Étienne Lepage et le metteur en scène Claude Poissant. Du bonbon fort.
Disparu.E.S de Tracy Letts au Théâtre Jean-Duceppe | Famille de fous!
Plutôt que de disparitions, c’est davantage d’apparitions dont il faut parler, la nouvelle faisant en sorte que débarquent dans la maison familiale les trois sœurs dissemblables, venues au chevet de la mère, Violet, que personnifie avec parfois un certain manque de cohésion la grande comédienne Christiane Pasquier.
«Kitchen Chicken» par L’Orchestre d’hommes-orchestres à L’Usine C | Bon appétit!
Formé à Québec en 2002, le collectif L’Orchestre d’hommes-orchestres en est à sa sixième production. Poursuivant depuis « Joue à Tom Waits » sa démarche singulière relevant d’un chantier besogneux des arts de la scène, sa pratique privilégie ce que le groupe appelle la transversalité. Avec cet ahurissant « Kitchen Chicken », où se font passer au blender la musique, le théâtre, le chant et la performance, les inclassables du collectif L’ODHO s’adonnent à une joyeuse dérive d’art culinaire pour que leur musique, non seulement s’entende, mais se voit et même se mange.
