Architecture in Helsinki

Critique CD: Architecture in Helsinki – Moment Bends

Architecture in Helsinki - Moment Bends Architecture in Helsinki Moment Bends

Après deux ans de travail, le groupe australien pop/électro Architecture in Helsinki offre son 4e album studio, Moment Bends. Véritable retour en arrière à l’époque des synthétiseurs et des batteries électroniques, les années 1980 sont à l’honneur pour le meilleur et pour le pire.

Bien que le groupe s’en soit toujours inspiré quelque peu, ici, il est parfois coupable d’une indulgence excessive. Sortez vos vestes à épaulettes et votre spandex le plus inapproprié!

À ses meilleurs moments, Moment Bends infuse une dose agréable de modernité à ses rythmes rétro et propose des mélodies accrocheuses. Sur Escapee, un synthétiseur plus grand que nature ponctue la délicatesse des beuglements du chanteur.

Contact High pourrait se faire passer pour une chanson de The Postal Service ou Passion Pit, ce qui est loin d’être une mauvaise chose. Le tout se fait dans une ambiance de bonne humeur et rend nostalgique du dernier moment de gloire
de la musique pop.

À ses pires moments, l’album rappelle tout ce qui aurait dû rester sur cassette à bande magnétique. W.O.W est une ballade avec une mélodie et des choristes que même Wham! aurait trouvé kitsch. C’est le genre de chanson qui pourrait être chantée en entier seulement en écoutant les quelques premières mesures.

Par contre, la pire offrande sur Moment Bends est sans contredit B4 3D, qui est d’un quétaine incroyable. Injecté de textes lamentables et d’une sonorité provenant quasi-certainement d’un Casio bas de gamme, l’œuvre devient une anomalie musicale de la pire sorte. Pire encore, il s’agit de la pièce de fermeture de l’album, laissant ultimement un arrière-goût amère.

Le reste de l’album se retrouve plus près des meilleurs moments que des pires, marquant des points pour des mélodies intéressantes et des sonorités originales. Bien qu’aucune des pièces ne soit vraiment mémorable – mis à part celles mentionnées plus tôt – elles sont bien exécutées et installent une ambiance parfaite pour une soirée arrosée. Les textures sonores sont bien polies sans être trop travaillées et les chanteurs semblent s’amuser en jouant avec leurs intonations constamment.

En bout de ligne, le groupe semble tout simplement mieux maîtriser son style et ne prend conséquemment pas trop de risque.

Dommage que les quelques accrochages du disque gâchent quelque peu le voyage temporal que nous propose Architecture in Helsinki. Bien qu’il ne révolutionne rien, Moment Bends est généralement amusant, sans prétention et permet, pour 40 minutes, de voir la vie en rose…fluo.

Sélections d’écoute :
Escapee
Contact High
I Know Deep Down

Vos commentaires