Critique concert: Rihanna, Cee Lo Green et Drake réunis au Centre Bell

Samedi 11 juin –

Pour un deuxième soir consécutif, Rihanna a rempli le Centre Bell en ce week-end du Grand Prix de Montréal. Un concert certainement plus réussi que la première représentation, ou du moins plus complet, puisque cette fois Cee Lo Green a daigné se présenter sur scène pour la première partie, alors que Drake a fait une apparition surprise auprès de la belle (et sexy!) chanteuse ; deux personnes qui brillaient par leur absence vendredi soir.

Cee Lo Green – une « grosse » déception, pour faire changement…

Celui qui ne s’est pas présenté au concert de vendredi pour réchauffer l’aréna du Centre Bell pour une raison de vol (tiens donc… il me semble que cette raison ait déjà été évoquée pour justifier un certain retard à Coachella ce printemps!) est monté sur scène dans un survêtement de sport en satin blanc, épousant étrangement son surplus de poids. Accompagné d’une DJ montée derrière lui sur un écran lumineux et de deux danseuses bas de gammes, Cee Lo Green a offert une piètre performance.

Si on peut lui accorder qu’il a une excellente voix au timbre unique, on ne peut certainement pas lui donner le mérite de savoir occuper une scène. Se dandinant un peu et se flattant disgracieusement le ventre, Cee Lo a interprété quelques chansons de son album The Lady Killer, en plus du succès Crazy de son duo Gnarls Barkley, sans vraiment y mettre de passion.

Les deux danseuses qui l’accompagnaient sur scène, vêtues de dentelle noire et de cuir, étaient complètement ridicules, étant désynchronisées dans leur petite chorégraphie et se dandinant par terre comme deux danseuses de club pas très recommandable.

Bref, une déception et une performance « cheap », comme on dit en bon québécois! JCOLE, qui a offert une courte prestation juste avant Cee Lo Green, a nettement mieux diverti que son successeur.

Rihanna – Sexy, solide, époustouflante et impressionnante

Heureusement, la belle des Barbade, elle, n’a pas déçu. Bien au contraire! Rihanna est arrivée pile à l’heure sur scène, révélant un décor impressionnant par ses écrans projecteurs amovibles et ses couleurs fluo. Accompagnée de quatre danseuses féminines et quatre danseurs masculins, tous vêtus des populaires couleurs des années 80, Rihanna s’est présentée devant nous avec sa chevelure rouge flamboyante bouclée et ses bottillons rose bonbon en interprétant Only Girl.

Tout au long de la soirée, les succès de la jeune chanteuse se sont enchaînés dans un rythme sans faille. La foule, qui n’a cessé de danser toute la soirée, a eu droit à une dizaine de changements de décors et de costumes, tout aussi spectaculaires les uns que les autres.

Un concert d’une grande qualité technique

Mais il n’y a pas que les décors et costumes qui avaient de quoi plaire au public. L’ensemble du spectacle, intitulé LOUD, est un évènement impressionnant sous toutes ses coutures. Les musiciens de la belle prennent leur place, étalent leurs talents (on a eu droit à plusieurs solides solos de guitare) et échangent une complicité palpable avec la chanteuse. Rihanna, quant à elle, éblouie par la puissante et la justesse de sa voix, mais également son assurance, sa générosité, son aisance et sa maturité.

La qualité du spectacle qui a été présenté aux Montréalais hier soir réside certainement en ce mélange parfaitement

dosé : un show réglé au quart de tour, sans faille, mais aussi une belle spontanéité.

La chanteuse s’est d’ailleurs permis deux excursions dans la foule, la première pour se rendre au niveau de la console de son pour ainsi monter sur une plateforme et jouer un petit solo de batterie. Au passage Rihanna a même pris le temps de signer des autographes aux chanceux qui se trouvaient sur son chemin au parterre.

Autre belle surprise pour les fans présents hier soir, le rappeur canadien Drake a fait deux apparitions sur scène, l’une pour interpréter sa chanson Fancy, l’autre pour le duo What’s My Name avec Rihanna.

Je suis sexy et je m’assume!

Hé oui, dans le concert de Rihanna, il y a beaucoup d’allusions au sexe. La jeune femme ne cache pas sa sexualité et sa féminité dans ses vidéoclips, elle les assume complètement aussi sur scène. Déplacé? Pas du tout, puisque la chanteuse est tout à fait à l’aise avec son corps et l’utilise avec assurance. Si l’on peut reprocher quelque chose à  ce côté sexuel, plus présent dans la première partie du concert (qu’elle soit enchaînée dans S&M ou qu’elle contrôle les quatre danseuses comme des esclaves sexuelles dans Darling Nikki), c’est qu’il est un peu inapproprié que de jeunes enfants puissent assister à ce concert. Mais bon, la décision revient aux parents! De toute façon, la foule était d’âge et de sexe assez varié et comptait de nombreux adultes qui n’étaient pas nécessairement accompagnés de plus jeunes. L’un d’eux s’est d’ailleurs fait gâter sur scène lorsque Rihanna a fait monter un « daddy », l’a plaqué sur le sol et lui a offert une danse assez osée merci!

En rappel, Rihanna est apparue sur scène assise sur un piano en suspension, accompagnée par un de ses musiciens pour interpréter sa version solo de Love The Way You Lie (originalement en duo avec Enimem). Elle a ensuite conclu le concert avec un de ses premiers succès, Umbrella, où une pluie de confettis rouges est tombée sur la foule.

Rihanna n’est définitivement plus une petite fille, elle est une femme. Ce n’est plus une princesse de la pop, c’est une reine.