Of Monsters And Men

Critique Album: Of Monsters And Men – My Head Is An Animal

Of Monsters And Men - My Head Is An Animal Of Monsters And Men My Head Is An Animal

Méconnu en novembre dernier lors de son passage à M pour Montréal, le sextuor anglophone islandais Of Monsters And Men semble déjà se tailler une place parmi les formations marquantes de 2012. Avec la sortie nord-américaine de son premier album My Head Is An Animal (paru en Islande en septembre 2011) sous la bannière majeure Universal Music Group, la popularité de cette jeune bande talentueuse ne s’essoufflera pas de sitôt…

À plusieurs égards, Of Monsters And Men est la suite logique des histoires à succès des dernières années en matière d’indie rock: la base folk très enracinée de Mumford & Sons, les textes qui prennent souvent la forme de slogans flous, les compositions en crescendos (héritage du post-rock), une variété d’instruments à la Beirut (dont les cuivres et l’accordéon), ainsi que les grandes envolées dramatiques et les « la la la », « oh oh oh » et « Hey hey hey » des hymnes fédérateurs de Arcade Fire.

Mais au-delà de la formule, le tout est interprété avec beaucoup de sincérité, voire de naïveté, et aussi avec la grâce et la fragilité qui semblent émaner de tout ce qui nous provient des formations indie rock des pays scandinaves et nordiques ces derniers temps.

Il serait impossible de rester de glace en écoutant les superbes harmonies vocales de Nanna Bryndís Hilmarsdóttir (voix féminine) et Ragnar Þórhallsson (voix masculine), notamment sur King and Lionheart et Lakehouse, deux titres qui paraissent plus posés au départ, avant de se diriger vers leur inévitable finale solennelle

 

(Trop) plein de bonnes intentions

D’ailleurs, cette omniprésente intensité finit par être le pire défaut de Of Monsters And Men.

À viser l’hymne épique sur chaque titre, My Head Is An Animal devient trop chargé, un disque un peu grandiloquent lorsqu’écouté du début à la fin. L’album devient légèrement prévisible aussi, puisque chaque trame, au tempo modéré, se termine par un fredonnement en choeur montée dans la stratosphère par un joyeux tintamarre majestueux.  Sur douze titres, trois ou quatre finales cataclysmiques auraient été plus efficaces qu’une dizaine.

Le travail de Aron Arnaarsson et Jacquire King (Modest Mouse, Cold War Kids) derrière la console en rajoute sans doute une couche. Heureusement, Craig Silvey (Florence and the Machine, Arcade Fire) a su agencer toutes ces sonorités au mixage tout en créant de l’espace pour laisser les compositions respirer.

Mais bon, il faudrait être de bien mauvaise foi pour en vouloir à un si jeune groupe de trop vouloir en faire lorsque le résultat, en pièces détachées, est aussi réussi.

Au fond, Of Monsters And Men ne réinvente rien, mais a su agencer avec tact des éléments fort intéressants pour en faire un tout ambitieux et prometteur, qui n’est pas sans défaut, mais qui saura toucher un large public. Of Monsters And Men entre dans le courant au parfait moment et avec la bonne vitesse de croisière. Les fans en récoltent un album fort appréciable, tout à fait au goût du jour.

Of Monsters And Men sera en spectacle (à guichet fermé) mercredi prochain, 11 avril 2012, à la Sala Rossa. À défaut d’avoir réussi à mettre la main sur des billets, soyez patients: le groupe sera de retour à Montréal cet été pour Osheaga.

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