City and Colour au Centre Vidéotron | La plénitude tatouée sur le cœur

Le Centre Vidéotron de Québec accueillait samedi le chanteur, auteur-compositeur et interprète Dallas Green avec son projet parallèle de musique folk rock alternatif City and Colour. La tournée vient appuyer le septième album studio de Green, The Love Still Held Me Near, paru en 2023.

Pour cette première tournée en cinq ans, Green a invité Nathaniel Rateliff & The Night Sweats ainsi que la chanteuse canadienne Ruby Waters à se joindre à lui.

Autant à l’extérieur qu’à l’intérieur du Centre Vidéotron, il fait très froid ce soir! La température des derniers jours, avec ses écarts de plus de 20 degrés Celsius, donne l’impression que dame Nature se fout de nous….Qu’à cela ne tienne, City and Colour et ses invités sont ici pour nous changer de la grisaille de l’hiver québécois.

Dallas Green, guitariste et chanteur du groupe post-hardcore canadien Alexisonfire, débute son projet City and Colour en 2006. Mal à l’aise d’employer son propre nom pour ce projet, la signature du groupe tient son origine de ses prénom et nom de famille: Dallas (ville) et Green (couleur). Le plus récent opus du groupe ,The Love Still Held Me Near, est le premier album à être publié depuis If I Should Go Before You, paru en 2015.

Into Something (Can’t Shake Loose) de O.V. Wright retentit dans les enceintes acoustiques afin d’accueillir Dallas Green et ses quatre musiciens. La scène est totalement dépouillée. Seuls quelques tapis couvrent le devant de la scène. Fort heureusement, deux immenses écrans suspendus ainsi que des projections en arrière-plan permettent de mettre en valeur le jeu des musiciens. Les éclairages savamment orchestrés amènent une dynamique visuelle fort intéressante et servent les chansons à bon escient.

City and Colour, c’est d’abord et avant tout le chanteur de 43 ans Dallas Green. C’est également une voix unique et reconnaissable parmi mille. Un timbre vocal qui apaise l’âme par son calme et ses sonorités pures et douces. En concert, cette voix est propulsée dans les moindres recoins du Centre Vidéotron. La balance de son, beaucoup plus élevée que pour les artistes invités, permet d’être attentif à toutes les subtilités musicales des chansons interprétées.

Bien que la salle ne soit pas remplie au maximum de sa capacité, les applaudissements sont sincères et nourris, mais masquent à peine les nombreux temps morts entre les courtes chansons feutrées de City and Colour. Fait étonnant, plusieurs spectateurs quittent l’enceinte avant la fin du spectacle. Probablement des admirateurs de Nathaniel Rateliff qui ne connaissent pas le répertoire de City and Colour.

Le concert se termine avec une magnifique interprétation de Bow Down to Love après 70 minutes de spectacle.

Comin’ Home, interprétée en duo, commence le bloc des trois chansons du rappel. Lover Come Back, tiré de l’album If I Should Go Before You et Sleeping Sickness, vieille pièce de 2008, mettent fin au concert sous les coups de 23h00.

Ruby Waters

Ruby Waters est une auteure-compositrice-interprète canadienne. D’origine métisse et slovaque, Waters a grandi à en Ontario.

Son style musical s’apparente à celui de City and Colour. Nichée entre le rock alternatif et le folk, sa signature musicale est très difficile à décrire. La qualité de ses compositions est indéniable et démontre une belle maturité. Nul doute que le résultat est très intéressant, ce qui donnera peut-être le goût aux spectateurs à pousser l’expérience plus loin.

Ruby possède une voix à la fois incertaine et timide au timbre très granuleux. Chacune des pièces de sa courte prestation de 30 minutes marque la cible.

Nathaniel Rateliff & The Night Sweats

Nathaniel Rateliff est un chanteur-compositeur originaire de Denver, dans le Colorado. D’abord reconnu pour ses compositions folk aux accents soul et rhythm and blues, ses chansons prennent des allures beaucoup plus rock en concert.

Accompagné de sept musiciens sur scène, dont une section de cuivre, Nathaniel a tôt fait de prendre possession de la scène. Dotée d’une étonnante force de projection, la puissante voix nasillarde de Rateliff voyage très bien dans l’amphithéâtre.

S’accompagnant à la guitare acoustique, électrique autant qu’au piano, le grand rouquin ira piger dans des chansons beaucoup plus country en milieu de prestation.

Pour la fin de sa participation de 60 minutes, c’est le retour des cuivres et des rythmes soul et gospel. Rateliff, genou au sol et claquant des doigts, mettra fin à son festival country quelques instants plus tard sous les chauds applaudissements de ses milliers de nouveaux fans.

Au final, une splendide soirée de découverte avec Ruby Waters, de rythme avec Nathaniel Rateliff et d’émotion, de calme et de plénitude avec l’incomparable Dallas Green.