Aesop Rock

Critique concert: Aesop Rock au Théâtre Corona

Mardi 31 juillet 2012 – Théâtre Corona (Montréal)

Le rappeur et réalisateur de San Francisco Aesop Rock s’est produit au Théâtre Corona en cette dernière journée du mois de juillet. Cela faisait presque dix ans que l’artiste n’était pas venu à Montréal, et le public, présent au rendez-vous, avait effectivement très hâte de le revoir derrière le micro.

Photo par Valérie Patru

Après une pause de 5 ans, Aesop Rock nous revenait récemment avec son nouvel album Skelethon, l’une des meilleures productions livrées par le rappeur depuis longtemps. Cet album sera d’ailleurs le thème de la soirée. Aesop Rock et MC Rob Sonic débutent le concert avec un « make some motherfuckin’ noise ! » avant d’enchaîner avec le premier morceau de l’album, Leisureforce. Le public, déjà animé, lève les bras et apprécie le scratching outro de DJ Big Wiz.

On note dès le début de la performance que Aesop Rock est en forme – cheveux plus courts, moins de barbe, un peu plus mince, habillé tout simplement d’un t-shirt vert – il semble très content d’être là. Alors que dans ses concerts auparavant il se mettait au niveau de la foule et fixait celle-ci dans les yeux de façon très intense, il opte plutôt pour des mouvements de mains plus décontractés et des grimaces de sourire forcé, ce qui fait la beauté de son personnage sur scène.

Tout au long du concert, le public aura droit à un mélange de hip-hop expérimental et abstrait accompagné de ses racines de hip-hop classique et old school. Le rappeur enchaîne le morceau Crows 2 et l’on peut voir qu’un effort a été fait au niveau de l’imagerie du spectacle avec l’écran derrière le DJ qui montrera films et animations tout au long du concert.

Un moment mémorable de la soirée est quand Aesop demande à quelqu’un du public : « C’est quoi ta lettre préférée de l’alphabet ? » et quelqu’un crie « T ! ». Aesop nomme alors 3 mots commençant par « t » : terrible – tree – tattos. « X ! » crie quelqu’un. « Il y a toujours un gars X dans la crowd ! » s’exclame Aesop. Xylophone – X-Ray – X-Games ! On se demande s’il va continuer avec No Regrets vu qu’il y a un A-B-C dans les paroles…Aesop pointe plutôt à l’écran qui défile l’alphabet au complet pour s’arrêter à la lettre Z…pour ZZZ Top ! L’un des meilleurs morceaux du nouvel album…

Photo par Valérie Patry

Suivi de cette belle interaction avec la foule, Aesop raconte qu’il se faisait toujours punir quand il était plus jeune pour changer de coupe de cheveux. Il invite alors un jeune sur scène pour se faire une coupe de cheveux live pendant Racing Stripes…il finira avec une coupe assez flyée et on se demande si le tout était pas planifié…sinon bonne chance au gars qui s’est fait coupé les cheveux en 5 minutes ! On espère que sa blonde va le reconnaître !

 

Le public choisit la fin du show!

Aesop Rock continuera avec Cycles to Gehenna et Zero Dark Thirty avant de laisser le spotlight à DJ Big Wiz le temps d’un solo de scratch. Continueront, entre autres, 1,000 O’clock et Fryerstarter, jusqu’à ce que Aesop propose le plan pour le reste de la soirée : soit ils font une autre nouvelle chanson et ils terminent, soit ils jouent deux vieilles chansons, mais le public doit s’entendre sur quelles chansons il veut entendre.

On aura donc droit à Gopher Guts, Big Bang et à notre grand plaisir…Daylight. En fait, on entendra Nightlight en premier, pour finir avec le premier couplet et refrain de Daylight. Ce sera quand même assez pour nous garder satisfaits.

Un beau voyage dans le monde abstrait, mystérieux et obscur d’Aesop, une bonne connexion avec la foule, un flow unique quant à ses paroles et attention…à ne pas confondre avec A$AP Rocky…on parle bien ici de l’incomparable Aesop Rock.

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