Critique théâtre | Le murmure du coquelicot au TNM

Le murmure du coquelicot, une création originale du collectif Les 7 doigts de la main, dans un texte et une mise en scène de Sébastien Soldevila. Une idée des plus intéressantes : créer un spectacle mariant le cirque et le théâtre, plonger le spectateur dans un univers onirique où le rêve et la réalité s’entremêlent. Réunir sur scène 2 grands comédiens entourés d’acrobates. L’idée était intéressante, le résultat l’est un peu moins.

Raymond Lemieur, dit Jean-Stéphane Brugère, se présente devant Mme B – une Pascale Montpetit au jeu caricatural — pour y passer une audition pour ce qu’on lui promet être le rôle de sa vie! Cette audition ne ressemblera en rien à ce qu’il a connu. L’acteur paumé, interprété par Rémy Girard, racontera les moments marquants de sa vie, les femmes de qui il tomba amoureux, l’abandon de sa mère. Son histoire se jouera sous ses yeux à travers les acrobaties et numéros des artistes du cirque.

Les 6 acrobates – à la fois danseurs, acteurs, musiciens et chanteurs – ont donné une très belle performance, provoquant à certains instants des exclamations dans la foule. À la façon d’un chœur, ils illustrent la vie du comédien avec talent et poésie. Tous de blanc vêtus, ils effectuent avec une grâce et une facilité déconcertante leurs numéros, tantôt juchés sur un trapèze, tantôt en équilibre sur une main.  Ils sont aussi à l’aise dans le jeu que dans leurs voltiges. Volant par moment la vedette.

Où se trouve la déception? Dans le texte et les dialogues qui s’avèrent, la plupart du temps, remplis de clichés; l’histoire, pour sa part, un peu décousue. Plus la pièce avance et plus on se demande dans quelle direction on se dirige. On s’y perd à travers les métaphores et les réflexions sur la vie. Le récit qui n’a rien de bien original, un acteur dont la vie tourne en rond et qui ne s’est jamais remis de l’abandon de sa mère à l’âge de 7 ans, ne parvient à être touchant.

Ce mariage, qu’on aurait souhaité heureux, entre le cirque et le théâtre ne semble pas vouloir coller. Aucun des deux trouvant sa juste place. Ni, totalement, un spectacle de cirque ni, totalement, une pièce de théâtre. Rien n’y est exploité à sa juste valeur.

Malgré la beauté du spectacle et ses qualités artistiques, Le murmure du coquelicot nous laisse sur notre faim.

Vos commentaires