Devotchka

Critique concert: DeVotchKa à Montréal

Mardi 29 mars 2011 – Le National (Montréal)

Hier soir, le groupe gypsy-punk-indie-folk Devotchka était de passage à Montréal. Le temps d’une soirée, Le National s’est transformé en une caravane parcourant le globe, des ruelles de Mexico aux jardins de Belgrade.

Dès les premières notes de The Alley, la salle est transportée vers un autre univers. Un ciel étoilé est projeté sur deux grand panneaux derrière les musiciens : le ton est donné pour la soirée. Soulevé, le public l’était, principalement grâce à la voix envoûtante et poignante du leader du groupe Nick Urata, au charisme mélancolique.

Les musiciens de Denver ont interprété principalement les titres issus de leur dernier album, 100 Lovers, mais aussi quelques morceaux des opus How It Ends, A Mad and Faithful Telling et Una volta.

Photo par Production-Iris.com

Instruments variés

Head Honcho est tiré du quatrième album de la bande, A Mad and Faithful Telling. Un véritable changement d’ambiance s’opère sur la scène : la guitare de Nick s’affole et le génial Tom Hagerman troque son violon pour de l’accordéon.

Il le reprendra pour le titre suivant, et avec brio. En effet, c’est bien le violon qui est l’instrument clef sur Queen of the Surface Streets. Et quand la contrebassiste Jeannie Schorder revêt son soubassophone au pavillon illuminé de guirlandes, le public s’extasie et applaudit.

On est ainsi très vite surpris par l’extraordinaire polyvalence du groupe. Tandis que Nick Urata jongle entre la guitare, le chant et le thérémine, Shawn King passe de la batterie à la trompette et l’invité Mauro Refosco, percussionniste de Thom Yorke, s’essaye au synthé.

Photo par Production-Iris.com

Retour en fanfare après des interludes poétiques avec The Man From San Sebastian. Le National se déchaine au rythme des coups de griffe de Nick sur sa guitare. Derrière les panneaux, en ombre chinoise, deux femmes aux têtes de taureaux dansent avec frénésie, ce qui ajoute encore plus de piquant à la prestation. Et lorsque la clique du Colorado entame le morceau We’re Leaving aux sonorités mariachi, toute la foule danse et confond ses mains avec des maracas.

Entre ballades mélancoliques et tangos piquants, DeVotchKa confirme son talent pour la scène. Le groupe réussit à créer des univers complètement différents le temps d’un air, à alterner les genres et les ambiances sans que le public décroche. Entre une danseuse faisant tournoyer une ombrelle dans les airs, des projections d’une route sans fin ou d’oiseaux volant à travers le ciel… tout est bon pour enivrer le public.

Il manquait peut-être un peu de spontanéité à ce concert : en effet, peu de place à été concédée à l’improvisation durant la soirée.

Pour le rappel, encore deux ambiances se sont alternées. De la ballade folk You Love Me, DeVotchKa nous surprend une fois de plus en enchainant sur Such a Lovely Thing aux sonorités gypsy. Dernière image de ce show : en contrejour, Nick Urata, une bouteille d’une main, sa guitare de l’autre, saute dans les airs, en projetant du vin rouge sur toute la scène. Enivrant.

Pour plus de photos de Devotchka au National:

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