Bill Burr

Critique | Bill Burr à Montréal

La présence de Bill Burr à Montréal était attendue de pied ferme depuis quelques temps déjà. Sa performance du 5 mars dernier à guichets fermés au Métropolis en est un vibrant témoignage. L’humoriste américain a prouvé encore une fois pourquoi il est considéré comme faisant partie de l’élite du stand-up comique.

L’accueil du public pour la tête d’affiche ne laissait pas de doute sur les attentes : elles étaient hautes! Et Burr n’a pas déçu. Il a abordé ses thèmes habituels tout en explorant des avenues différentes. Il a livré ses réflexions sur la vie de couple, son enfance, l’homophobie, son appréhension d’une apocalypse de zombies et son chien.

Comme c’est le cas souvent en humour, ce ne sont pas tant les sujets abordés qui sont importants mais l’angle et l’interprétation utilisés et Burr le fait avec honnêteté et autodérision. Il en profite aussi pour écorcher les puissants de ce monde et s’insurger contre l’idiotie de la société contemporaine. Son segment ridiculisant les émissions de chasse aux fantômes fut d’ailleurs un moment fort de la soirée. Il s’est même aventuré sur le terrain glissant de la souveraineté du Québec, suscitant un mélange d’applaudissements et de huées de la part des spectateurs.

 

Des rôles

Une différence notoire si l’on compare avec des prestations antérieures est l’abondance de mises en situations impliquant des personnages qu’il interprète. Le tout avec un jeu très physique et bourré d’effets sonores. Loin d’être ringards, ces choix rajoutent du dynamisme aux blagues et permettent au public de «vivre» plus intensément les situations décrites. Bill Burr n’essaye pas de faire l’acteur, il fait plutôt penser au «mononcle» comique racontant ses anecdotes durant un party de famille.

Seul bémol : les fans remarqueront du recyclage de matériel datant de quelques années. Rien de dramatique mais cela peut en énerver certains.

Profondément personnel, canalisant des frustrations et politiquement incorrect, l’humour de Bill Burr n’est pas nécessairement grand-public mais est loin d’être un attentat terroriste à la Doug Stanhope. Sous son humour noir et son ton acerbe, se cache une profonde tendresse et une grande sensibilité.

* Bill Burr sera de retour au Métropolis le 11 mars prochain.

 

 

 

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