Jordan Rakei

Jordan Rakei au Studio TD | Un répertoire complet et touchant

Le Studio TD affichait complet mardi soir, alors que la salle de la rue Sainte-Catherine accueillait le chanteur néo-zélandais Jordan Rakei. La foule venait de partout : des gens de New York, Brooklyn, Colombie-Britannique, tous se sont rejoints afin d’assister à la visite d’un de leurs artistes chouchous qui n’avait pas mis le pied à Montréal depuis maintenant 5 ans. La foule visiblement fébrile, une atmosphère vibrante planait dans la salle.

Alors que Katie Tupper, une chanteuse néo-soul qui sait définitivement tenir une foule dans le creux de sa main, installe une atmosphère chaleureuse grâce à sa voix grave et ses remarques désinvoltes, charmant le public un à un. « La musique live est ce qui fait tourner le monde », proclame-t-elle avant de quitter la scène en laissant la place à ce qu’elle décrit comme « l’homme, le mythe, la légende : Jordan Rakei! ».

Une attente qui en vaut la peine

Sur la scène, une vingtaine de lampes à abat-jour sont disposées un peu partout, offrant une allure intimiste à la scène. Presque comme s’il s’installait dans son salon, Jordan Rakei se place au piano et, sans même s’adresser au public, il part tout en douceur avec sa chanson Learning, une chanson tout en gradation dans laquelle Rakei s’amuse avec diverses variations de timbres de voix, promesse d’un spectacle qui s’annonce réussi.


* Photo par Charlotte Rainville

L’artiste prend ensuite le temps de s’excuser de sa longue absence dans la métropole, qu’il aurait aimé revenir avant, mais que son nouveau rôle de père avait pris une grande place dans sa vie, plaçant la musique en second plan. Il annonce pourtant que, un mal pour un bien, cette absence lui permettra de jouer pour la foule un spectacle réunissant ses six albums, avec les meilleurs hits de chacun d’eux. Une performance à la manière d’un best of, si on veut !

Tantôt assis, tantôt debout, le musicien enchaîne avec Mad World, puis Freedom, une chanson que le chanteur qualifie de plus personnelle, alors qu’il aborde le processus qu’il a traversé au fil des années afin de transformer sa colère en quelque chose de positif.

Jordan Rakei est charismatique et la foule, pendue à ses lèvres, se laisse porter à travers les différents tons musicaux de ses œuvres. Il souligne qu’il ne se fixera jamais sur un style de musique en particulier, qu’il s’amusait, qu’il s’amuse et qu’il s’amusera à valser à travers différents rythmes et mélodies au gré de ses émotions et de ses envies. Voilà ce qu’il souhaite pour sa carrière. C’est d’ailleurs ce qu’il prouve alors qu’il joue les premières notes de Bruises, une de ses pièces de style reggae.

Un défi de taille

Évidemment, jongler à travers six albums et ayant comme objectif de combler ses cinq années d’absence, c’est tout un mandat ! On peut dire que les fans du chanteur en ont eu pour leur argent, mais le spectacle comportait quelques longueurs par moments. L’énergie de la foule était inégale, peut-être victime de trop de changements de rythme, ce qui rendait la performance parfois irrégulière.

Pourtant, lorsque la chanson Borderline, l’un des plus grands succès de l’artiste, a débuté vers la moitié du spectacle, elle s’est chargée de réveiller le public comme il se doit, et la suite m’a paru plus fluide.

Énorme coup de cœur pour la chanson Flowers, qui a réellement su capter l’attention de la foule. Un jeu de percussions accrocheur, un refrain unique et une finale instrumentale tout à fait magnifique mêlant violons et piano. Avec une finale permettant d’admirer la force vocale du Néo-Zélandais et de sa choriste, Eliza Oakes, l’œuvre s’est réellement démarquée.

Il s’agit d’ailleurs de l’occasion parfaite pour souligner l’apport important du band accompagnant Jordan Rakei : Imraan Paleker à la guitare, Flo Moore à la basse, Eliza Oakes comme choriste, Jim Macrae à la batterie, et Ernesto Marichales aux percussions. L’harmonie de leurs instruments était indispensable au spectacle.


* Photo par Charlotte Rainville

La chanson Friend or Foe termine à merveille le spectacle avec une touche de gospel touchante qui laisse définitivement la foule sur sa faim.

Un moment entre père et fils

Heureusement, après avoir quitté, Rakei revient pour un rappel qui se démarque réellement comme étant l’un des plus beaux moments de la soirée. Le plus récent album de Jordan Rakei, The Loop, aborde particulièrement les thématiques de la parentalité et de la culpabilité de ne pas pouvoir toujours être assez présent. Invitant son garçon sur la scène, l’artiste s’installe seul au piano en face de son fils, et telle une promesse, il lui interprète la poignante chanson Hopes and Dreams. Difficile de retenir ses larmes devant un moment aussi précieux et vulnérabilisant.

Il conclut ensuite le spectacle en invitant le groupe sur scène afin de jouer Mind’s Eye, une de ses pièces plus entraînantes, mais une partie de moi aurait préféré que la soirée se termine sur la chanson précédente, afin d’emporter avec moi ce sentiment enveloppant et chaleureux dans lequel j’irai me réfugier lors des soirées plus froides de ce mois de novembre.

Jordan Rakei performe au Opera House à Toronto ce soir, le 6 novembre, pour la dernière date canadienne de sa tournée.

Photos en vrac


* Photo par Charlotte Rainville


* Photo par Charlotte Rainville


* Photo par Charlotte Rainville


* Photo par Charlotte Rainville


* Photo par Charlotte Rainville


* Photo par Charlotte Rainville

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