Beast

Beast au Festival de Jazz de Montréal

Seul parmi les abeilles

Mardi 29 juin 2010 – Place des Festivals (Montréal) – Festival de Jazz de Montréal



C’est sous un ciel gris mais calme, accompagné d’un léger vent frais, que Beast a donné son spectacle ce mardi soir, à la Place des Festivals, dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal.

Il est toujours difficile, voire malaisant, de se positionner face à l’opinion générale. Mais c’est pourtant ce que ce critique doit faire ici, car tout au long de ce spectacle, le sentiment ressenti fut celui d’un profond ennui.

Lorsque le groupe est entré en scène, et que la voix nasillarde (mais puissante) de Betty Bonifassi s’est fait entendre pour la première fois, la foule était déjà conquise. Les éclairages – judicieusement étudiés – vinrent aveugler la foule, et c’était parti pour un spectacle qui semble avoir ravi les fans.


Initiation peu convaincante

Malheureusement, ce n’est pas l’opinion partagée par ce critique. Il s’agissait, dans ce cas-ci, d’une première expérience de Beast, sous toute forme que ce soit.

Alors, peut-être doit-on attribuer ce que nous avons ressenti à un choc initial trop violent, mais le spectacle auquel nous avons assisté nous a plongé dans un vide émotionnel total, et tel que mentionné plus haut, de l’ennui.

Malgré les rythmes plutôt entraînants, le professionalisme des musiciens, et l’enthousiasme du public qui, à perte de vue, semblait réellement apprécier, le tout nous a paru trop répétitif, trop fade, les chansons longues et sans vie, les choristes trop peu utilisées (ou peut-être les voix se perdaient-elles dans le mix sonore?), les projections banales, etc.

C’est pourtant avec un esprit d’ouverture que nous assistions au spectacle, mais pour une oreille formée au rock traditionnel et à la pop, ce « trip-rock » (comme le surnomme Bonifassi) nous est passé au-dessus de la tête, sans jamais nous toucher.

Ce qui n’enlève rien au talent des membres du groupe. Le batteur et multi-instrumentiste Jean-Phi Goncalves est une vraie « bête » de scène, et il se déchaîne avec fougue sur son(ses) instrument(s) tout au long du spectacle, insufflant à celui-ci son rythme et son énergie.

Le côté théâtral de Betty Bonifassi rappelle parfois Peter Gabriel à son meilleur.

Les cuivres sont bien utilisés (quoique, sans expérience des chansons à leur état « normal », il est difficile de juger), et Serge Nakauchi-Pelletier à la guitare, et Jonathan Dauphinais à la « basse-piano », sont tout aussi excellents et appuient avec brio le duo Jean-Phi/Betty.

Force est d’admettre que la chorale bulgare était un belle touche. Les voix qui sortent du ventre et de la gorge de ces chanteurs(ses) sont envoûtantes.

De plus, l’idée de faire texter aux détenteurs de cellulaires le mot « abeille » à un numéro précis, pour ensuite, au cours d’une chanson, faire bourdonner tous ces téléphones en même temps comme autant d’abeilles, nous est apparue comme très originale.

Malgré cela, le spectacle fut tout de même une déception. La musique de Beast, qui semble rejoindre des fans d’un peu partout au monde, nous laisse totalement indifférent. Un bon spectacle, mais définitivement pas pour tous les goûts.

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