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Lydia Képinski

Bonne fête, Linda Kaypinsky !

D’habitude, un spectacle anniversaire, c’est quand un vieux band hasbeen nous rappelle que ça fait (un multiple de cinq) ans que (tel album) est paru en le déterrant des boules à mites. Pour Lindia Képinsky, c’est plus littéral que ça.

Voyez-vous, il y a quelques semaines, Lydia Pépinski (source : Le Devoir, 2016) lançait un premier album complet intitulé Premier juin. Il tombait donc sous le sens que son spectacle-lancement ait lieu en ce vendredi 1er juin.

D’autant plus que le 1er juin, c’est son anniversaire. Elle le dit même dans la chanson éponyme : « aujourd’hui c’est mon anniversaire / ce que je n’ai pas fait je vais le faire ».

Que n’avait-elle pas fait ?  Visiblement un anniversaire réussi. Et pour son 25e — tiens donc, un multiple de cinq ! — elle comptait y remédier.

« Savez-vous pourquoi je fais ma fête au Centre Phi ?  C’est parce qu’il n’y a pas assez de place chez moi… »

Tout y était, à la manière Kaypinski. Comme si c’était chez elle, dans son univers.


À notre arrivée au Centre Phi, un étrange clown malaisant se tenait dans le lobby, récoltant des haussements de sourcils des spectateurs qui se rendaient vers la salle. On a appris plus tard qu’il s’agissait du frère de Lynda, qui a d’ailleurs hi-jacké son show pendant une chanson pour lui remettre un magnifique pénis en ballon.

Outre ledit phallus, il y avait aussi des ballons, hum, conventionnels, bien sur.  Et toute la salle a chanté en choeur un « Boooooonne Fêêêêêê-teuuuh (…) » bien senti avant qu’elle embarque sur scène.

Une vraie fête, quoi.

Il y a aussi eu un beau petit montage vidéo juste avant le rappel, avec des images d’archives de ses fêtes d’enfant. Cute.

Et bien entendu, un gâteau. En fait, deux gâteaux. Du Costco. Qui ont massacré son nom, comme ils aiment le faire chez Starbucks :

Avec la croix jaune et les années, on dirait un gâteau de funérailles.  Cî-git Linda, qui qu’elle soit.

Tout ça pour dire qu’au-delà de la gimmick d’anniversaire, c’était aussi un généreux show de lancement d’une heure et demie. Tout l’album y est passé, ainsi que les 2 meilleures chansons de son EP précédent : la bondissante Apprendre à mentir, et l’incontournable Andromaque, son petit chef d’oeuvre poétique qu’elle a interprété vêtue d’un genre de tunique en cotte de mailles. Petit look médiéval, juste pour le rappel, pour cette chanson puisant dans la mythologie grecque.

Tout au long du set, elle était visiblement aux petits oiseaux, entourée des siens, soutenue par ses 3 boys musiciens qui cassent la baraque. En pleine possession de ses moyens, elle assurait sur scène, souriante comme jamais. Resplendissante même. Elle qui, en artiste insoumise, ne fait pas toujours preuve de la plus grande bienséance, là elle se trouvait dans son élément, en plein contrôle, avec du monde qui comprennent et respectent son univers, son humour et son franc-parler.

Ça nous permettait de la voir à son meilleur, dans sa zone, et par moments, c’était salement spectaculaire.

Beau petit happening, Lydia Képinski. Pis bonne fête !

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