Tyler The Creator

Tyler the Creator et Vince Staples au MTELUS | Les contraires s’attirent

On peut vraiment dire que l’énergie d’une salle est palpable quand les gens font des backflips dans la foule avant même que les lumières ne soient tamisées pour la première partie. Ben dimanche, c’était ce genre de soirée-là.

Si les gens faisaient des flips pendant l’attente, imaginez comment ils étaient fébriles quand est apparu sur scène un énorme compte à rebours d’un rouge perçant.

Le décompte commençait à 7 :45 (référence clever à la chanson de Staples) et est descendu lentement jusqu’au tant attendu 0 :00, dans un vacarme digne d’un décompte du nouvel an sur Time Square.

*Mentionnons que y’a quand même eu aussi beaucoup de cris quand le cadran a atteit 4 :20. LOL.

Mais outre l’enthousiasme des jeunes acrobates/fans entassés dans le MTELUS, ce qui aura marqué notre esprit c’est de voir à quel point les deux têtes d’affiches, Vince Staples et Tyler the Creator, ont dans le fond deux approches complètement opposées.

Fou, parce qu’on les associe toujours l’un à l’autre sans se poser de question. C’est une évidence qu’ils vont bien ensemble : 2 jeunes Californiens, se côtoient depuis longtemps, ont une vision progressiste du hip hop, etc.

En vrai, par contre, les deux parties du show n’auraient pas pu être plus différentes. Fait que allons-y avec une p’tite étude comparative.

VINCE arrive sur scène en regardant par terre. Il porte des souliers noirs, des jeans noirs et arbore comme seul accessoire une veste pare-balle (noire) sur un t-shirt noir.

TYLER commence sa prestation de dos, perché sur un cristie de gros arbre. Il se retourne d’un mouvement suave et dévoile son kit de la soirée, soit des shorts vert fluo, une veste vert fluo, des souliers chromés, le tout coiffé d’une chevelure à motifs léopard.

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VINCE performe devant un mur d’écrans sur lesquels défilent des visuels noir et blanc, entrecoupés d’extraits glitchy de reportages (dont une entrevue d’Amy Winehouse).

TYLER est dans un décor qui comprend, comme mentionné plus haut, un cristie de gros arbre, dont le tronc coupé sert de passerelle.

 

VINCE passe le plus clair de son temps immobile, en position squat.

TYLER est pas mal l’antonyme de « immobile ».

 

VINCE propose des beats immenses, percutants, pleins d’influences de techno et de musique électronique (BagBak, Yeah Right, Norf Norf), de sonorités West Side (Big Fish, 745) et de trap (Senorita).

TYLER opte pour des pièces très soul, qu’il coupe toujours après quelques instants pour enchaîner plus rapidement. Ça donne un set pas facile à suivre, surtout que tout le monde chante toutes les paroles par-dessus lui, mais pas toujours sur le bon rythme. Éventuellement, par contre, Tyler transitionne vers quelque chose de plus festif, nommément avec Tamale et Who Dat Boi.

 

VINCE ne parle à son public que pour savoir si va toujours bien après les quelques gifles sonores qu’il vient de distribuer 

TYLER est pas mal plus sociable. Il prend même le temps de chanter « Happy Birthday Fuck You » à un chanceux membre de l’audience.

Charmant.

Photos en vrac (de Tyler The Creator)

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