Malajube

Critique Musique (Concert) – Malajube au Théâtre Maisonneuve dans le cadre des Francofolies

Saveurs assorties

Lundi 14 juin 2010 – Théâtre Maisonneuve (Montréal) – Francofolies de Montréal

C’est dans un Théâtre Maisonneuve bondé que Malajube a dévoilé, ce soir, son mystérieux spectacle-concept Cubes Rubiques, monté dans le plus grand secret.

Malajube nous réservait, en fait, une relecture d’une vingtaine de ses chansons, déclinées en quatre saveurs bien distinctes :

  1. Casse-tête (électro avec synthétiseurs et batterie électronique)
  2. Ouija (versions acoustiques et remaniées à la sauce folk, avec un chœur)
  3. Osselets (carrément heavy metal, interprétées par les membres de Voivod!)
  4. Scrabble (tout simplement rock à la sauce typiquement Malajube)

Malgré certaines imperfections (inévitables pour une entreprise aussi ambitieuse qui ne part pas en tournée) et un ton parfois caricatural, Malajube a relevé le défi de créer un happening articulé autours de son répertoire, attestant toute la richesse (et la polyvalence) de celui-ci.


Départ techno

La soirée s’est ouverte sur une suite de cinq chansons tirées du plus récent album Labyrinthes, bidouillées en moutures techno avec les quatre membres de Malajube (vêtus à la manière d’un mauvais film sci-fi des années 1980) devant un synthétiseur, alors que Jean-François Mineau battait la cadence… sur une batterie électronique!

Farfelue à première vue, la scène a donné lieu à des versions plutôt divertissantes, particulièrement Luna.

La harpiste Sarah Pagé, installée en marge de la scène, a par la suite fait résonner les nombreuses cordes de son instrument dans une improvisation onirique, le temps que les techniciens réorganisent l’espace pour la suite des choses.

C’est lors de ce deuxième bloc que Malajube s’est avéré le plus fascinant : quelques chansons «débranchées» et élégamment retouchées pour y insuffler une saveur folk ou pop sixties.

Toutes deux presque méconnaissables, Pâte Filo et Le Métronome ont particulièrement bien paru, alors que Cube Rubique (seule nouvelle pièce de toute l’aventure) s’agençait parfaitement à cette ambiance.

Mais la plus grande surprise était encore à venir…


Voivod joue Malajube!

Le programme annonçait une courte partie de deux chansons nommée «Osselet». On se doutait bien que nos tympans en prendraient pour leur rhume.

Ce qu’on ignorait toutefois, c’est que le légendaire groupe de heavy metal montréalais Voivod allait nous interpréter Fille à Plumes et 333 à fond la caisse!

Visiblement fans, les gars de Malajube les ont joint pour la finale de cette dernière, pour ensuite reprendre le contrôle de leur spectacle, le temps d’interpréter 6 autres chansons de son répertoire comme à l’accoutumée, si ce n’est de bénéficier de la sono impeccable du Théâtre Maisonneuve.

Les quatre membres de Voivod et le chœur de «Ouija» est revenu à la charge pour accompagner Malajube dans la pièce instrumentale Cristobald en toute fin de prestation, dans un moment «black metal» surréaliste.

Puis, trois succès en rappel (dont Montreal -40 et La Monogamie) pour boucler le tout et les quatre gars de Malajube quittaient le Théâtre Maisonneuve la tête haute, ayant relevé un défi plein d’imagination, avec, pour une fois, les moyens de leurs ambitions.


Grille de chansons


Casse-tête
(avec Jean-François Mineau à la batterie électronique)

  1. Casablanca
  2. Les Collemboles
  3. Hérésie
  4. Luna
  5. Ursuline

Ouija (avec un chœur de « preachers »)

  1. Jus de Canneberges
  2. La Valérie
  3. Dragon de glace
  4. Pâte Filo
  5. Le Métronome
  6. Cube Rubique

Osselets (interprété par Voivod)

  1. Fille à plumes
  2. 333

Scrabble

  1. La Maladie
  2. Le Tout-Puissant
  3. Étienne d’Août
  4. Casse-cou
  5. Le Crabe
  6. Porté Disparu
  7. Cristobald (avec Voivod et le chœur)

Rappel

  1. Les Dents
  2. Montréal -40°C
  3. La Monogamie

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