Critique | Mindless Self Indulgence à Montréal

Le groupe électro-punk-rock-industriel trash Mindless Self Indulgence était de passage au Théâtre Corona VM mercredi soir dans le cadre de sa tournée How I Learned to Stop Giving a Shit and Love Mindless Self Indulgence, faisant la promotion de l’album du même nom à paraître dans quelques semaines.

C’est avec un son of a bitch! bien senti, premières paroles de Witness, que Jimmy Urine, le chanteur hyperactif du quatuor, a lancé la soirée. Tout de blanc vêtu, les cheveux fraîchement bleachés, d’énormes lunettes de soleil sur le nez et une pancarte « fuck you » à la main, on reconnaissait ce bon vieux Urine. Du MSI tout craché… littéralement.

Mais cela n’allait pas durer. Bien que pour les virgins – ceux dont il s’agissait d’une première expérience à un concert de MSI – comme les surnomme Urine,  l’énergie semblait palpable. Pour les habitués des concerts du groupe c’était une autre histoire…

Bien que le leader soit toujours aussi bouffon, irrévérencieux et vulgaire à souhait, ses 44 ans se font bien sentir. Souvent essoufflé, il ne chante pas la moitié des paroles de certaines chansons et se fie parfois trop souvent à son public pour le soutenir.

Le plus dérangeant, c’est que contre toute attente, le spectacle semble pensé. Réfléchi. Réglé au quart de tour. Calculé.

La grille de chansons est la même de soir en soir et on sent bien que les introductions de chaque morceaux ont été planifiées et répétées selon une certaine logique.

Que les mouvements, les danses, sont en quelque sorte mis en scène. Rien n’est laissé au hasard… mais c’est pourtant ce à quoi on s’attend d’un groupe comme Mindless Self Indulgence. On s’attend à quitter la salle en se disant que c’était du gros n’importe quoi. Pourtant, mercredi soir, ce n’était pas du tout le cas.

 

Chacun son rôle

Et chaque musicien a son rôle. Alors que Jimmy Urine s’occupe d’animer la foule, de danser comme un demeuré et de faire les simagrées les plus improbables possibles (insultes et jurons à l’appui, bien évidemment), Steve Righ?, guitariste, est toujours aussi perdu et grognon.

Kitty, elle, est bien à son affaire et souriante derrière sa batterie. Lyn-Z, bassiste, toujours dans sa bulle à faire la pose avec son instrument. Des personnages bien rôdés, quoi.

On assiste en fait à l’évolution d’un groupe qui se prend de plus en plus au sérieux et on le constate également sur les nouvelles compositions qui verront le jour sur le cinquième album studio, à paraître bientôt.

Et c’est bien dommage, parce que l’essence même de MSI, c’est bien tout le contraire.

Par contre, il faut bien reconnaître que le leader de la bande mène le spectacle de main de maître et fait preuve d’une grande générosité envers son public.

Il reste qu’un concert de MSI, ça demeure divertissant et amusant en soi. Et les frasques de Urine font toujours sourire, même s’il est moins extravagant qu’avant, qu’il ne détruit plus tout ce qui se trouve sur scène ou qu’il ne vole plus les vêtements des fans au premier rang.

D’autant plus que la conclusion avec Straight To Video nous permet une petite incursion au coeur de leurs plus belles années…

 

Photos en vrac par Catherine Rosa

Grille de chansons

1. Witness
2. Shut Me Up
3. It Gets Worse
4. Stupid MF
5. You’re No Fun Anymore Mark Trazona
6. 1989
7. Issues
8. Fuck Machine
9. Never Wanted To Dance
10. Prescription
11. Bring The Pain (reprise de Method Man)
12. Ass Backwards
13. Evening Wear
14. Tornado
15. Ala Mode
16. Seven-Eleven
17. Planet of the Apes
18. Faggot
19. Bitches

Rappel
20. Straight To Video