Critique | Loud Lary Ajust à la Casa Del Popolo de Montréal

Mi casa es su casa. Ce fut pris à la lettre, en ce vendredi soir, alors que la Casa Del Popolo se partageait entre autant de bonnes gens qui pouvaient y entrer. Des guichets fermés, donc, pour la venue des nouveaux chouchous de la scène hip hop montréalaise Loud Lary Ajust. Une prestation qui se sera fait pardonner sa courte durée par une intensité à tout rompre.

Intensité qui émanait autant de Lary Kidd et de Loud, les deux dompteurs de micros de la formation, que des deux-trois gars de l’assistance qui brandissaient leur coats de cuir tels des drapeaux.

Mais il faut mentionner que, contrairement à la croyance populaire (on a souvent accolé à leur musique l’assez réductrice étiquette de « rap de hipster »), Loud Lary Ajust ne sont pas que des manteaux de cuir avec des souliers vintage.

S’ils n’étaient que ça, ils n’auraient pas réussi à réunir une foule aussi éclectique, comptant parmi ses rangs tant des fans de hip hop purs et durs que des jeunes aux allures indie.

Ce n’est donc pas tant la camisole des Lakers et les skinny jeans de Lary Kidd qui ont fait de ce spectacle un bon spectacle, mais plutôt l’énergie des MC et, peut-être plus encore, les instrus de Ajust, qui n’ont rien à envier aux A$AP Rocky et autres cousins qui jouaient en fond avant l’arrivée du groupe.

Parlant d’instrus, un remix d’Obtenir sur le beat de Otis de Kanye West et Jay-Z a fait des ravages.

Autre raz-de-marée aussi créé dès les premières notes de Gruau, pièce visiblement attendu avec impatience qui, Dieu merci, aura été gardée pour la fin.

Parce qu’entendre des gens, tout au long d’une soirée, crier ici et là « GRUAU », sans raison apparente, c’est tout le temps drôle.

Un Ogden (d’Alaclair Ensemble) méconnaissable sans sa sempiternelle crinière s’est d’ailleurs joint au trio le temps d’un hommage senti à la divine céréale.

Seul hic, le tout n’aura durée qu’environ une heure.

* À revoir ce soir au Métropolis en première partie de Classified.