AD LIBITUM #6 | 7 questions à considérer avant de conclure une entente avec le diable

Comme on disait, voici quelques facteurs à considérer avant de conclure une entente avec une compagnie majeure :

  1. L’investissement : À quel point sont-ils investis en toi et ton projet? Qu’est-ce qu’ils comptent perdre si ta carrière ne fonctionne pas?
  2. Réactivité : S’agit-il d’un géant énorme et lent ou d’une créature agile et rapide? Comment seront-ils en mesure de répondre à des changements du marché qui se produisent dans l’industrie de la musique plus souvent même qui des DUI?
  3. Patience : La plupart des labels importants font désormais partis d’un conglomérat multinational qui surveillent leur cours de l’action avant tout le reste. C’est bien connu dans l’industrie de la musique que les majeures ne peuvent plus généralement attendre 3 ou 4 albums pour qu’un artiste se développe, un luxe que beaucoup d’entre eux avait dans le années 60, 70 et 80 quand plusieurs étaient encore indépendants. Il a aussi souvent été dit que Bruce Springsteen ne serait probablement jamais devenu une star s’il avait commencé sa carrière aujourd’hui, comme il a sorti plusieurs albums avant d’avoir un succès commercial et une reconnaissance au niveau national et international. Donc, le label, le promoteur de spectacle ou la compagnie de gérance, combien de temps sont-ils prêts à attendre avant de prendre la décision que ta carrière est un échec? Un album? 2 ans? 5 ans? Comment est-ce que ça s’aligne avec tes attentes pour le projet?
  4. Argent : Des grosses compagnies sont souvent capables d’offrir des plus grandes avances. Mais, c’est des avances sur quoi? Verras-tu un centime de tes ventes de disques ou de tes tournées après les dépenses récupérables?
  5. Hiérarchisation : Les grosses entreprises ont souvent des centaines ou des milliers d’artistes. Comment leur équipe va-t-elle prioriser ton projet? C’est génial s’ils ont de l’argent, de l’expérience et une bonne réputation. Mais, est-ce que cela va être utilisé pour ton bénéfice ou pour celui d’un autre artiste?
  6. Employés clés : Dans l’industrie il existe le « Key Man Clause », qui affirme à la base que si un certain employé (souvent le représentant A&R qui découvre le band ou leur gérant) quitte l’entreprise, le contrat s’annule. Clairement, c’est l’employé en question qui voit le plus de bénéfice de cette clause. Mais, est-ce que vous êtes en train de signer avec unetelle compagnie à cause d’un employé unique ou de plusieurs membres de leur équipe en particulier? Qu’est-ce qui se passe s’ils partent de l’entreprise? Est-ce que l’entreprise démontrera moins d’investissement, de patience ou de priorité envers ton projet? Est-ce que la communication en souffrirait?
  7. Durée : Pour combien de temps es-tu prêt à signer? Ceci est souvent relié au facteur patience. La compagnie pourrait te demander 3 albums ou 5 ans de tournées. Cependant, il faut penser aussi à l’impact de cette durée au cas où ils lâcheraient ton projet. S’ils attendent un hit du premier album, mais ils t’en demandent 3, qu’est-ce que ça implique si le hit ne vient pas? Serais-tu capable de sortir du contrat ou serais-tu pogné avec un label inutile pour les 2 prochains albums ?

Il y a beaucoup à considérer et ceci ne représente que le début d’une plus grande conversation. Je devrais aussi mentionner le fait que dans la négociation d’une entente qui pourrait facilement changer la trajectoire de ta carrière, je recommanderais toujours l’engagement d’un avocat de divertissement expérimenté et fiable qui n’a aucun conflit d’intérêt (c’est-à-dire qui ne travaille pas avec la compagnie en question, il n’a aucune part ni intérêt dans cette compagnie, avec ton gérant ou quiconque impliqué dans la négociation). Ces questions ne sont que le début!

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