Le Mondo Delicatessen de Philippe Brach au MTelus | De l’amour et du chaos en masse

Arrivé au MTelus, on sent déjà bien la fébrilité dans l’assistance. Faut dire que Philippe Brach est disparu des planches depuis plus de trois ans et que l’annonce de son retour a créé de vives réactions. Pour ce retour attendu, la salle a revêtu ses plus beaux atours, les grands rideaux rouges annonçaient un vent de passion.

L’artiste, dont l’un des buts est « d’essayer de revenir et de ne pas avoir le goût de crisser son camp après une semaine », est d’abord apparu parmi la foule. Les gens ont apprécié la surprise. Il a ensuite été escorté jusqu’à la scène pour joindre plus d’une vingtaine de musiciens dans un intro assez rock’n’roll, qui mettait la table pour la suite des choses. Des sections de cuivres et de cordes, percussionniste, batteuse, guitaristes, claviériste et bassiste composait l’orchestre ayant comme mission d’interpréter les musiques de Brach.

Un peu de magie dans nos vies maussades

Les pièces se suivent et ne se ressemblent pas, mais chacune semble être un classique. Le chanteur écrit tellement bien qu’on a l’impression que le morceau que l’on entend est le meilleur… jusqu’au prochain! Crystel, Né pour être sauvage, La fin du monde, etc, nous font voyager d’un univers musical à l’autre. De la pure intimité aux élans orchestraux, La peur est avalanche met définitivement le feu aux poudres pour une soirée sans temps mort.

On a eu droit à deux intermèdes durant le spectacle, le premier en était une « Deuxluxe » puisque France Meyer est venue nous interpréter Et ce n’est pas fini, immense succès de la première cohorte de Star Académie. Elle est disparue aussi vite qu’elle est arrivée dans un enchainement rapide vers l’intimiste Alice.

L’envolée lyrique tient aussi une grande place dans l’œuvre du Saguenéen, « J’ai de l’air pour toé, ton respire comme un hymne, le bonheur anonyme, Je t’écouterai… » : peu de mots, suivis d’une interprétation magistrale des musiciens, un pur moment de bonheur.

Plus tard, nous avons eu droit à un second intermède, qui s’est révélé être une demande en mariage accompagné de flammèches. Le chanteur semblait ravi de l’évènement, arborant un sourire radieux.

Tout le long de la soirée, le travail d’orfèvre du créateur a été magnifié par les interventions inspirées des musiciens. Et à quelle soirée extraordinaire nous avons eu droit! De l’Amour et du Chaos comme ça, on en prendrait tout le temps.