crédit photo: Michaël Ferire
Stromae

Critique album | Stromae – √

Stromae - √ (Racine carrée) Stromae √ (Racine carrée)

Stromae a créé tout un buzz autour de son vidéoclip Formidable il y a de cela presque trois mois. Il en valait la peine d’attendre l’album √ (Racine carrée) de l’artiste belge, sorti le 20 août au Québec.

Plusieurs se souviendront du succès d’Alors on danse, issu du premier album de Stromae, Cheese, en 2010. Ceux qui avaient alors pris goût aux paroles articulées et aux rythmes électro de l’artiste ne seront pas déçus de ce deuxième album. Stromae y a raffiné son style et a fait passer ses paroles à un niveau supérieur.

Le nouvel opus de Stromae transpire les influences afro, et se mélange à merveille avec des sons cubains et des percussions lourdes. Stromae peut difficilement renier ses origines avec quelques sons qui se rapprochent de la rumba congolaise, le tout accompagné d’une voix baryton qui fait couler des paroles évocatrices.

Les amateurs de prose apprécieront les rimes réfléchies et les paroles poétiques de Stromae. L’artiste n’a pas peur de la vérité crue, et le fait bien paraître dans Moules frites, Bâtard et Quand c’est?, chansons qui traitent toutes les trois d’enjeux plutôt tabous : les ITS, la prise de position politique et la maladie.

Stromae prendrait donc un vilain plaisir à nous donner des leçons de vie, notamment avec les vidéoclips de Tous les mêmes et Humain à l’eau. Il offre une interprétation et une mise en scène surprenante de ses personnages (c’est le moment de visionner Papaoutai, si ce n’est pas encore fait). Parce qu’en plus de la voix et des mélodies, il aurait un talent d’acteur? Apparemment.

 

Un mélange d’audace et d’authentique

Au travers de ces enjeux politiques et sociaux de la société contemporaine se perçoit un heureux mélange de pop et d’électro pour le plaisir, aussi, des mélomanes.

Dans Carmen, Stromae voue un hommage intéressant à l’Opéra de Bizet : transposé au temps des réseaux sociaux, la chanson résonne ses airs connus avec une influence électro. On retrouve une musicalité similaire dans Ave Cesaria – celle-ci offrant un gospel teinté de techno.

C’est ainsi que Stromae prouve qu’il sait apprécier le classique, sans toutefois oublier les sonorités modernes. Cette finesse fait d’ailleurs son charme, et son unicité.

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